Sorena

Progression
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Chapitre 1 – Sortie pédagogique

Sortie en forêt

Sorena Faisait la moue… Cette sortie avec le lycée l’ennuyait prodigieusement… Il avait tout essayé pour y échapper, mais aucun de ses stratagèmes n’avait fonctionné. Impossible de faire autrement… Il allait encore s’emmerder pendant toute la journée… Sans compter les lourdauds de la classe ! Heureusement, ce genre de sortie s’effectuait en demi-classe, pas plus de 15 personnes. C’était toujours ca de gagné. Sorena n’était pas vraiment le souffre-douleur de la classe, mais son habitude et ses tenues vestimentaires entretenait un terrain favorable aux moqueries et aux blagues de bas niveau… Sa toison bouclée et ses traits fins entretenait un doute sur son sexe… Un garçon ou une fille ? Certain dans sa classe se posaient vraiment la question. Malicieux, il entretenait savamment le mystère… Par exemple, aujourd’hui, il portait des boucles d’oreilles assez volumineuses, mais dissimulés dans son abondante chevelure bouclée… Il s’attendait à quelques réflexions, tout compte fait, entretenir le mystère autour de lui ne lui déplaisait pas tant que ça. Lui-même se sentait par moment plus fille que garçon… Sa façon de jouer avec sa chevelure, de sourire, tout était fait pour prêter à confusion. Dans les faits, il se sentait bien plus proche des filles que des garçons

7 heures de car pour rejoindre la mythique forêt de Brocéliande, ça allait être un véritable calvaire, il le sentait. L’avion et la voiture ne lui posait pas de problème, mais le car mettait son estomac à rude épreuve. Sorena monte dans le car qui doit le conduire de Paris jusqu’à Brocéliande, la légendaire forêt de Bretagne. C’est un voyage scolaire, et il s’était inscrit dans un élan d’excitation, séduit par les récits mythologiques et l’idée de passer quelques jours en pleine nature. Mais à peine assis, il commence à sentir le premier signe d’inconfort : un nœud à l’estomac. Il connaît bien cette sensation… le mal des transports.

Le car démarre doucement sur les rues pavées de Paris, mais très vite, la monotonie de l’autoroute s’installe, accompagnée par les légers balancements du véhicule. Thomas essaie de se concentrer sur la musique qui résonne dans ses écouteurs, mais cela n’aide pas. Chaque virage, chaque ralentissement lui donne une envie de plus en plus forte de fermer les yeux, mais il sait que ce serait pire. Il regarde par la fenêtre, un vieux conseil de sa mère : « Fixe l’horizon, ça te calmera. » Mais tout ce qu’il voit, c’est la pluie qui commence à tomber, rendant l’horizon flou et plus difficile à distinguer.

Au bout d’une heure, il se sent piégé dans un tourbillon de nausée. Les conversations des autres élèves résonnent autour de lui, mais il est incapable de se concentrer sur autre chose que cette sensation de vertige qui monte en lui. À chaque ralentissement du car, son estomac se serre, et il sent des sueurs froides couler dans son dos. Il essaie de respirer calmement, mais chaque nouvelle accélération du bus lui donne l’impression que tout son corps est en mouvement.

Finalement, le car fait une pause sur une aire de repos. Le soulagement est immédiat quand il descend du véhicule et sent l’air frais sur son visage. Il s’éloigne un peu, laissant les autres élèves se précipiter vers les toilettes ou le snack. Il marche, lentement, essayant de retrouver ses esprits. L’idée d’avoir encore plusieurs heures de route le rend presque anxieux, mais il se dit qu’il peut y arriver. Il s’assoit sur un banc, prenant le temps d’observer la pluie fine tomber sur les arbres à l’horizon.

Quand il remonte dans le car, il essaie une nouvelle stratégie : il ajuste son siège et incline légèrement la tête en arrière, respirant profondément. La forêt de Brocéliande n’est plus si loin, il le sait. Et l’idée de marcher parmi les légendes arthuriennes l’aide à garder le cap.

Quelques heures plus tard, le car s’arrête enfin aux abords de la forêt. Sorena descend en titubant, mais avec un léger sourire aux lèvres. Malgré la nausée persistante, il sent une excitation monter en lui. Devant lui, la forêt de Brocéliande se dresse, mystérieuse, prête à révéler ses secrets.

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Chapitre 2 – Arrivée à Brocéliande

Sortie en forêt

À l’arrivée du car, Sorena, 16 ans, sent l’excitation monter en lui. Cela fait des semaines qu’il attend ce moment : visiter la mythique forêt de Brocéliande, un lieu chargé de mystères et de légendes. Lorsque le car s’arrête enfin, il est la premier à se lever, impatiente de sortir après les longues heures de route. Derrière lui, les 15 autres élèves de sa classe se préparent aussi à descendre, encore un peu fatigués par le voyage.

Le ciel est gris, couvert de nuages bas, et une légère brume semble émaner de la forêt devant eux. Sorena ajuste son sac à dos et inspire profondément l’air frais, chargé d’humidité et de senteurs boisées. Ils sont enfin là, au seuil de ce lieu enchanteur dont ils ont tant parlé en classe. La professeure, Mme Lefevre, rassemble le groupe à l’entrée du sentier et donne quelques consignes pour la visite.

« Bien, les enfants, nous allons commencer notre exploration de la forêt. Restez bien ensemble, Brocéliande est vaste, et il serait facile de s’y perdre. »

Sorena regarde autour de lui, un frisson d’anticipation parcourant son dos. Il sait que la forêt est liée aux légendes du roi Arthur, de Merlin, et de la fée Viviane. Chaque pas qu’il fera pourrait la rapprocher de ces récits mythiques qui ont façonné son imaginaire. Les autres élèves chuchotent, certains avec enthousiasme, d’autres avec un peu d’appréhension.

Une fois les consignes données, le groupe s’enfonce dans le sentier bordé de fougères et de vieux chênes tordus. Sorena marche aux côtés de son amie Clémence, qui partage son enthousiasme. Les premières minutes sont calmes, seuls les bruits des pas et le chant lointain des oiseaux accompagnent leur avancée. La lumière, filtrée par la canopée épaisse, donne à la forêt une atmosphère féerique. De temps en temps, Sorena aperçoit des formations rocheuses étranges ou des troncs d’arbres recouverts de mousse qui semblent presque vivants.

« Regarde ça, » murmure Clémence en montrant un vieil arbre immense dont le tronc est creux, comme s’il cachait un passage secret. « On dirait un endroit où Merlin aurait pu se cacher ! »

Sorena sourit. Il se laisse porter par l’imagination, presque à attendre que quelque chose de magique se produise. La forêt semble vibrer d’une énergie particulière, comme si les histoires des anciens y résonnaient encore.

Le guide local, un homme d’une quarantaine d’années avec une barbe grisonnante et un sourire énigmatique, commence à raconter les légendes du lieu. Il parle du Val sans Retour, de l’étang de Viviane, et des mystères qui entourent ces lieux enchanteurs. Les élèves, habituellement turbulents, écoutent en silence, captivés par ses récits.

Sorena, quant à lui, laisse son esprit vagabonder. Il sent que cette forêt cache plus que ce que les mots peuvent décrire. Il a l’impression d’être à la frontière entre deux mondes, celui des humains et celui de la magie ancienne.

Alors que la classe continue d’avancer, Sorena ralentit un peu. Il sent quelque chose, une présence presque imperceptible. Il s’arrête devant un petit dolmen recouvert de mousse, ses pierres usées par le temps, et se demande si ce lieu n’est pas aussi un passage vers d’autres dimensions, comme ceux qu’il imagine dans ses rêves.

« Sorena, dépêche-toi ! » l’appelle Clémence, rompant son instant de rêverie.

Avec un dernier regard vers le dolmen, il rejoint ses camarades, mais l’impression ne le quitte pas. Quelque chose dans cette forêt semble l’appeler.

La classe de Sorena, en provenance d’une banlieue parisienne, descendent du car un peu désorienté mais curieux. C’est la première fois que beaucoup d’entre eux se trouvent si loin de leur quotidien urbain, et la forêt de Brocéliande, avec son air chargé de mystère, contraste fortement avec les paysages de béton qu’ils connaissent.

Sorena, au milieu du groupe, se tient légèrement en retrait. Ce voyage, il l’a attendu avec impatience, mais une légère appréhension lui noue le ventre. Tout autour de lui, des arbres immenses se dressent, leurs branches formant des voûtes naturelles au-dessus du sentier où les jeunes s’apprêtent à s’engager. Il se demande ce que cette forêt légendaire pourrait bien leur réserver. Leurs parents leur avaient vaguement raconté des légendes sur Brocéliande, mais pour lui, c’est l’inconnu total.

« J’espère qu’on va croiser Merlin, ça mettrait un peu d’ambiance ! » lance Paul en riant.

« Ouais, ou alors on va juste se paumer dans les bois… » réplique Hayden avec un ton un peu plus moqueur.

Sorena sourit, mais il reste concentré. Lui, il veut y croire, à toute cette magie. En classe, il avait effectué des recherches sur les légendes arthuriennes, la Dame du Lac et le Val sans Retour. Brocéliande, ce n’était pas juste une sortie de plus pour lui. Il sent que cette forêt peut lui révéler quelque chose de plus profond, de mystérieux.

Mme Lefevre, leur professeure d’histoire, s’avance vers eux avec leur guide, un homme local au regard perçant et aux longs cheveux grisonnants. Il s’appelle Yannick et il parle avec une voix grave et posée, comme s’il portait en lui les secrets de la forêt.

« Bien, tout le monde, nous allons commencer notre visite. Brocéliande est un lieu unique. Ici, les légendes et la réalité s’entrelacent. Peut-être ressentirez-vous la magie qui habite ces bois… »

Les élèves échangent des regards sceptiques, quelques rires nerveux se font entendre. Mais Sorena reste silencieux. Il fixe les arbres, les fougères, les formes étranges que les racines dessinent sur le sol. Il se sent étrangement lié à cet endroit, comme s’il l’attendait depuis toujours.

Le groupe se met en marche, suivant le guide sur un sentier sinueux qui s’enfonce dans la forêt. Les feuilles craquent sous leurs pas, et la brume s’accroche encore aux troncs d’arbres, rendant l’atmosphère presque irréelle. Autour de lui, les murmures des autres semblent s’estomper. Sorena a l’impression que la forêt s’adresse directement à lui, à travers le vent qui souffle doucement dans les branches, ou le chant lointain d’un oiseau caché dans les hauteurs.

Tandis qu’ils avancent, il sent quelque chose. Un léger frisson. Comme une présence à la lisière de son champ de vision. Il s’arrête un instant, scrutant les alentours, mais tout semble normal. Peut-être est-ce juste son imagination. Mais dans cette forêt, tout semble possible.

La classe de Sorena avançait dans la forêt de Brocéliande, leurs pas rythmés par le craquement des branches et des feuilles sous leurs pieds. Mais rapidement, le calme apparent de la forêt se dissipa, remplacé par l’énergie typique des adolescents indisciplinés. L’excitation et les plaisanteries fusaient de tous côtés, et, peu à peu, le groupe commença à se disperser, perdant l’attention de leur guide.

« Hé, par ici, ça a l’air plus cool ! » cria Sorena, toujours en quête d’aventure, en s’éloignant du chemin principal. Certains élèves le suivirent, riant, alors que d’autres, plus prudents, restèrent derrière.

Sorena, lui, observait la scène avec une pointe d’inquiétude. « On devrait rester ensemble », pensa-t-il, mais avant qu’il puisse le dire à voix haute, ses camarades s’étaient déjà éparpillés dans toutes les directions, fascinés par des sentiers cachés et des recoins ombragés de la forêt.

Très vite, la cohésion du groupe disparut, et Mme Lefevre, débordée, peinait à rassembler les élèves. « Revenez sur le chemin principal ! » cria-t-elle, mais c’était peine perdue. Certains élèves étaient déjà trop loin pour entendre. Clémence, qui marchait aux côtés de Sorena, lui lança un regard inquiet.

« Tu crois qu’on devrait y aller aussi ? »

Sorena hésita un instant, mais décida de suivre son instinct. « Non, restons ici. J’ai un mauvais pressentiment. »

Malheureusement, le chaos général avait pris le dessus. En quelques minutes, la plupart des élèves s’étaient enfoncés plus profondément dans la forêt, abandonnant le sentier marqué par le guide. Tout autour d’eux, les arbres semblaient de plus en plus imposants, tordus, comme si la forêt elle-même se refermait sur eux.

Ce n’est qu’après un certain temps, lorsque les rires se dissipèrent, que le silence angoissant de Brocéliande prit place. Sorena fut le premier à se rendre compte du problème. Il se retourna, cherchant des repères. Mais tout se ressemblait. Des arbres, des fougères, des pierres moussues… Le chemin qu’ils pensaient suivre avait disparu.

« Euh… les gars ? On est où, là ? » lança-t-il, plus nerveux que d’habitude.

« Attends… ce n’est pas le chemin qu’on a pris, non ? » répondit Mehdi, scrutant les environs.

Bientôt, tous les élèves se rendirent compte de la même chose : ils étaient perdus. La forêt, autrefois fascinante, semblait maintenant plus oppressante. Le soleil, caché derrière une épaisse couche de nuages et d’arbres, ne leur offrait aucun repère. La brume, qui s’était épaissie, flottait à ras du sol, brouillant encore plus leur vision.

Sorena, lui, sentait cette tension monter. Il se rappela les récits des guides touristiques sur Brocéliande. Une forêt légendaire, pleine de pièges invisibles. Et s’il y avait un fond de vérité dans ces légendes ? Il chercha des signes de leur guide ou de Mme Lefevre, mais rien.

« On a trop dévié, » dit-il enfin, brisant le silence. « Il faut qu’on trouve un moyen de retourner sur le chemin principal. »

Mais personne ne savait vraiment par où commencer. Le sentiment d’aventure s’était transformé en une anxiété palpable. Ils étaient pris dans l’immensité de Brocéliande, et pour la première fois, cette forêt ne semblait plus simplement mystérieuse… mais dangereuse.

Alors que les adolescents, menés par Sorena, tentent de retrouver leur chemin, l’atmosphère autour d’eux commence à changer, presque imperceptiblement au début. Le groupe se fait de plus en plus silencieux, chacun sentant quelque chose d’étrange, d’indéfinissable. C’est d’abord la lumière qui fluctue, comme si le soleil derrière les nuages jouait avec eux, passant soudainement d’une lueur douce à une clarté intense, puis s’assombrissant à nouveau. Sorena s’arrête brusquement, les sourcils froncés.

« Vous avez vu ça ? » demande-t-il à voix basse, presque comme s’il ne voulait pas déranger l’étrangeté qui les entourait.

Clémence hoche la tête sans dire un mot, ses yeux fixés sur les arbres autour d’eux. Mais ce n’est pas seulement la lumière qui joue des tours : un crépitement léger commence à se faire entendre. D’abord lointain, presque indistinct, puis il s’intensifie, comme des étincelles d’énergie qui se propageraient dans l’air.

« C’est quoi ce bruit ? » murmure Mehdi, qui, pour une fois, a perdu son habituel air moqueur. Il scrute les arbres, mais rien de concret ne se détache de l’obscurité croissante.

Sorena reste figé, observant les alentours. Les arbres, ces mêmes arbres qu’ils regardaient un instant plus tôt, semblent soudain… différents. Plus grands. Leurs troncs, tordus et noueux, se dressent vers le ciel comme des géants de bois, et une légère lueur bleutée semble les envelopper. Le feuillage épais se mêle à la brume, rendant l’environnement presque surnaturel, comme si la forêt elle-même avait soudainement pris vie.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? » dit Sorena, la voix tremblante. Il recule d’un pas, sentant pour la première fois la panique monter en lui. Autour du petit groupe, les arbres bougent doucement, comme sous l’effet d’un souffle mystérieux. Le crépitement s’amplifie, et une énergie inconnue semble flotter dans l’air.

Sorena serre les poings, essayant de garder son calme. Mais même lui sent que la situation leur échappe. « On… on doit bouger, » dit-il, la gorge sèche. « Repartir, trouver un autre chemin. »

Mais aucun d’eux ne bouge. La forêt semble les avoir enveloppés, piégés dans son étreinte mystique. Chaque direction qu’ils envisagent semble se refermer, les arbres se rapprochant les uns des autres, leur lueur bleutée pulsant comme une respiration lente et profonde. Les jeunes sentent que quelque chose d’ancien et de puissante veille sur eux, invisible, mais présent. Une force qu’ils ne comprennent pas.

Sorena prend une profonde inspiration. « Bon, on est clairement dans un pétrin pas possible… » admet-il.

Les autres élèves se rapprochent instinctivement de lui, cherchant une direction à suivre, un guide dans cette forêt qui semble plus que jamais vivante. Soudain, un éclat de lumière, plus vif que les précédents, jaillit devant eux, éclairant un ancien dolmen couvert de mousse et de runes qu’ils n’avaient pas remarqué auparavant.

« C’est… ce n’était pas là avant, si ? » demande Clémence, ébahie.

Le dolmen semble les attendre, son aura bleutée ondulant comme une invitation silencieuse. Mais une invitation vers quoi ?

Chapitre 3 – Transition

lumière bleutée

Sorena sentit une pression intense sur sa poitrine, comme si l’air autour de lui devenait plus dense, plus difficile à respirer. La lumière bleutée, si douce au début, avait viré au presque aveuglant, pulsant avec une intensité qui rendait impossible de garder les yeux ouverts. Ses vêtements, humides à cause de l’atmosphère brumeuse de la forêt, collaient à sa peau et semblaient peser de plus en plus lourd, l’étouffant presque. Il chercha à prendre une respiration profonde, mais l’air ne venait plus, ses poumons se vidaient, et tout son corps semblait devenir étranger à lui-même.

Autour de lui, ses camarades n’étaient plus que des ombres floues, balayées par des vagues de lumière mouvante. Le dolmen devant eux, ce vieux monument de pierres silencieuses, se mit à onduler, à fluctuer comme s’il n’était plus tout à fait réel. Chaque pierre vibrait, se déformait, comme si le monde perdait toute cohérence. Et puis, d’un coup, tout explosa en silence.

Le temps sembla se suspendre.

En un instant, tout changea. Le dolmen, les arbres imposants de la forêt de Brocéliande, la lumière bleutée… tout disparut. Sorena eut l’impression d’être aspiré à une vitesse vertigineuse à travers quelque chose de profondément inconnu, un espace entre les mondes, un vide rempli d’une énergie indicible.

Puis soudain, une chaleur suffocante l’envahit. Il tomba lourdement sur le sol, le souffle coupé, les yeux fermés sous l’assaut de la lumière intense qui brûlait à travers ses paupières. Quand il parvint enfin à ouvrir les yeux, il ne voyait plus que du jaune. Du jaune partout. Du sable, à perte de vue. La fraîcheur humide de la forêt avait laissé place à une chaleur accablante. Le contraste était si violent que son esprit peina à comprendre ce qui venait de se produire.

Autour de lui, c’était le désert. Pas un arbre, pas une once de brume ou de vert. Un paysage aride, sous un soleil brûlant qui semblait planer juste au-dessus de leurs têtes. Sorena se redressa lentement, sentant ses vêtements peser encore plus lourd, comme s’ils appartenaient à un autre monde, un monde qui n’existait plus. La chaleur le suffoquait, et chaque respiration était difficile, l’air brûlant ses poumons.

« Où… où est-ce qu’on est ? » balbutia Clémence, tout aussi déboussolée, en se relevant à côté de lui, ses joues rougies par la chaleur.

Le petit groupe, éparpillé, se relevait à son tour, chacun d’eux désemparé. Les regards se croisaient, incrédules. Joice, encore à moitié assise, scrutait l’horizon avec une expression de pur choc.

« Mais c’est quoi ce délire ?! »

Mehdi, le visage empourpré par la chaleur, tenta de se relever, mais retomba sur le sol sablonneux. Il n’y avait plus rien de la forêt de Brocéliande. Plus de mystère verdoyant, plus de lueurs bleutées. Juste un désert à perte de vue, avec des dunes qui s’étendaient dans toutes les directions sous un ciel immaculé, éclatant de lumière jaune et aveuglante.

« On… on est où ? » murmura Sorena, presque à lui-même.

Il regarda autour de lui, le sable brûlant sous ses doigts, le soleil implacable au-dessus. Il n’y avait plus de guide, plus de sentier, plus de Brocéliande. Juste une étendue désertique qui ne ressemblait en rien au monde qu’ils avaient quitté.

La forêt les avait transportés… mais où ?

Le choc initial du désert avait à peine commencé à se dissiper lorsque Sorena, encore engourdi par la chaleur et l’incompréhension, remarqua soudain que quelque chose n’allait pas du tout. Ses vêtements… n’étaient plus là. Il cligna des yeux, incrédule. Le sable chaud effleurait directement sa peau nue. Il baissa les yeux, puis regarda autour de lui. Clémence, Paul, Hayden, et les autres… eux aussi étaient complètement nus.

Sorena essaya de se relever, mais la pointe de plaisir qui naquit dans son sexe et gagna son bas ventre l’en dissuada immédiatement. Impossible maintenant de masquer son sexe… Surtout en ce moment ou son sexe se dressait fièrement… Clémence qui était allongée à côté de lui fit gentiment remarquer

– Maintenant, on ne peut plus se poser la question pour savoir si tu es un garçon ou une fille…

  • C’est la fin du mystère, en effet… Tu ne ressens rien de spécial ? Toi ?
  • Pour être franche, j’ai une furieuse envie de me masturber et mes seins me font presque mal… Je vois que tes seins sont aussi gonflés, tu gardes quand même un côté féminin finalement, termina-t-elle en souriant

Comme pour confirmer ses paroles, elle se saisit d’un des seins de Sorena et en fit rouler doucement la pointe entre ses doigts. Très vite, elle vit apparaitre un rictus de plaisir sur le visage de Sorena qui poussa un cri étranglé, son sexe expulsant des jets de sperme qui disparaissaient presque instantanément dans le sable chaud. Plus loin, à quelques mètres, le reste du groupe semblait en proie aux mêmes tourments qu’eux.

Finalement, tout le groupe initial n’était pas arrivé avec eux… La plupart avait dû rester sur le chemin principal, avec Madame Lefèbvre…

Sorena fit rapidement le compte. Outre lui et Clémence, il restait deux autres garçons, Hayden et Paul et les filles, Joice, Ava et raychel. L’orgasme qui l’avait terrassé de manière inattendue n’arrivait pas à disparaitre totalement… Il savait, il sentait qu’il ne fallait pas grand-chose pour ranimer la flamme. Sa poitrine était toujours gonflée et d’une extraordinaire sensibilité… Cela le rassura presque de voir que celle de Clémence restait également turgescente. Le petit groupe qui se tenait à l’écart le rejoignit lentement, d’une démarche incertaine. Plus aucun doute n’était possible. Ils étaient tous, fille comme garçon dans le même état.

Hayden avait encore du sperme sur une cuisse et tenait une main sur son bas ventre, comme Paul qui se cachait les seins comme pour les protéger alors que son sexe restait dressé.

Que leur était-il arrivé ? Ou était passé le reste de la demi-classe ? Ou étaient-ils ? Une autre planète, une autre dimension ?

Instinctivement, ils formèrent un cercle. La nudité n’était finalement plus un problème, de toute façon, ils n’avaient pas le choix. D’ailleurs, vu leur état d’excitation, il était fort probable qu’ils ne puissent pas les supporter. Dans le petit cercle, la tension sexuelle était presque palpable. Personne n’osait regarder les autres dans les yeux…Sorena sut que c’était à lui d’intervenir pour dans un sens, briser la glace… Ses seins pointaient comme ceux des filles et son sexe était dressé comme ceux des garçons

Il prit son sexe dans sa main droite tout en caressant ses seins maladroitement de la main gauche… Son érection devenait presque douloureuse. Sa main gauche continuait à aller maladroitement d’un sein à l’autre. Clémence passa derrière lui et s’empara de ses seins qu’elle pressa fermement… L’éjaculation fut immédiate… Ses gémissements emplirent le silence du désert. Ce fut le signal pour une libération généralisée. Tous les tabous furent abolis en quelques minutes seulement. Tous se retrouvèrent allongés sur le sol à différents stades d’un seul et même orgasme. Quand ils reprirent leurs esprits, aucune honte et aucune gêne entre eux

Le soleil commençait à se coucher quand ils eurent la surprise de voir se lever un deuxième soleil… La tentions sexuelle perdit en intensité, mais sans vraiment disparaitre. Hayden dit

  • Au moins, on est à peu-près certain que notre état est dû au rayon du soleil, enfin au premier soleil

– On est aussi sûr qu’on n’est plus sur terre ! Enchaina Ava

– En effet, l’hypothèse de l’univers parallèle ne tient plus avec ce soleil supplémentaire, acquiesça joice

– Et il va quand même falloir que l’on trouve un abri pour dormir, trouver de quoi boire et manger…

– Il m’a semblé voir un bâtiment après la dune, mais comme c’est de la même couleur que le sable… Il faut y aller…

– Allons-y lança Sorena

– J’ai une petite question, intervint Paul. Je suis le seul à être attiré par mes pieds ?

– Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Raychel

– Ben, ils me fascinent, j’ai envie de les lécher et de les embrasser et j’ai aussi la très nette impression qu’ils sont nettement plus sensibles !

– Ça coïncide avec le levé du deuxième soleil ? Insista Raychel

– A peu près, en effet, je n’avais pas fait le rapprochement, avoua Paul

Espiègle, Ava passa ses ongles sur la plante des pieds nus de Hayden qui était assis en face d’elle. Le résultat ne se fit pas attendre. Hayden poussa un cri étouffé en serrant ses mains sur son ventre. Son sexe palpita plusieurs fois… en souriant de toutes ses dents, Ava enfonça carrément ses ongles dans les plantes du garçon. Les mains de Hayden se serrèrent encore plus sur son ventre alors que son sperme arrosait généreusement ses pieds nus et les mains d’Ava. En souriant, la jeune femme essuya ses mains dans le sable et s’adressant en à Paul

-Je crois que l’on peut affirmer que tu n’es pas le seul, Paul

-Ça me rassure finalement, déclara ce dernier solennellement

Hayden éclata d’un rire franc et sincère… D’avoir servi de cobaye ne lui avait pas déplu !

Tout le monde s’intéressa à ses propres pieds nus pour vérifier leurs nouvelles caractéristiques

Ils s’aperçurent bien vite que comme pour les seins, le plaisir les paralysait assez rapidement. Il était donc préférable de laisser un partenaire s’en occuper. Sorena dut élever la voix pour rappeler à tous leur objectif. Trouver un abri pour la nuit… Ce qui ne s’avérait plus vraiment juste depuis l’apparition du deuxième soleil… Un deuxième soleil qui avait des effets étonnants sur tout le monde… Sorena avait beaucoup de difficulté à se concentrer sur autre chose que sur ses pieds nus. Il avait d’abord pensé échapper à l’engouement général provoqué par le deuxième soleil, mais il se rendait compte que luter ne servait à rien. Il finirait par succomber à ses pulsions… Comment résister quand chaque par vers ce mystérieux bâtiment provoquant des micros pointes de plaisir dans son ventre. Fatalement…

Jetant un œil en arrière, il vit que Raychel avait succombé à l’appel de ses pieds nus. Il tourna vivement la tête, à peu près certain de ne pas pouvoir regarder la scène sans en faire autant. Pour l’instant, il y avait d’autres priorité.

Chapitre 4 – La salle

Était-ce la fin du voyage ?

Le petit groupe arrivait maintenant tout près de l’édifice… On avait vraiment l’impression qu’il était taillé dans le sable. Prudemment, Sorena s’approche d’un mur qui apparemment ne comportait pas d’ouverture. Était-ce la fin du voyage ? Alors qu’il s’apprêtait à tourner les talons, un chuintement se fit entendre et du sable tomba du mur… Une grande porte venait d’apparaitre, comme si le sable qui constituait le mur avait subitement disparu. Une douce lumière brillait à l’intérieur. Sorena s’avança, suivi de près par tout le groupe… C’était immense… Impossible d’une salle pareille existe dans un bâtiment si petit… Cette terre semblait avoir ses propres lois de la physique…
Dès qu’il entra dans l’immense pièce, Il sentit son attirance pour les pieds nus décroitre nettement. Le bâtiment les protégeait-il des effets du second soleil ? Toutefois, les effets ne disparaissaient pas entièrement… Il bandait toujours et ses seins étaient toujours gonflés
Le groupe avançait, hésitant, dans l’immense salle qui s’ouvrait devant eux, leurs pas résonnant dans l’étrange silence de ce lieu inconnu. Les murs de la salle, faits d’une pierre polie, scintillaient sous la lumière dorée qui semblait émaner de nulle part. Ils n’avaient jamais rien vu de tel. Des colonnes massives soutenaient un plafond vertigineusement haut, recouvert de motifs mystérieux qui bougeaient doucement, comme s’ils vivaient leur propre vie.
Sorena marchait en tête, guidant ses camarades malgré ses propres doutes. Une énergie puissante, presque électrique, flottait dans l’air, et il sentait son cœur battre de plus en plus vite à chaque pas. Tous regardaient autour d’eux, leurs visages marqués par une combinaison de crainte et de fascination.
« Où est-ce qu’on est tombés ? » murmura Clémence, éblouie. Je croyais que l’on avait eu notre dose pour aujourd’hui
Les murs semblaient porter des inscriptions, des symboles anciens qui luisaient faiblement. Sorena s’approcha de l’un d’eux pour mieux les examiner. Bien qu’il ne comprenne pas ce qu’ils signifiaient, il avait l’impression étrange qu’ils racontaient une histoire, une sorte de légende ou de prophétie oubliée.
Soudain, un bruit sourd résonna, et une immense porte de pierre se referma derrière eux, les emprisonnant dans cette salle énigmatique. Le groupe retint son souffle, leurs yeux rivés sur Sorena, attendant qu’il prenne la parole.
« Bon… je suppose qu’on n’a pas d’autre choix que de continuer et de découvrir ce qu’il y a de l’autre côté, » dit Sorena d’une voix ferme, bien qu’un peu tremblante.
Et alors, un léger murmure semblait naître dans la pièce, comme un souffle ancien, une invitation à avancer.
À mesure qu’ils avançaient, Sorena et ses camarades réalisaient à quel point cette salle défiait la logique. Depuis l’extérieur, elle avait semblé modeste, comme une simple caverne ou une petite crypte. Mais à l’intérieur, elle s’étendait sur des kilomètres, comme un horizon sans fin. C’était comme si les murs s’écartaient en permanence, donnant à l’espace une profondeur infinie, un peu comme le fameux TARDIS du Docteur Who.
Des piliers massifs s’élevaient tout autour, disparaissant dans une brume dorée en hauteur, et les couloirs annexes semblaient s’étirer dans toutes les directions, dédoublant à l’infini les passages sombres et mystérieux. Sorena avait l’impression de se trouver dans une autre dimension, où les lois de la physique étaient différentes. Une sensation de vertige envahissait chacun d’eux, mêlée d’une étrange exaltation.
« C’est comme si cette salle ne finissait jamais, » chuchota Paul, impressionné.
« On dirait qu’elle change au fur et à mesure qu’on avance, » répondit Clémence. Elle tendit la main pour toucher un mur, qui paraissait solide mais dégageait une légère chaleur vibrante, presque vivante.
Chaque pas qu’ils faisaient semblait révéler de nouveaux détails, des fresques mouvantes sur les murs, des inscriptions changeantes qui brillaient d’une lumière douce, comme si elles attendaient d’être déchiffrées. Sorena sentait quelque chose de profondément mystérieux l’appeler. Plus ils s’enfonçaient dans cette salle infinie, plus il sentait qu’ils approchaient de quelque chose de bien plus grand et d’ancien, un secret enfoui dans l’espace et le temps
En pénétrant dans cette nouvelle salle, ils découvrirent une étrange configuration qui ressemblait vaguement à un dortoir. Une douzaine de couches basses étaient disposées en cercle, chacune constituée d’une matière lisse et légèrement translucide qui dégageait une douce lueur bleutée. Elles n’avaient ni draps ni couvertures, comme si le concept même de tissu n’existait pas dans ce monde.
Sorena s’approcha de l’une des couches et posa sa main dessus. La matière était étrange : ni dure ni molle, elle semblait s’adapter à la pression de sa main tout en restant fraîche au toucher, presque comme si elle vivait. Lorsqu’il retira sa main, la surface reprit lentement sa forme initiale, effaçant toute trace de son passage.
« On dirait… que cette matière est vivante, » murmura Clémence, fascinée et un peu inquiète.
Hayden s’assit prudemment sur l’une des couches, et elle s’ajusta immédiatement à son corps, le soutenant sans effort, comme un hamac invisible. « C’est tellement bizarre… mais c’est confortable ! » s’exclama-t-il, les yeux écarquillés.
Sorena observa les alentours. Le dortoir était baigné dans une lumière tamisée, et des motifs gravés dans les murs, tout comme dans la salle précédente, projetaient une faible lueur qui rendait l’atmosphère étrangement paisible. Peut-être cet endroit avait-il été conçu pour accueillir des voyageurs perdus… ou d’autres visiteurs venus d’ailleurs. Mais qui les avait précédés ici, dans cet espace hors du commun ?
« On pourrait peut-être se reposer un peu, » proposa Sorena, bien qu’il ne fût pas tout à fait à l’aise avec cette idée. Mais leurs corps fatigués et leurs esprits bouleversés demandaient une pause, et cet étrange dortoir semblait presque les y inviter.
Lentement, chacun prit place sur une couche, s’émerveillant de la sensation de confort inattendu. Alors qu’ils fermaient les yeux, une douce chaleur les enveloppa, apaisant leurs craintes et les plongeant peu à peu dans un sommeil mystérieux et réparateur, comme si la salle elle-même leur promettait qu’ici, ils étaient en sécurité… pour le moment.
Alors que tous ses camarades sombraient peu à peu dans un sommeil mystérieux, Sorena, lui, restait éveillé, observant cette étrange salle avec un mélange d’inquiétude et de curiosité. Il ne pouvait s’empêcher de se poser une question de plus en plus pressante : comment aurait-il le moindre espace d’intimité dans un monde où le tissu — et par extension les vêtements ou tout ce qui pourrait créer un cocon protecteur — semblait inexistant ?
Sans tissus pour se couvrir ou pour délimiter un espace personnel, l’idée d’intimité lui paraissait soudain beaucoup plus précieuse et insaisissable. Tout ici était conçu pour une vie en commun, sans la moindre barrière. Les couchages semblaient faits pour s’adapter à chaque occupant, mais rien dans leur texture ou leur configuration ne permettait de s’isoler vraiment. Cette salle ne prévoyait rien pour créer un coin à l’abri des regards, et il n’y avait ni cloisons ni recoins.
Sorena soupira doucement, regardant ses camarades endormis autour de lui. Il commençait à se dire qu’il lui faudrait apprendre à trouver l’intimité autrement, peut-être en se concentrant sur un endroit intérieur, un espace mental où il pourrait s’abriter des regards. Mais pour l’instant, il se contenta de rester assis en silence, profitant de cette rare solitude, bien que partagée, au milieu de ce monde déroutant.

Sorena réalisa, à sa propre surprise, que les réactions de son corps — ces frissons, cette chaleur sous la peau, ces pulsations qu’il aurait trouvées embarrassantes sur Terre — ne le gênaient plus ici. Dans cet endroit, où tout semblait régi par d’autres règles, chaque sensation devenait naturelle, même si elle aurait été source de honte dans le monde qu’il connaissait.
Il n’y avait pas de miroir, pas de vêtements, pas de repères habituels pour dicter ce qui était normal ou non. Ici, la nudité, la chaleur qui l’envahissait de temps en temps, même les palpitations d’émotions nouvelles qui le surprenaient n’étaient que des éléments parmi tant d’autres de ce monde énigmatique. Et, d’une certaine manière, il s’y sentait étrangement à l’aise, comme si ce lieu érodait peu à peu ses vieilles inhibitions.
Il jeta un coup d’œil autour de lui, voyant ses camarades endormis, détendus et sans défense, dans cette salle aux lueurs apaisantes. Ce monde leur apprenait peut-être à s’accepter différemment, sans artifices ni protection, et cette idée, surprenante mais séduisante, le réconforta. Ici, au fond, ils n’étaient plus des adolescents embarrassés ou inhibés, mais des âmes libres de toute contrainte.
Quand Sorena ouvrit les yeux, il sentit immédiatement que quelque chose avait changé. La douce lumière bleutée de la veille était désormais plus vive, et une odeur sucrée flottait dans l’air. En se redressant, il remarqua que la salle, presque vide lorsqu’ils s’étaient endormis, avait pris des airs de lieu d’accueil. Des tables basses étaient disposées près de l’entrée, sur lesquelles trônaient de larges corbeilles remplies de fruits. La plupart de ces fruits lui étaient totalement inconnus : certains avaient des peaux irisées de couleurs improbables, d’autres semblaient pulser légèrement comme s’ils étaient vivants.
Sorena s’approcha prudemment, suivi de ses camarades qui se réveillaient un à un, tout aussi intrigués par ce changement. Les fruits, de formes et de textures variées, dégageaient des arômes qui donnaient l’eau à la bouche. Sorena prit l’un d’eux, un fruit rouge et doré, avec une peau douce au toucher. En le pressant légèrement, il sentit un jus épais et sucré en couler sur ses doigts.
« C’est peut-être leur façon de nous dire bienvenue, » suggéra Clémence, observant les fruits avec un mélange d’appétit et de méfiance.
Hayden, sans attendre de confirmation, croqua dans l’un des fruits violets en forme de spirale. Son visage s’illumina instantanément. « C’est délicieux ! Un goût de mangue… mais en plus doux, » murmura-t-il entre deux bouchées.
Encouragés, les autres commencèrent eux aussi à goûter les fruits. Sorena, pour sa part, se sentait à la fois réconforté et perplexe. Tout semblait indiquer que cet endroit avait été préparé pour eux, comme si quelqu’un ou quelque chose savait exactement ce dont ils avaient besoin et anticipait chacun de leurs mouvements.
Une fois rassasiés, le groupe décida de retourner dans la salle principale. Ils avancèrent avec précaution dans le couloir qui y menait, mais ils ne tardèrent pas à remarquer une nouveauté étrange. Le long des murs, bien alignées dans des supports, se trouvaient des armes aux designs futuristes, rappelant celles qu’ils avaient vues dans des films de science-fiction, notamment dans Star Trek. Les armes avaient des formes lisses et épurées, faites d’un métal sombre et luisant, avec des lignes fluorescentes vertes et bleues qui semblaient pulser lentement, comme si les dispositifs étaient en veille.
Sorena s’approcha pour examiner l’une des armes de plus près. Elle semblait conçue pour épouser la forme d’une main humaine, avec un manche courbé et une sorte de gâchette qui ne ressemblait à rien de ce qu’il connaissait. Juste au-dessus, une petite grille laissait échapper un léger bourdonnement, signe d’une énergie ou d’une technologie qui défiait l’entendement.
« C’est quoi, ce truc ? » demanda Clémence, observant les armes avec une méfiance palpable.
« On dirait des pistolets laser… ou des fuseurs, un peu comme dans les vieux films de SF, » murmura Hayden, les yeux écarquillés.
Sorena hésita, fasciné par l’idée d’essayer l’une de ces armes, mais une voix intérieure le retint. Ces armes étaient sûrement là pour une raison, mais pourquoi ? Leur présence laissait présager que ce lieu, malgré son aspect d’accueil, pouvait aussi être dangereux. Peut-être étaient-ils censés se défendre, ou affronter quelque chose.
« Je pense qu’on ferait mieux de ne pas y toucher, » conclut-il. « Il y a sûrement une raison pour laquelle elles sont là, mais on ne sait pas encore ce qui nous attend. »
Le groupe acquiesça, et ils continuèrent leur chemin vers la salle principale, l’esprit en ébullition, leurs craintes attisées par l’inconnu.
Sous le regard sidéré de ses camarades, Sorena s’écroula au sol, la respiration coupée par l’intensité de ce qu’il venait de vivre. Les mains pressées contre son ventre, il luttait pour reprendre son souffle, tandis que son corps trahissait sans équivoque l’onde de plaisir inattendue qui l’avait submergé. Sorena restait figé, encore sous le choc de cette expérience troublante, son corps parcouru de frissons incontrôlables. Jamais il n’avait ressenti quelque chose d’aussi intense, de si inattendu, et surtout d’aussi persistant. L’onde bleutée l’avait envahi d’une manière inexplicable, laissant son esprit osciller entre confusion et stupéfaction.
Ses camarades, eux, observaient en silence, déconcertés, certains échangeant des regards gênés, d’autres cherchant à comprendre ce qui venait de se produire. Ce n’était pas simplement un effet physique : c’était comme si cette salle, dotée d’une étrange intelligence, avait pénétré l’essence même de Sorena pour provoquer une réaction qui dépassait la simple compréhension humaine.
Sorena, rougissant de plus belle, essaya de se redresser, malgré la sensation persistante de cette onde. Il se demandait s’il s’agissait d’un rite de passage ou d’une sorte de test, une façon pour la salle de sonder les intentions, les peurs, ou même la maturité de chacun avant de permettre l’accès.
Sorena restait figé, encore sous le choc de cette expérience troublante, son corps parcouru de frissons incontrôlables. Jamais il n’avait ressenti quelque chose d’aussi intense, de si inattendu, et surtout d’aussi persistant. L’onde bleutée l’avait envahi d’une manière inexplicable, laissant son esprit osciller entre confusion et stupéfaction.
Ses camarades, eux, observaient en silence, déconcertés, certains échangeant des regards gênés, d’autres cherchant à comprendre ce qui venait de se produire. Ce n’était pas simplement un effet physique : c’était comme si cette salle, dotée d’une étrange intelligence, avait pénétré l’essence même de Sorena pour provoquer une réaction qui dépassait la simple compréhension humaine.
Sorena, rougissant de plus belle, essaya de se redresser, malgré la sensation persistante de cette onde. Il se demandait s’il s’agissait d’un rite de passage ou d’une sorte de test, une façon pour la salle de sonder les intentions, les peurs, ou même la maturité de chacun avant de permettre l’accès. Il essuya d’un geste rapide le sperme qui maculait encore ses cuisses. Il sourit en pensant à la gêne qu’il aurait ressenti la veille sur terre dans une situation identique.
Clémence examinait les dessins qui entourait l’entrée de la salle principale Au bout d’un bon moment, elle s’exclama
 Je crois que j’ai compris
Tous étaient suspendus à ses paroles…
 On ne sortira de ce couloir que si on est armé… Regardez les dessins, là ! On voit nettement les personnages, aussi nus que nous, mais tous équipés d’un de ses fusils ou pistolet accrochés sur le mur
 Tu as raison murmura Sorena.
Il s’approcha du mur et décrocha une sorte de lanière qui ressemblait à une ceinture. Il la passa autour de sa taille. Immédiatement elle épousa la forme de son corps, devint légèrement luminescente puis devint invisible. Il décrocha un des fusils. Au contact de ses mains, il devint fluorescent et émit un bref sifflement. Il approcha le « fusil » de la ceinture maintenant invisible… Il s’y colla automatiquement. Sorena fit quelques pas et le fusils suivi ses mouvements sans le gêner…
Il s’approcha de l’entrée de la salle principale, s’attendant à recevoir une onde de plaisir comme la première fois… Il entra dans la salle sans aucun problème.
Ils s’équipèrent tous d’armes diverses et reformèrent le groupe dans la grande salle.
C’est Ava cette fois qui ouvrit la conversation.
 Nous voici armé, mais on ne sait pas quels sont les effets de ces armes… Ni contre qui nous devrions nous battre…
 Je pense que nous le sauront très vite… Ici, rien ne semble laissé au hasard, répondit Sorena
Le petit groupe, désormais armé des étranges dispositifs qu’ils avaient trouvés dans le couloir, franchit prudemment le seuil de la salle principale. Mais au lieu de retrouver l’espace austère qu’ils avaient quitté, ils furent stupéfaits par la vue qui s’offrait à eux : la porte par laquelle ils étaient entrés était ouverte à nouveau, et un paysage inattendu s’étendait de l’autre côté. À la lisière du désert, une forêt luxuriante et dense s’élevait, ses arbres gigantesques formant une canopée qui projetait une ombre verdoyante sur le sol sablonneux.
Les feuilles d’un vert éclatant, baignées d’une lumière dorée, semblaient presque vibrer, comme si la forêt entière les appelait. Un vent frais chargé de senteurs végétales parvint jusqu’à eux, contrastant avec la chaleur sèche du désert. Les plantes semblaient les observer, frémissant doucement à leur approche.
Sorena regarda ses camarades, un mélange d’excitation et de prudence dans le regard.
« C’est comme si cet endroit… changeait pour s’adapter à nous, » murmura-t-il. « Ou peut-être pour nous mettre à l’épreuve ? »
Clémence hocha la tête, ses yeux rivés sur la forêt. « Peut-être qu’on doit traverser. C’est sûrement une étape de plus… et cette fois, on a de quoi se défendre. »
Ils s’avancèrent lentement, encore stupéfaits par l’incroyable mutation du paysage. Ce monde les confrontait sans cesse à de nouvelles énigmes, et même s’ils ignoraient ce qui les attendait dans cette jungle mystérieuse, une chose était sûre : ils allaient devoir unir leurs forces pour avancer dans ce territoire étranger, où chaque pas pourrait les rapprocher de l’inconnu… ou d’un nouveau danger.