Les aventures de Claire

A propos des aventures de Claire

Cette histoire est un peu particulière dans le sens oĂą pour une fois, je n’en suis pas l’auteur. Elle m’a Ă©tĂ© envoyĂ© il y a quelques annĂ©es par un des membres du site de l’époque. C’était « La Planète Pieds Nus Â» et l’auteur Ă©tait « Piedsnus@wanadoo.fr Â»

Je n’ai hélas jamais pu renouer de relation avec cet auteur, et je le déplore…

Le début de cette histoire était vraiment prometteur et je regrette vraiment d’avoir dû prendre la plume pour les deux derniers chapitres… Il y aura encore d’autres chapitres.

Une chance : Le dĂ©roulement de l’histoire colle presque parfaitement avec mes propres fantasmes en la matière. J’espère pourvoir poursuivre le rĂ©cit sans trop dĂ©river du scĂ©nario original

Chapitre 1

« Habillée » d’une minijupe très indécente et à moitié déchirée, et aussi… d’un pauvre foulard autour de ses seins, la jeune fille aux longs cheveux blonds, marchait en plein cagnard, dans ce milieu d’après-midi très ensoleillé sur l’asphalte fondante de la petite route de montagne ou elle avait été laissée… Pieds nus, Claire avançait péniblement, en pleurant. Une voiture s’arrêta alors à sa hauteur. Elle sursauta de peur et faillit se mettre à courir mais la vue de la conductrice, une jeune femme brune aux cheveux aussi ras que possible, seule au volant de son Espace, la rassura un peu. Mademoiselle ! Ça n’a pas l’air d’aller. Je me trompe ?

« Habillée » d’une minijupe très indécente et à moitié déchirée, et aussi… d’un pauvre foulard autour de ses seins, la jeune fille aux longs cheveux blonds, marchait en plein cagnard, dans ce milieu d’après-midi très ensoleillé sur l’asphalte fondante de la petite route de montagne ou elle avait été laissée… Pieds nus, Claire avançait péniblement, en pleurant. Une voiture s’arrêta alors à sa hauteur. Elle sursauta de peur et faillit se mettre à courir mais la vue de la conductrice, une jeune femme brune aux cheveux aussi ras que possible, seule au volant de son Espace, la rassura un peu. Mademoiselle ! Ça n’a pas l’air d’aller. Je me trompe ?

Pour toute réponse, Claire sentit ses forces sol, ses jambes refusant de la porter davantage. Le malheureux foulard de soie recouvrant si peu sa poitrine se détacha et l’abandonner et elle tomba lourdement sur le une saute de vent soudaine … et mutine, l’emmena à quelques mètres.

Claire aurait pu, aurait dû se lever pour tenter de le rattraper, mais, le corps secoué de sanglots irrépressibles, elle ne fit aucun mouvement et le fragile tissu s’envola à nouveau.

La conductrice attendit quelques longs instants et se décida à sortir de sa voiture non sans ayant scruté scrupuleusement les alentours, par prudence.

Laurence s’agenouilla près de la jeune fille en détresse et posa maternellement son bras autour des épaules forcément nues, de Claire.

  • Calmez-vous… C’est fini, maintenant. Si vous avez besoin d’aide… Oh, visiblement, vous en avez besoin ! Bigre qui vous a fait ça ?

Le dos de Claire était marbré de traces brunes, jaunâtres et noirâtres … des traces de coups.

Claire hoqueta et se mit Ă  rire tout en pleurant.

  • Vous ĂŞtes … perspicace … Merci de vous ĂŞtes arrĂŞtĂ©e. Mon aspect n’est sans doute pas très engageant. Je n’en peux plus, trop c’est trop, si vous saviez… parvint-elle Ă  dire en zozotant lĂ©gèrement, la tĂŞte baissĂ©e comme pour dissimuler quelque chose.
  • Il a dĂ» vous arriver quelque chose de pas banal…. Vous n’êtes pas blessĂ©e au moins ? S’inquiĂ©ta la jeune conductrice.
  • Non, ça va aller, je vous assure. Vous… vous avez Ă©tĂ© battue ?
  • Oui… mais j’ai la tĂŞte dure… J’ai un peu craquĂ© lĂ  mais merci, je… je n’ai pas besoin d’aide. Ne vous occupez pas de moi. C’est passĂ©, maintenant, je … je vais poursuivre ma route.
  • Vous ne pouvez pas repartir comme ça, voyons… !

C’est alors que Claire s’aperçut qu’elle n’avait plus rien pour couvrir son torse.

  • Oh merde, j’ai perdu mon foulard ! Oh lĂ , lĂ  ! Quelle connerie. Je peux difficilement rester les seins Ă  l’air. Pas possible çà ! Je suis vraiment dans la merde ! DĂ©jĂ  qu’ils pas laissĂ© grand-chose sur le dos ! m’ont

Et, de façon surprenante, elle pouffa de rire, un rire nerveux qui se mua rapidement en une nouvelle crise de larmes. Laurence prit alors carrément Claire dans ses bras. Le contact de son chemisier avec la peau nue la troubla un instant où elle caressa avec plus de force le dos secoué de sanglots de la jeune femme.

  • Calmez-vous … Je suis lĂ , et je ne vous veux aucun mal, au contraire. J’habite Ă  quelques kilomètres d’ici, je vais vous emmener chez moi. Je suis mĂ©decin, et votre dos a besoin de quelques soins, Ă  l’évidence. Nous parlerons de tout cela si vous le voulez et puis … je vous prĂŞterais des vĂŞtements dĂ©cents… ça s’impose.
  • Bigre, votre jupe est vraiment très courte, et dĂ©chirĂ©e … C’est dingue !
  • On voit la moitiĂ© de vos fesses ! Mais vous ĂŞtes suffisamment jolie pour la porter… Oh dites… Vous ne portez rien dessous !

Elle crut avoir vu un reflet métallique mais n’y prêta pas plus attention.

  • Non, cette jupe, si on peut appeler ça une jupe, c’est tout ce que je possède au monde, rĂ©pliqua la jeune fille Ă  moitiĂ© calmĂ©e. Je vous expliquerais tout mais … emmenez-moi d’ici, je suis crevĂ©e ….

Laurence fit monter Claire dans la spacieuse voiture et démarra, nerveuse. Elles roulèrent une heure sans rencontrer quiconque, au travers des fondrières de cette route mal entretenue parce que très peu fréquentée.

Claire s’était endormie, le corps enveloppe d’une petite couverture. Laurence quitta la route pour un chemin de terre ou la voiture peinait à passer. Les soubresauts réveillèrent la jeune fille endormie.

  • Nous voilĂ  bientĂ´t arrivĂ©es. Oh, j’ai dormi … pardonnez-moi.
  • C’est normal. Tu as un peu dĂ©compressĂ© et tu as besoin de reprendre des forces…

Arrivées dans le petit chalet rustique, en pierres et en bois, les deux jeunes femmes s’installèrent autour d’une grande table d’hôte en gros bois de chêne, qui devait valoir une fortune. Laurence servit un café bien chaud et bien fort à Laurence après lui avoir essuyé les lèvres qui saignaient un peu.

  • Tiens, je n’avais pas remarquĂ© ça tout Ă  l’heure ! Je vais arranger cela.

Elle passa un linge mouillé sur les lèvres fermées de la jeune femme. …

  • Le temps est peut-ĂŞtre venu de quelques explications, vous ne croyez pas ? Il vous est arrivĂ© quelque chose de pas banal, je me trompe ?

Claire avala son café et une bonne tranche de brioche.

  • Oh non, vous ne vous trompez pas ! D’abord je m’appelle Claire … Et vous ?
  • – Laurence.

– Hier matin, comme j’en ai l’habitude, je faisais du stop. Ça fait si longtemps que j’en fais, sans gros problèmes … Eh bien, là, un gros bonhomme rougeaud, gras et jovial, s’arrêta donc à ma hauteur. Il m’inspirait totalement confiance, le parfait brave type … et je lui confiais mon sac à dos et mon panier qu’il a mis dans son coffre en soufflant comme un phoque. Il m’a regardé en souriant et est remonté dans sa voiture… et là, au lieu de m’ouvrir la portière du côté du passager, il a démarré sec, me laissant plantée là, complètement ahurie. Il m’avait tout volé sauf ce que je portais sur moi ! La catastrophe !

  • Merde… Incroyable ça ! Vous ne vous ĂŞtes pas mĂ©fiĂ©e du tout.
  • Pas un instant et en plus ce …Ce sale con m’a fait un bras d’honneur Ă  travers la portière…
  • Le salopard…
  • Il devait bien rigoler du bon tour qu’il m’avait jouĂ©. Je luis ai couru derrière mais je n’ai rien pu faire.
  • Je m’en doute… Si j’ai bien compris, vous vous baladiez pieds nus de surcroĂ®t.
  • Oui, j’étais pieds nus …comme toujours.

Chapitre 2

  • ???? Bon ! Et qu’est ce qui s’est passĂ© ensuite. Ça n’explique pas le sang sur votre visage ? A moins que vous ne vouliez expliquer tout cela aux flics… Je vais les appeler d’ailleurs, pour que vous puissiez porter plainte. Ça ne servira Ă  rien mais ….
  • Non, je n’aime autant pas
  • Ah…
  • J’ai quelques raisons de ne pas vouloir Ă  faire avec la police. Rassure-toi, je ne suis pas une criminelle. Excuse-moi je suis très habituĂ©e au tutoiement.
  • Moi aussi, ben continues…
  • J’ai continuĂ© Ă  marcher sans but, surtout très contrariĂ©e complètement dĂ©boussolĂ©e parce que lĂ , je n’avais vraiment plus rien, ni papiers, qui Ă©taient dans mon panier, ni argent, mĂŞme si je n’en avais pas beaucoup, ni vĂŞtements de rechange.
  • Ni chaussures …
  • Mm ! Oh ça … ! Bref, deux voitures sont passĂ©es sans s’arrĂŞter et puis plus rien pendant des heures. Le soir arrivait avec la fraĂ®cheur, je tremblais de froid et le foulard que j’avais malicieusement mis pour attirer les regards, glissait. Je n’arrivais plus Ă  le nouer correctement et je devais le tenir sur mes seins.
  • Hum ! Sexy !
  • Oui, c’était fait pour mais maintenant, je n’ai mĂŞme plus de foulard !
  • Ne t’en fais pas pour cela, je te prĂŞterais des vĂŞtements. Mais ensuite, que c’est-il passĂ©.
  • J’ai marchĂ© des heures sur l’asphalte brĂ»lante. La nuit tomba brusquement et alors j’entendis un moteur. C’était un minibus, qui s’est arrĂŞtĂ© Ă  ma grande joie Ă  ma hauteur. HĂ©las, il y avait cinq hommes et deux filles qui ricanèrent en me voyant.
  • J’ai fait signe que je ne voulais rien mais un des types est descendu et a plaquĂ© un cran d’arrĂŞt contre ma joue, une fille m’a rapidement foutu Ă  poil…
  • Evidemment, tu n’avais pas grand-chose sur toi.
  • Tu l’as dit ! Ils sont tous descendus du minibus après l’avoir garĂ© dans un petit chemin et ils m’ont entraĂ®nĂ©e Ă  l’intĂ©rieur de la forĂŞt.
  • D’une vois altĂ©rĂ©e par l’émotion mais aussi par le trouble qu’elle ressentait malgrĂ© elle, gĂŞnĂ©e, Laurence demanda : ils mais… ça ne leur a pas suffi.… Ils t’ont…
  • Oui, bien sĂ»r, ils m’ont violĂ©e
  • Oh
  • – Tu as dĂ» remarquer que j’ai du mal Ă  parler… Regardes. Tu vas comprendre pourquoi !

Elle ouvrit la bouche en grand. Laurence poussa un cri. Claire sortit sa langue pour lui montrer les trois énormes barrettes implantées au milieu des chairs.

Toute tremblante, Laurence avoua piteusement.

  • Oh, mais ça doit te faire horriblement mal et moi qui croyais que tu avais un dĂ©faut de prononciation ! Il faut te soigner, ça risque de s’infecter… Tu as de la chance, je suis mĂ©decin. C’est d’ailleurs aussi pour ça que je me suis arrĂŞtĂ©e.
  • Oh je suis bien tombĂ©e alors ! Ça me fait un peu mal mais c’est supportable.
  • Ils m’ont percĂ©e après m’être tous passĂ©s dessus.
  • Brrr ! ĂŠtre percĂ©e Ă  vif comme ça, ça a dĂ» ĂŞtre atroce. ?

Les larmes coulant à nouveau, Claire s’est levée et a ôté sa jupe. Cette fois elle était nue.

Laurence se leva pour aller vomir. Elle revient, Claire était toujours debout, impudique, les jambes nues légèrement écartées comme pour mieux montrer l’infâme tatouage qui ornait pour toujours le dessus de son pubis soigneusement épilé.

P…

En grosses lettres grossières, épaisses et inégales.

En outre, quatre anneaux de grand taille et larges perçaient et étiraient ses petites lèvres couvertes de sang séché.

  • Tu vois ce n’était pas tout. Ils m’avaient attachĂ©e Ă  un arbre, les bras tirĂ©s en arrière et c’est comme ça, avec un poinçon et des clous qu’ils m’ont percĂ© la langue et le sexe. Ils ont mis très longtemps, insĂ©rant anneaux après anneaux et les soudant avec un fer Ă  friser de poche. Je voulais mourir. Une des deux filles m’a ensuite Ă©pilĂ© soigneusement le pubis avec une pince Ă  Ă©piler après m’avoir enfoncĂ© des Ă©pingles Ă  nourrice dans les seins …. Elle m’a rasĂ©e le sexe dans un but bien prĂ©cis, pour laisser Ă  sa copine le soin de me tatouer, comme tu le vois. Je l’ai suppliĂ© d’arrĂŞter. J’étais prĂŞte Ă  tout accepter mais pas ça. Elle en a profitĂ© pour… Je ne sais pas si je peux le dire… pour me faire mettre accroupie et me pisser dans la bouche mais après, elle m’a rattachĂ©e et elle m’a tatouĂ©e.
  • Quelle horreur…, fit Laurence, Ă©cĹ“urĂ©e.
  • Quand je pourrais, je me ferais enlever ce tatouage. Si c’est possible.
  • Je l’espère, sinon, je le ferais recouvrir.

Laurence sourit.

  • Je te dirais quelque chose plus tard mais continue.
  • Après ça, ils ont continuĂ© Ă  me torturer. Ils m’ont cravachĂ©e les uns après les autres avec leurs ceinturons, regarde l’état de mes fesses. Elle se tourna pour que Laurence puisse voir les marques brunes du violent cravachage. Il y en avait beaucoup mais elle ne put Ă´ter son regard de la verge noire en Ă©rection, tatouĂ©e sur sa fesse droite et dont le gland semblait s’insinuer dans son anus. Sur la fesse gauche Ă©tait marquĂ© en très grosses lettres T…. Laurence devina que Claire ne savait pas qu’elle avait Ă©tĂ© tatouĂ©e sur les fesses. Claire poursuivit.
  • Ils m’ont roulĂ©e dans la boue. Ils ont enfoncĂ© encore des Ă©pingles dans ma langue et mes lèvres. Je me suis Ă©vanouie. Quand je me suis rĂ©veillĂ©e, j’ai trouvĂ© ma jupe, dĂ©coupĂ©e aussi courte que tu l’as vue, et mon foulard Ă  cĂ´tĂ© de moi. Je me suis habillĂ©e et j’ai rejoint la route ce matin.
  • Juste la jupe et le foulard ! Ils ne t’avaient pas laissĂ© de chaussures ?
  • Mais non ! Non, de toute façon, je n’en avais pas.
  • Ah oui c’est vrai, tu te balades pieds nus en pleine montagne !!! Et puis le bonhomme avait piquĂ© tes affaires, ou ai-je la tĂŞte.
  • LĂ  Laurence craqua un peu. Quelque chose sonnait faux dans le terrible rĂ©cit de Claire. La jeune fille remarqua le changement de ton de la jeune mĂ©decin, devenue ironique.
  • Je ne peux pas faire autrement !

Laurence plissa les sourcils, de plus en plus perplexe … Il y avait quelque chose qui ne collait pas.

  • Claire ! Plus je te regarde … euh, excuses moi mais ça fait un bon moment que tu es Ă  poil devant moi. Ça ne te gĂŞne pas ?
  • Non, pas du tout. C’est vrai, je suis très exhibitionniste et ne suis pas inhibĂ©e par mon corps. Évidemment, avec le tatouage qu’ils m’ont fait …C’est diffĂ©rent maintenant.

Laurence n’osa pas encore lui dire qu’elle avait eu d’autres tatouages encore plus explicites …

  • Bon d’accord …Maintenant explique moi tout. Ça m’intrigue mais tiens, visiblement, ça fait longtemps que tu n’as pas mis de chaussures, si j’en juge par l’état de tes pieds ?

Provocante Claire souleva un de ses pieds pour bien montrer sa plante de pieds et son talon nantis de cals épais et recouverts d’une bonne couche de crasse noire.

  • Voici mes semelles de cuir naturelles. Tu auras sans doute du mal Ă  me croire et Ă  comprendre mais c’est pourtant vrai, je reste pieds nus en toutes circonstances. Que ce soit dehors ou dans des lieux publics.

Les yeux de Laurence brillaient, sa bouche s’orna d’un franc sourire

  • Oh … voilĂ  qui n’est pas banal … Tu dois te faire beaucoup remarquer, pieds nus dans la rue, dans les magasins, les gares et tout et tout !?
  • Bien sĂ»r ! ÉtĂ© comme hiver, j’y suis habituĂ©e après toutes ces annĂ©es ! Tu ne me croiras peut-ĂŞtre pas mais cela fait maintenant dix ans, sans exceptions ou presque.
  • Oh … Dix ans sans chaussures… GĂ©nial ! … Tu as quel âge ?
  • 28 ans !!!!
  • Tu n’as jamais mis de chaussures depuis que tu as dix-huit ans ! J’ai du mal Ă  te croire … Que disaient tes parents ?
  • C’est vrai que lĂ , tu dois penser que je fabule …
  • Pour ne rien te cacher …

Chapitre 3

  • Je vais m’efforcer d’être convaincante alors. Cela paraĂ®t fou mais vois-tu, j’ai eu ce qu’on appelle une enfance pas vraiment top …. Mes parents m’ont eue … par accident, ma mère n’avait pas du tout la fibre maternelle et ne voulait pas d’enfant. Je suis pourtant arrivĂ©e et il a bien fallu que mes vieux s’occupent de moi !
  • Et c’est ce qu’ils ont fait ?
  • Plus ou moins ! En fait un minimum. Figure-toi par exemple qu’ils m’habillaient Ă  peine, que quand c’était indispensable.
  • Comment ça ! Ça n’explique pas pourquoi tu es en permanence pieds nus …
  • Bien sĂ»r mais tu verras qu’il y a un lien …
  • Bon, continues … Tu n’es vraiment pas banale.
  • Hum ! C’est vrai, dit-elle en riant doucement.
  • Donc mes parents s’intĂ©ressaient si peu Ă  moi que, et c’est essentiel pour comprendre, j’avais une garde-robe presque vide. Je n’ai jamais eu plus de trois robes Ă  la fois, trois ensembles de sous-vĂŞtements, parfois deux seulement, une paire de chaussettes pour l’hiver qui m’a fait quatre ans ! Et seulement une paire de chaussures fermĂ©es pour la mauvaise saison, sinon, le printemps, l’étĂ©, je n’avais que des tongs en plastique. Ça ne leur coĂ»tait pas cher …
  • Et Ă  l’école ? Ton cartable ?
  • Je prenais mes affaires de classe dans un sac en plastique et je n’avais qu’un crayon, un stylo et une gomme. Mes cahiers Ă©taient des cahiers de brouillon. Une fois, ça a fait une histoire avec une prof qui exigeait des cahiers Ă  spirales et avec du papier Ă©pais. Mes parents l’ont quasiment insultĂ©e et la prof m’a prise en grippe. Un Jeudi sur deux, j’étais collĂ©e, ce qui arrangeais bien mes parents qui n’avaient pas Ă  s’occuper de moi pendant ce temps-lĂ .

– Mais c’étaient de vrais parents indignes !

  • Ils Ă©taient durs …

Claire s’arrêta un instant, les yeux mouillés de larmes.

  • Ne te sens pas obligĂ©e mais si ça te libère d’en parler, vas-y.
  • C’est vrai que ça me fait du bien d’en parler. Je te remercie de m’écouter. Ma vie n’était pas rose tous les jours et en plus je n’avais aucune libertĂ©. Je n’ai jamais eu la possibilitĂ© de m’attarder le soir avec des amies. Cinq minutes de retard et mon père me fessait cul nu. Parfois ma mère m’infligeait un lavement et le week-end, pour m’empĂŞcher de sortir, mon père avait achetĂ© des bracelets d’entrave dans un sex-shop et j’avais les poignets attachĂ©s et les chevilles … dans ma chambre, sur mon lit.
  • Mais c’est affreux ! Et c’étaient tous les week-ends pareils ?
  • Et quand tes parents recevaient des invitĂ©s ?
  • Ah lĂ , bien sĂ»r, je n’étais pas attachĂ©e et … je devais me tenir Ă  carreaux. Au moindre incident, j’étais sĂ»re d’être punie et sĂ©vèrement.
  • Qu’est-ce qu’ils te faisaient tes parents, dans ce cas-lĂ  ?
  • Mon père, ou ma mère me battaient Ă  coups de cravache sur les fesses et surtout sur la plante de pieds que j’ai fini par avoir d’une sensibilitĂ© extrĂŞme, tellement ils me fouettaient frĂ©quemment, au moins deux Ă  trois fois par semaine.
  • Mais alors, tu Ă©tais une enfant martyre … Et les voisins n’ont rien fait. Personne n’a prĂ©venu la police. C’est sidĂ©rant.
  • Non, bien sĂ»r. Tout le monde faisait semblant de ne pas voir mais pourtant, parfois, j’avais si mal que je boitais des jours entiers. Mais la situation a brusquement changĂ© quand j’ai eu 16 ans. J’ai rĂ©ussi, un soir, Ă  sortir et j’ai fait une fugue. Je me suis retrouvĂ©e aux Halles mais j’ai Ă©tĂ© vite reprise par les flics. Devant eux, mes parents ont Ă©tĂ© tout miel mais quand ils sont partis, ils m’ont mise Ă  poil, m’ont attachĂ© les bracelets aux chevilles et aux poignets, ensemble et ils m’ont jetĂ©e comme un paquet de linge sale dans, justement, le sac Ă  linge sale. J’y suis restĂ©e toute la journĂ©e …
  • Bigre, ils Ă©taient vraiment en colère !
  • Comme toujours, et l’assistante sociale qui leur avait recommandĂ©e de ne pas me faire de reproches… !
  • Ça, ils n’en ont tenu aucun compte. Et ensuite que s’est-il passĂ©. Ça ne te faisait toujours pas vivre pieds nus.
  • Il faut que tu comprennes bien…
  • Ne t’angoisse pas … Je suis sĂ»re que me raconter tout cela te libère.
  • Eh bien, quand ils m’ont sortie, Ă  coup de pieds et de paires de baffes du sac Ă  linge sale, mes parents ont dĂ©cidĂ© que je serais au pain sec et Ă  l’eau pendant un mois. Comme je n’avais pas d’argent de poche, je ne pouvais rien m’acheter.
  • Tu ne mangeais pas Ă  la cantine ?
  • HĂ©las non, j’étais Ă  quelques minutes d l’école et ma mère m’obligeait Ă  rentrer.
  • Tu n’avais pas de chance ! Et quand la punition a Ă©tĂ© finie ?
  • Eh bien, la vie reprit comme avant, enfin presque parce que mon père a eu l’idĂ©e, pour m’éviter Ă  nouveau de faire une fugue, non seulement de m’attacher les bracelets le plus souvent possible mais aussi de me forcer Ă  rester pieds nus Ă  la maison, en enfermant mes chaussures et mes tongs dans une commode fermĂ©e par un cadenas. Dès que je rentrais Ă  la maison, mon premier geste, sur le palier, devait ĂŞtre d’ôter mes chaussures et de les donner, Ă  genoux ! Ă  ma mère qui les cadenassait avant de me … passer les menottes. C’était de pire en pire et un hiver, mes chaussures montantes ont lâchĂ©. J’avais un trou dans la semelle qui me laissait passer un orteil. J’ai marchĂ© tout l’hiver avec la semelle trouĂ©e, sans chaussettes, mon père les ayant jetĂ©es un soir de colère.
  • Je commence Ă  comprendre.
  • Je t’assure que marcher dans des chaussures de mauvaise qualitĂ© et fermĂ©es Ă©tait très douloureux sans chaussettes. Le soir c’était presque soulagĂ©e que je les donnais Ă  ma mère.
  • Mais tu devais peler de froid dans tes chaussures.
  • Bien sĂ»r et en plus mon orteil touchait le sol, chaque soir il Ă©tait noir de crasse.
  • Je comprends ta prĂ©fĂ©rence Ă  ĂŞtre pieds nus ! Et alors, quand tu as eu dix-huit ans, je suppose que tu as Ă  nouveau fait une fugue.
  • C’est exact, j’avais prĂ©parĂ© mon coup avec soin, dissimulant un fil de fer pour ouvrir mes menottes comme j’avais vu le faire dans des feuilletons …
  • Et ça a marchĂ© ?
  • Difficilement, dans les feuilletons tĂ©lĂ©visĂ©s, ça marche toujours ! Mais… Enfin, un soir, mes vieux sont partis Ă  une soirĂ©e chez des amis, ils m’ont laissĂ©e attachĂ©e mais au bout d’une heure j’ai ouvert les menottes Ă  mes poignets et Ă  mes chevilles. J’ai pris ma jupe et mon sweat-shirt et je suis sortie par une fenĂŞtre, pieds nus Ă©videmment. J’ai marchĂ© toute la nuit, heureuse malgrĂ©ma situation prĂ©caire et quelques heures plus tard, j’ai trouvĂ© refuge dans un squat de Belleville, chez des antillais, pleins de bonne humeur, de gentillesse, de prĂ©venance, absolument extraordinaires. Ils faisaient de la musique toute la journĂ©e …
  • Ils n’ont pas Ă©tĂ© surpris de te voir pieds nus.
  • Si mais ils ne m’ont posĂ© aucune question, voyant mon Ă©tat psychique. Ils m’ont indiquĂ© une paillasse. Je me suis Ă©croulĂ©e dessus et j’ai beaucoup pleurĂ© avant de m’endormir.

Chapitre 4

Super. Ils étaient très corrects pour t’avoir laissé tranquille. Mais après, ils n’ont pas exigé de toi quelques … privautés ?

  • Tu ne me croiras pas mais non, ils n’ont rien exigĂ© … C’est moi qui, après quelques jours, suis tombĂ©e amoureuse d’un musicien qui m’a dĂ©pucelĂ©e… Et voilĂ . Après, je les ai remboursĂ©s de leur amitiĂ© en leur offrant mon corps quand ils voulaient.
  • Euh hommes et femmes ? Demanda Laurence d’un air trouble.
  • Oui, j’ai eu des relations homosexuelles, si tu veux savoir. Ça te choque ?
  • Pas le moins du monde. Au fait, tu es toujours restĂ©e pieds nus ?

Je ne pensais mĂŞme pas Ă  me chausser !

En aucune circonstance ? Ça alors ! Même en hiver ?

  • On Ă©tait en hiver et ça ne m’a pas tellement gĂŞnĂ©. Je suis sĂ»re que les mauvais traitements de mes parents y sont pour beaucoup. A cause d’eux, j’avais perpĂ©tuellement mal aux pieds dès qu’ils Ă©taient enfermĂ©s dans des chaussures ! Pieds nus, je me sentais bien, libre !
  • Et depuis ce temps, tu n’en as jamais remis ?
  • Après le squat, si pendant quelques jours
  • Mais dans ton travail ?
  • Mais comment veux-tu que je travaille ! Il m’est impossible de me rendre chez un employeur pieds nus !
  • Ma foi ! RĂ©torqua Laurence, hilare.
  • Mais tu peux quand mĂŞme mettre des chaussures de temps en temps, non ? Pour travailler, justement !?
  • Je ne le peux plus. Ça m’est radicalement impossible.
  • !!!!!????
  • Je sais, ça mĂ©rite encore des explications.
  • Ah ça !
  • Bon ben, donc après quelques mois, je suis partie tout Ă  fait librement du squat, après une grande fĂŞte donnĂ©e en mon honneur. Je me suis donnĂ©e Ă  tous et Ă  toutes au cours de deux nuits d’affilĂ©e !
  • Phew!
  • Mais …! – Je suis donc partie du squat …
  • Toujours pieds nus, j’imagine …
  • Eh bien, non ! Ils m’avaient passĂ© des sandales car, Ă  ce moment-lĂ , j’étais rĂ©solue Ă  avoir enfin une vie plus normale et, justement, trouver un travail, un petit boulot, n’importe quoi ..Mais bien sĂ»r avec la crise Ă©conomique et mon absence totale de diplĂ´me … j’ai dĂ» me rĂ©soudre Ă  faire la manche dans le mĂ©tro parisien et sur certains trottoirs. Bien vite, les sandales de mauvaise qualitĂ© qu’ils m’avaient donnĂ©es me firent mal et je pris l’habitude de mendier pieds nus. Paradoxalement, ça marchait mieux auprès des hommes, plus gĂ©nĂ©reux ! Puis, un jour, un soir plutĂ´t ou je m’étais assise sous un porche afin de m’abriter pour la nuit, un homme m’aborda. Il Ă©tait grand, sec, barbichu, poivre et sel. Il me demanda sans prĂ©ambule si j’avais des chaussures ! Je lui expliquais que non ! En fait, j’avais fini par jeter les sandales. Il parut ravi et m’invita Ă  rentrer dans son hĂ´tel particulier. Le hasard avait fait que je m’étais abritĂ©e devant une riche demeure.
  • Tu n’as pas eu peur de le suivre ?
  • Si bien sĂ»r mais bon, je gagnais un abri pour la nuit.

Claire se mit alors à bailler à se décrocher la mâchoire.

  • Oh, Claire, excuses moi, tu es crevĂ©e. Excuse-moi de te faire parler. Si tu veux dormir ….
  • Oh ce n’est pas de refus … Mais je vais prendre une douche d’abord.
  • Bien sĂ»r.

Laurence lui indiqua le chemin et, toujours Ă  poil, Claire entra dans la salle de bains.

Elle poussa alors un cri strident….

  • ….Nooon …. nooon!
  • Elle venait de voir dans la grande glace murale, pour la première fois les tatouages orduriers qui ornaient ses fesses…. Laurence se prĂ©cipita, pour trouver Claire en larmes.
  • Oh les salauds, les ordures. Ils m’ont tatouĂ©e pendant que j’étais Ă©vanouie
  • … Pourquoi tu ne me l’as pas dit tout Ă  l’heure ?
  • Je … je ne savais pas comment te le dire. J’avais bien compris que tu ne le savais pas mais … comment t’annoncer cela …
  • P… encore sur mon bas ventre, je peux supporter mais ça … Quelle horreur.

Laurence hésita puis finit par dire.

  • Écoutes, notre rencontre a peut-ĂŞtre Ă©tĂ© organisĂ©e par le destin car non seulement je suis mĂ©decin mais j’ai une passion … corporelle … le tatouage.
  • Ah mais ce n’est pas ce qui m’effacera cette …. Verge hideuse et cette phrase, ce mot.
  • C’est en effet difficile Ă  effacer mais au moins, je pourrais te faire d’autres tatouages au-dessus de ces horreurs pour les cacher.
  • Je ne sais pas, je ne sais plus … Je suis crevĂ©e …. Ou vas-tu me coucher ?

Laurence conduisit Claire dans sa propre chambre et la mit au lit juste après lui avoir prodigué quelques soins, notamment sur les piercings et sur les bleus qui parsemaient le corps pourtant magnifique de la jeune femme. Le lendemain matin, Laurence, qui avait dormi sur le canapé du salon, apporta le petit déjeuner à Claire qui se réveilla difficilement. La matinée était déjà bien avancée.

  • Nous avons de la chance. C’est mon jour de repos. Comment te sens-tu ce matin, tu as dormi 14 heures d’affilĂ©e.
  • Oh, je me sens vaseuse encore et puis j’ai l’impression d’avoir la bouche enflĂ©e.
  • Ce sont les piercings. C’est normal … Tu sais, j’ai regardĂ© tout cela hier soir en te badigeonnant la langue … Je crois que tels qu’ils te les ont mis, ils sont très difficiles Ă  enlever, sans risques pour ta langue.
  • Tu … tu veux dire que je les garderais ?
  • Il va falloir aller Ă  l’hĂ´pital pour ça. Moi, je ne pourrais pas le faire, je n’ai pas les outils adĂ©quats en plus les barrettes sont plutĂ´t grosses. Ça signifie qu’il faudra prĂ©venir la police.
  • Pas question … mais ça me gĂŞne beaucoup.
  • Je pourrais peut-ĂŞtre essayer de te les enlever mais, excuses-moi, il faut que je les regarde mieux. Ça ne va pas ĂŞtre très agrĂ©able.

Claire tira la langue alors que Laurence venait de mettre des gants en latex et de prendre aussi une petite lampe. Le médecin s’approcha de Claire et lui pris délicatement la langue entre le pouce et l’index de la main gauche.

Elle rapprocha la lampe des chairs percées.

  • Oui, Ă©videmment, ces salauds ont soudĂ© les barrettes et d’ailleurs tu as des traces de brĂ»lures, heureusement lĂ©gères mais qu’il faut soigner. Je vais devoir te badigeonner la langue d’une pommade, pendant plusieurs jours.
  • Mmmh … mmmh !
  • Oh, excuses-moi, je tire trop fort … Je t’ai fais mal …
  • mmh … oh la la … Ce n’est rien … Tu sais, quand ils m’ont percĂ©e … Ils n’ont pas vraiment pris de prĂ©cautions. Et quand ils ont soudĂ© les barrettes, avec un fer Ă  souder minuscule mais si chaud .. … L’horreur … Par chance, ils ne m’ont pas trop gravement brĂ»lĂ©e apparemment.
  • En effet. C’est quasiment miraculeux. C’est dĂ©jĂ  ça de moins Ă  faire. Et puis, une langue percĂ©e, ça a aussi ses avantages.

Claire …sourit.

Laurence passa ensuite un long moment à prodiguer quelques soins à la jeune femme, dont le corps entier portait les traces des mauvais traitements infligés par les voyous mais également des traces plus anciennes.

Soudain, avec un large sourire, Claire demanda, à brûle-pourpoint.

  • Excuse-moi d’être si directe mais …
  • Oui, Claire ?
  • Es-tu … attirĂ©e … par les femmes ?

Laurence se mordit les lèvres en baissant un moment la tête, puis d’un air bravache, elle répondit à Claire.

  • Oui …

C’était on ne peut plus laconique !

  • VoilĂ  qui est net. Tu es directe …
  • J’ai pourtant essayĂ© de cacher mon penchant.
  • Oh, tu l’as bien mal cachĂ© …
  • C’est vrai… Te voir ainsi nue, en dĂ©tresse, m’a plus qu’émue ! Je … je suis totalement lesbienne … Je n’espère ne pas te choquer. Je ne le crois pas d’ailleurs.

Claire ne répondit pas mais posa ses lèvres sur la bouche offerte de Laurence qui répondit fougueusement à son baiser.

  • Tu vois Laurence, je viens de trouver le moyen de te rembourser. Tu… Tu peux user de moi comme tu le souhaites… ça fait si longtemps que quelqu’un ait Ă©tĂ© aussi gentille que toi.
  • Mumm … Si tu me laisses toute libertĂ©, tu ne sais pas Ă  quoi tu t’engages… Peut-ĂŞtre que je voudrais que tu me ressembles.
  • .. Que veux-tu dire par lĂ  ?
  • Regarde …

Laurence était habillée d’un ensemble veste pantalon en toile beige aux manches longues. Elle quitta la pièce pour revenir quelques instants plus tard … entièrement nue.

Claire écarquilla les yeux, saisie par la surprise. Laurence était tatouée mais pas de façon conventionnelle. Un tatouage, trop peu pour elle ! Son corps, de la base des chevilles jusqu’à son cou et ses poignets, était une symphonie de couleurs, de formes qui paraissaient mouvantes et qui bougeaient effectivement avec les mouvements gracieux du corps presque sans défauts de la jeune doctoresse. Ici un aigle royal dont la tête picorait la nuque dégagée de Laurence déployait ses ailes qui suivaient le mouvement des épaules de la jeune femme. Là, un papillon multicolore épousait les formes du sexe rasé. Là encore de magnifiques pivoines rouges ornaient identiquement et pourtant de façon si dissemblables les épaules nues offertes. Ici un petit chaton observait le papillon sexe. Des fleurs toutes plus magnifiques les unes que les autres s’enroulaient par leurs longues tiges autour des jambes alors que des serpents réalistes se lovaient autour des bras. Son dos était une symphonie de geishas et de samouraïs engagés dans tous les sens dans des dialogues sans fin matérialisés par des bulles d’un blanc éclatant remplis d’idéogrammes incompréhensibles.

Claire restait là, bouche bée devant le spectacle. Elle se rappela qu’elle avait toujours vu Laurence habillée de pied en cap alors que, elle, même habillée, ne cachait pas grand-chose de son anatomie. Elle comprend pourquoi !

Soudain, sans crier gare, une vague de plaisir intense la submergea, partant de son sexe qui se lubrifia presque instantanément. Sans même y penser, elle porta sa main droite contre son sexe et eut un orgasme dévastateur. Elle se mit à crier des mots sans suite et s’écroula sur le sol, prise par la jouissance.

Laurence était stupéfaite de la réaction de sa nouvelle amie.

Elle en profita.

Elle se colla sur le corps agité de soubresauts de Claire et la caressa, l’embrassa. Claire se calma graduellement et reprenant conscience, répondit aux caresses de Laurence. Les lèvres s’unirent, les langues se cherchèrent furieusement, les doigts se crochetèrent et pendant un temps qui leur sembla infini, les deux jeunes femmes explorèrent leurs corps respectifs

Chapitre 5

Puis, de nombreux orgasmes plus tard, les deux amies, pantelantes, épuisées, vidées de leur énergie, restèrent un long moment, allongées à même le sol, la main droite de Claire dans la main gauche de Laurence qui proposa qu’elles aillent se coucher dans son lit.

Pour toute réponse la peau très pâle de Claire se colla à la peau si colorée de Laurence en une nouvelle étreinte, de nouveaux frottements, de nouvelles caresses. En riant, le jeune médecin repoussa son amie sans lui lâcher la main et en se relevant la tira vers elle.

Debout, les deux amoureuses, victimes d’un coup de foudre dévastateur s’embrassèrent à nouveau. Claire posa ses pieds sur ceux de Laurence à lui faire mal mais elle ne le sentit même pas. Pantelantes, haletantes, dans un état second, les deux jeunes femmes se dirigèrent enfin vers le lit solitaire de Laurence ou elles s’écroulèrent. Dans son sommeil, inconsciemment, le médecin chercha les pieds de Claire qu’elle enlaça avec ses propres pieds. La nuit fut agitée.

Claire fut la première à se réveiller. Elle sourit en voyant le magnifique corps tatoué de sa nouvelle amie. Elle la regardait dormir, fascinée par cette peau si colorée sur une si grande surface. Elle se dégagea doucement des membres enlaces de Laurence tout en lui donnant un tendre bisou sur l’épaule et elle se leva pour préparer le petit déjeuner. Elle ne savait pas trop où se trouvaient les ustensiles nécessaires dans la cuisine mais elle se débrouilla très bien et apporta tout ce qu’il fallait sur un plateau qu’elle déposa au pied du lit.

Claire s’empara alors doucement des pieds de Laurence et les massa doucement, provoquant le doux réveil de sa nouvelle amie.

  • Mumm. Oh. Tu as fait le cafĂ©, super !
  • Un sucre, deux sucres, du lait ? Je n’ai pas trouvĂ© de thĂ© alors j’espère que tu aimes le cafĂ© ?
  • J’ai horreur du thĂ© !
  • Dommage pour moi !
  • .. Eh bien, je t’achèterais tout le thĂ© que tu voudras. Sinon. Euh, un sucre. Et surtout pas de lait.

Claire et Laurence mangèrent de très bon appétit et Claire débarrassa prestement le plateau avant de se ruer sur la jeune doctoresse qui ne la repoussa pas ! Ce n’est qu’après avoir préparé le repas de midi que Laurence se reprit à poser des questions à Claire.

– Ma chérie, tu sais que tu m’étonnes quand même ! A notre époque, si policée, si conformiste, ne pas mettre de chaussures, ne rien se mettre aux pieds, jamais .. Avoue que ce n’est pas banal.

– Hi, hi, pas banal ! Tu peux parler toi !

– Touchée ! Tu aimes mes tatouages ?

– Oui. Jamais je n’avais vu quelqu’un comme toi.

– Ni moi quelqu’un comme toi !

Et les deux jeunes femmes d’éclater de rire, un rire franc et sans retenue, un rire défouloir qui les amène à s’enlacer encore. Laurence darde sa petite langue mutine contre la joue de claire qui répond par quelques mouvements rapides de sa propre langue percée. Laurence s’amuse à sucer les anneaux insérés si douloureusement dans la chair de son amie. Claire la laisse faire un moment puis se dégage doucement.

  • Ça te plaĂ®t que j’aie la langue percĂ©e ? Demanda-t-elle, mi-figue, mi-raisin.
  • Je dois t’avouer que oui. A part mes oreilles, je n’ai jamais Ă©tĂ© ornĂ©e d’anneaux mais j’y pense souvent. Seulement, dans mon mĂ©tier, je ne peux pas aller visiter des malades avec un anneau dans le nez. Et le rire reprend de plus belle. A un moment, encore secouĂ©e de hoquets finissants, Laurence demanda Ă  brĂ»le-pourpoint.
  • Va quand mĂŞme falloir que tu m’expliques pourquoi tu restes pieds nus tout le temps et surtout pourquoi tu ne peux pas faire autrement. J’ai bien vu que tu n’avais pas grand-chose mais avant que le gros porc ne te vole tes affaires, tu avais tout de mĂŞme de quoi t’acheter une paire de pompes !

Claire sourit.

  • Ça va te paraĂ®tre incroyable mais il m’est radicalement impossible ne serait-ce que de poser un pied contre une chaussure, sans ressentir aussitĂ´t une douleur effroyable, qui me fait tomber dans les pommes. Je te dirais mĂŞme que la proximitĂ© de chaussures me fait mal. D’ailleurs, si tu voulais me faire plaisir.
  • Oui ? ? ? ?
  • Je voudrais que quand on est ensemble, tu restes…
  • Pieds nus ?
  • Oui, j’espère que tu n’en seras pas gĂŞnĂ©e. Je voulais te le dire avant mais c’était difficile et j’ai parfois un peu souffert. ?
  • Oh ma pauvre, je ne comprends toujours pas mais bon, plus de chaussures Ă  la maison ! Ce n’est pas mon habitude.
  • J’ai remarquĂ© !
  • Et ça te faisait mal de m’approcher chaque fois que j’étais chaussĂ©e ? Incroyable. Je pense Ă  une sorte d’allergie, non ?
  • C’est un peu ça. Bon, je vais m’expliquer
  • Pas trop tĂ´t ! Assura Laurence hilare.
  • Tu sais je t’ai parlĂ© du type qui m’a trouvĂ©e sous le porche de son immeuble après que je sois partie du squat.
  • Ah oui… Je me souviens… Bizarre qu’il t’a demandĂ© si tu avais des chaussures !
  • De son point de vue, non. Et il a Ă©tĂ© aux anges quand je lui ai fait comprendre que je n’avais pas de chaussures du tout.et que je me baladais pieds nus, que je faisais la manche pieds nus . Je peux t’assurer qu’il regardait mes pieds sales avec un intĂ©rĂŞt certain. C’est un euphĂ©misme
  • Oh, oh … Quel mot savant. L’intello !
  • Ne te moque pas de moi… RĂ©torqua Claire en faisant la moue.

– Mmh . Ne ta fâches pas.

Claire se précipita sur son amie et la boxa symboliquement. Laurence se couvrit le visage des mains comme pour se protéger. Arrête, je me rends.

Et les deux amies de se joindre à nouveau en un tendre baiser… Laurence se dégagea bientôt.

– Tu piques ma curiosité. Alors ce type ?

Chapitre 6

  • Eh bien, il m’a fait entrer chez lui. Je ne te dis pas le luxe. Des escaliers monumentaux en pierre, des plafonds très hauts et finement dĂ©corĂ©s de frises, un mobilier tout en bois prĂ©cieux, des antiquitĂ©s magnifiques rien qu’a l’entrĂ©e. Il me fit entrer dans son salon et je foulais de mes pieds sales un tapis hors de prix. Je le voyais du coin de l’œil qui surveillait ma dĂ©marche. Il me fit asseoir dans un fauteuil en cuir blanc et, comme Ă  toi, je lui racontais mon histoire. A la fin, il me dit., je m’en rappelle au mot près
  • Finalement, tu n’aimes pas porter de chaussures.
  • Non, c’est vrai. MĂŞme les simples sandales que m’ont filĂ© mes copains du squat m’ont fait mal.
  • Tes parents Ă©taient gĂ©niaux !
  • Oh, comment pouvez-vous dire cela ?
  • C’est grâce Ă  eux que tu es mal Ă  l’aise avec des chaussures aux pieds.
  • De ce point de vue-lĂ , oui. Mais c’est dur Ă  entendre… Mes parents gĂ©niaux ! J’espère bien ne jamais les revoir. J’ai trop souffert.

Laurence ne put s’empêcher d’intervenir.

  • Comme je te comprends… Tes parents Ă©taient vraiment indignes.

Les yeux de Claire se mouillèrent mais elle se reprit vite.

  • Après ces quelques mots, MaĂ®tre Michel, puisque c’est ainsi que j’allais ĂŞtre amenĂ© Ă  l’appeler, appuya sur un petit bouton que je n’avais pas vu. Quelques instants plus tard, surgit sans le moindre bruit la servante de MaĂ®tre Michel. J’ai Ă©tĂ© très Ă©tonnĂ©e car la jeune femme apparut entièrement nue, plus que nue mĂŞme car elle n’avait ni poils ni cheveux sur le corps. Elle servit une collation en gardant les yeux baissĂ©s vers le sol. MaĂ®tre Michel m’expliqua, ce que j’avais dĂ©jĂ  devinĂ©, qu’il Ă©tait un dominateur et que cette servante Ă©tait son esclave domestique, sa bonne Ă  tout faire, une sorte d’objet. Il me demanda bien sĂ»r si cela me plairait d’être dominĂ© par lui. J’avoue que l’idĂ©e m’a sĂ©duite et je lui ai donnĂ© mon accord. Il a alors demandĂ© Ă  son esclave d’aller lui chercher un contrat. Elle me prĂ©senta le papier posĂ© sur un coussin grenat, Ă  genoux, en me montrant les signes du plus grand respect. Je te passe les dĂ©tails mais je lus et relus le papier avec une grande attention et parfois avec effarement. Signer ce papier en l’état me livrerait corps et âme Ă  cet homme pour la vie. LĂ , j’ai refusĂ© aussi nous nous sommes mis d’accord pour un essai de six mois.

– Et tu es restée combien de temps ?

– Ben six mois. Je n’ai pas pu m’adapter à ses exigences et il m’a laissé partir, non sans m’avoir laissé une sorte de cadeau.

– Quoi donc ?

– Tu vas comprendre. Bien entendu, pendant les quelques mois que nous avons passé ensemble, il m’a fait pas mal de choses. Sexuellement, il était merveilleux mais souvent brutal.

– Parce qu’il était dominateur !

– Évidemment mais je n’arrivais pas à m’habituer et je réagissais mal à ses sollicitations. Il m’a fait même dominer son esclave nue mais si tu m’avais vu essayer de la fouetter. Je n’étais pas convaincante. Et pourtant, lui, il ne la ménageait pas. Bref, je n’étais ni une soumise ni une dominatrice, à ses yeux, et nos relations s’en ressentirent aussi à quelques jours de la fin du semestre, nous parlâmes librement tous les deux et arrivâmes à la conclusion que nos chemins devaient se séparer.

– Et il t’a laissé partir !

– C’est un sadique mais ce n’est pas un criminel. Et puis nous avions signé un contrat. Toutefois, il a décidé de me punir de mon départ précipité et m’a annoncé froidement, un petit sourire aux lèvres, que je ne pourrais jamais oublier le traitement auquel il allait me soumettre en paiement des six mois ou, c’est vrai, il m’a hébergé gratuitement.

– Certes mais il a dû t’en faire voir ?

– Bien sûr, ça n’a pas été facile tous les jours d’autant que je l’énervais souvent, ne parvenant pas à adopter une attitude aussi soumise qu’il le souhaitait.

– Tu m’as en effet l’air de savoir ce que tu veux et ne pas aimer qu’on te marche sur les pieds.

– Hi, hi, oh non, je n’aime pas qu’on me marche sur les pieds. Tu oublies que mes jolis petons sont perpétuellement sans protection ! Tout nus, mes petits petons.

Laurence sourit à la réaction de Claire et se pencha pour déposer un tendre baiser sur chacun des pieds offerts de son amie qui les lui posa ensuite sur les siens. Claire massait le dessus des pieds de Laurence avec ses orteils et sa propre plante de pieds.

– mm, c’est agréable…

– Je voudrais ne jamais lâcher tes pieds.

Laurence sourit.

– Cela me paraît difficile. Bon, continue donc. Quel est ce traitement que Maître Michel t’a fait subir ?

– Eh bien, nous avons pris un apéritif, le deuxième en six mois après la collation servie par son esclave mais cette fois, il l’avait droguée et je me suis écroulée sans connaissances très rapidement.

– Brrr !

– Comme tu t’en doutes, nos jeux avaient beaucoup tourné sur mes pieds, restés évidemment totalement nus durant tout mon séjour. Mes pieds malaxés, pincés, parfois fouettés, cravachés, bien entendus attachés des heures et des jours entiers. Je ne me savais pas d’ailleurs aussi souple. Il est allé jusqu’à me lier les pieds contre mes joues !

– Woua hou ! Dur.

– Oui, il était dur, et en même temps très calme, attentif, soucieux de ne pas dépasser la limite. Mais cette fois, après qu’il m’eut endormie.

– Mumm, je ne devrais pas te l’avouer mais me faire languir ainsi. Tu m’excites !

– Ben mets-toi à l’aise !

Et Laurence d’enlever prestement sa chemise de nuit.

– Tu sais quoi ?

– Oui Claire ?

– Tu as accepté d’être pieds nus avec moi. Ça serait super si.

– Tu. Tu voudrais que je me balade à poil dans la maison ?

– Oui.

– C’est que.

– Quoi ?

– Non, rien. D’accord, je resterais à poil devant toi

– Tu es habillĂ©e par tes tatouages.  Je n’appelle pas ça ĂŞtre Ă  poil !

– C’est un peu vrai mais je suis. Pudique. Ça doit te surprendre mais c’est comme ça. Bon, à poil donc .

– Toujours quand nous serons seules. Promis ?

– Oui.

Le serment fut scellé par un tendre et long baiser ? Claire reprit son récit devant Laurence, rouge d’excitation.

– Je me suis réveillée dans une pièce toute blanche allongée sur une table, toute nue. J’ai eu très peur car bien que pas entravée, j’étais incapable du moindre mouvement. En dehors de bouger ma tête. Que m’avais t’il fait. J’essayais de crier mais aucun son ne sortait de ma bouche. Dans mon champ de vision, réduit, je voyais sur une autre table une grande bassine, un pinceau, des fioles remplies de liquides de différentes couleurs

Chapitre 7

– Tu. Tu étais complètement paralysée ?

– Oui, je ne sentais plus mon corps. J’aurais voulu hurler de peur mais même cela m’était impossible. Je vis alors Maître Michel et l’esclave. Il avait aux mains des gants très épais et il me » rassura » en me disant que ma paralysie était provoquée par une plante rarissime qu’il avait synthétisée et que ses effets duraient environ 24 heures. Sans en dire davantage, il se mit devant l’autre table et à l’aide de pipettes, il se livra à de mystérieux mélanges de liquides rouge, bleu, ou incolores. Il versa le résultat dans la bassine et donna des ordres à l’esclave qui remplit l’ustensile d’une sorte

de pâte blanche et, à pleines mains, pétrit un long moment le nouveau mélange.

– Intriguant.

– Quand ce fut près, Maître Michel, inclina la table ou je me trouvais, de façons à ce que je sois en position mi couchée mi assise, en me passant une série de lanières de cuir autour du torse pour que je ne tombe pas et que je puisse voir le bas de mon corps, et donc mes pieds. L’esclave approcha la bassine de mes pieds et, prenant un pinceau épais, se mit a badigeonner mes pieds de la pâte mystérieuse qu’ils avaient préparée devant moi. Elle m’en couvrit les pieds entièrement, insistant même entre les orteils, sur la plante, autour des talons, des chevilles, sur le dessus. Mes pieds étaient entièrement recouverts d’une pâte blanchâtre qui se solidifiait rapidement. Maître Michel apporta alors une pendule qu’il plaça dans mon champ de vision. Et il m’expliqua. Ce qu’il me dit me terrifia mais je ne pouvais rien y faire.

– Que t’a-t-il donc dit de si terrible ?

– C’était il n’y a pas loin de dix ans et pourtant, je m’en souviens comme si c’était hier. Il m’a dit que la pâte dont mes pieds étaient enduits allait m’empêcher de me chausser de quoique ce soit. Plus la pâte resterait sur mes pieds, plus la période de nudité forcée de mes pieds serait longue. Je regardais fixement la pendule. Au bout de dix minutes, je crus voir que la pâte commençait à changer de couleur, à devenir foncée. Maître Michel m’annonça que désormais je ne pourrais pas me chausser plus de 8 heures d’affilée et qu’il faudrait que je passe les huit heures suivantes pieds nus. Il m’affirma qu’essayer d’enfiler ne serait-ce qu’une paire de tongs, ne causerait une souffrance insupportable. C’est parfaitement exact.

– Huit heures plus huit heures ce n’était pas trop gênant. Mais bien sûr, il ne s’est pas arrêté là !

– Tu t’en doutes mais il a été beaucoup plus vicieux que cela car c’est de moi dont a dépendu la durée pendant laquelle je pourrais me chausser.

– Comment cela ?

– Eh bien, il m’a fait jouer à un jeu de questions électronique à choix multiple. L’ennui est que c’étaient ses règles à lui. Il fallait que je réponde correctement à cinq questions consécutives pour que tout s’arrête.

– Mais comment pouvais tu faire puisque tu étais paralysée ?

– C’était horrible, il m’a mis un bâton dans la bouche et m’a placée en position assise. Avec le bâton, je lui montrais ou je voulais appuyer et il opérait lui-même. La première fois, j’ai répondu à quatre questions et je ne pouvais pas savoir la réponse à la cinquième. Dix minutes passèrent encore, la pâte était devenue bleu pâle.

– Tu aurais pu te chausser combien de temps ?

– 6 heures. Nous avons rejoué… cette fois, je me suis trompée dès la première question ! La pâte devient bleue nuit est moins épaisse au fur et à mesure que le produit s’intégrait dans ma peau.

– Dix minutes encore ?

– Non, cette fois et ça me terrifiait, pas loin d’une demi-heure. Maître Michel m’annonça que je ne pourrais plus me chausser au bout de deux heures. Et je ne pouvais rien faire.

– Et cela a donc continué.

– Oui, de nouvelles questions. J’ai eu un moment d’espoir mais Je n’ai pas pu répondre a la quatrième question. Maître Michel était aux anges. Cette fois très vite, il n’y avait presque plus de pâte autour de mes pieds mais ils devenaient de plus en plus rouges.

– Oh là ! La pâte avait pénétré tous les pores de ta peau !

– Oui, l’esclave m’expliqua que désormais, il faudrait me tremper les pieds dans de l’eau très savonneuse pendant plusieurs jours pour arrêter l’effet de la mixture. Mais les minutes passèrent au point que Maître Michel quitta la pièce. J’aurais voulu dire à la jeune fille de me tremper les pieds mais comment l’aurais-je pu. Au bout d’une heure, mes pieds étaient d’une teinte rouge grenat

Incroyable. Maître Michel revint.

– Nouvelle série de questions ?

– Oui, il m’annonça qu’a ce stade, il m’était impossible de me chausser plus de deux heures mais … Je devais rester pieds nus 8 heures avant de pouvoir à nouveau me chausser. Épuisée, en proie à la panique, je chutais dès la première question.

– Oh. C’est terrible.

– Cette fois, mes pieds en trois heures reprirent leur teinte normale. Le produit Ă©tait totalement absorbĂ© par ma peau.  .. MaĂ®tre Michel affirma avec dĂ©lectation que jamais plus je ne pourrais enfiler quelque chaussure que ce soit et que c’était dĂ©sormais irrĂ©versible. Des larmes s’échappèrent sans contrĂ´le de mes yeux. J’aimais beaucoup ĂŞtre pieds nus mais ĂŞtre obligĂ©e de vivre sans chaussures, Ă  vie, c’était trop. Ne plus avoir le choix. Et c’était ma faute. Si j’avais pu rĂ©pondre Ă  ces maudites questions !

Claire fut alors très surprise car Laurence émit une série de gémissements évocateurs. La mâtine avait un orgasme

Chapitre 8

Claire se précipita sur elle et leurs deux corps enlacés connurent à nouveau le plaisir. Mais un plaisir décuplé par les multiples orgasmes dévastateurs qu’elles éprouvèrent. Laurence était comme folle, mais follement amoureuse. Claire ne put pas ne pas remarquer que la jeune médecin s’intéressait surtout à ses pieds qu’elle mit dans sa bouche qu’elle pressa entre ses seins qu’elle fit glisser entre ses cuisses, en ayant orgasme sur orgasme. Claire en eut même peur un moment, tellement Laurence semblait complètement déconnectée de la réalité.

Et puis tout à une fin et les deux jeunes femmes, haletantes, épuisées, se reposèrent un moment dans les bras l’une de l’autre, les pieds enlacés. Elles reprirent leur souffle petit à petit et Laurence se leva la première.

Conformément à sa promesse, elle resta nue toute la matinée et l’après-midi, s’habilla d’une robe longue en cotonnade toute simple, sans mettre de sous-vêtements ce qui ne lui ressemblait pas mais il y avait une raison. Quand elle avait enfilé sa petite culotte et mis son soutien-gorge, elle ressentit une petite gêne qu’elle n’avait jamais éprouvée auparavant. Mais au fil des minutes qui passaient elle sentit que ses sous-vêtements la serraient trop, à presque lui faire mal. Perplexe, elle les enleva et enfila sa petite cotonnade à même la peau. Une onde de plaisir la traversa un court moment. Mais ce fut pire quand elle voulut enfiler ses Doc Martens qu’elle aimait tant …

Ses bonnes vieilles chaussures fermées, épaisses, aux semelles très hautes, lui faisaient mal pour la première fois. Elle ne peut même pas les lacer sans ressentir une bouffée d’angoisse. Elle finit par enfiler des mocassins. Très légers, sans laçage.

Puis, elle partit dans sa petite voiture, laissant Claire seule …

La jeune femme aux pieds nus regarda s’éloigner sa nouvelle amie avec un sentiment qui ressemblait à de l’amour … Tout lui plaisait en Laurence, sa curiosité, sa joie de vivre mais surtout sa sensualité débordante, sa peau si douce et si étrange avec les tatouages qui la recouvraient presque entièrement … Elle avait tout le temps envie de la toucher, de la caresser, de toucher

ses pieds vierges de toute encre mais si fin, si petits, si beaux … Elle se faisait fort de l’initier aux joies de la vie sans chaussures …

Elle ne pouvait savoir qu’elle y arriverait d’une étrange façon …. Le processus avait déjà commencé.

Laurence fit ses quelques visites avec plus d’entrain que d’habitude mais elle avait hâte de rentrer et de retrouver le corps encore juvénile de la sauvageonne aux pieds nus, qui l’attirait irrésistiblement … Mais elle ne put s’empêcher d’être troublée par les événements .. Et par le récit captivant, parfois terrible, de Claire, qu’elle ressassait, tout en roulant d’une maison à l’autre.

Tout d’un coup, elle dut arrêter brusquement sa voiture, en proie à des palpitations très fortes et un orgasme qui mouilla le siège et … La robe.

Pourquoi cette jouissance inattendue … Eh bien, Laurence venait de penser Ă  l’esclave nue de MaĂ®tre Michel … Elle se trouva stupide de ne pas y avoir pensĂ© plus tĂ´t mais l’évidence lui a donc provoquĂ© un orgasme. Cette esclave nue avait  Â» goĂ»tĂ©  Â» du produit diabolique de son maĂ®tre, mais sur tout son corps ! La jeune femme Ă©tait condamnĂ©e Ă  la nuditĂ© perpĂ©tuelle ! Le dominateur pouvait lui demander de prĂ©parer la mixture sans la moindre prĂ©caution … Il Ă©tait Ă©vident que cela n’avait plus d’importance. Il y avait encore un malade Ă  visiter … Laurence Ă©tait très gĂŞnĂ©e par sa robe tâchĂ©e mais il lui fallait y aller et elle entra dans la ferme ou l’attendait une robuste paysanne qui l’amena vers son fils … Laurence diagnostiqua sur le jeune adolescent une dermatite plutĂ´t sĂ©vère causĂ©e par une allergie, dont la cause Ă©tait encore inconnue. Le jeune garçon, la peau en sang de s’être tant grattĂ© Ă©tait quasiment nu Elle fit quelques tests avec des produits usuels mais ne trouva pas. Il aurait fallu beaucoup de chance. Elle rĂ©digea donc un papier Ă  l’attention de l’HĂ´pital RĂ©gional, ou sa mère devrait emmener le jeune homme, sans trop tarder, pour des examens complets …

Et puis Laurence quitta la ferme pour revenir vers sa propre maison et … Claire. En roulant doucement, elle ressentit soudain les mêmes démangeaisons que l’adolescent … Au point qu’elle dut enlever sa robe et ses mocassins et finir le trajet nue ….

Elle conduisit de façon très nerveuse et manqua de renverser un cycliste qui eut plus de peur que de mal et se surprit à admirer la tenue bigarrée et très colorée de la jeune femme, aperçue fugitivement. S’il avait su qu’en fait, ce qu’il avait pris pour des vêtements étaient des tatouages … !

Laurence se calma un peu après cet incident et conduisit plus doucement, très gênée par l’intense sensation de chaleur qui habitait tout son corps. Enfin, elle gara sa voiture devant la villa cossue qu’elle occupait et sortit comme une furie du véhicule pour se précipiter au salon où l’attendait Claire qui lui sauta au cou.

Mais Laurence la repoussa et fut prise de sanglots. Plus tard, elle expliqua à son amie ce qu’elle avait ressenti depuis qu’elle l’avait quittée … Elle ne comprenait pas, jamais elle n’avait ressenti de tels phénomènes, de tels symptômes. Elle se surprit à se coller contre le corps nu de Claire qui réagit bien évidemment à ce contact. Les deux amies s’enlacèrent encore et encore jusqu’à

L’heure du dîner, lequel fût frugal, Claire et Laurence ayant nettement plus envie de se dévorer que de manger…

Chapitre 9

Bien entendu, la nuit fut agitée et Laurence s’aperçut d’un nouveau phénomène. Elle était parfaitement bien quand elle se collait au corps de Claire et ressentait un malaise diffus, indéfinissable, dès qu’elle s’en éloignait. Ainsi, au cours de la nuit, elle dut se lever pour simplement se rendre aux toilettes. Eh bien, elle en éprouva une sorte d’angoisse, un mal de cour ténu mais très désagréable.

Dès qu’elle revint et se lova contre le corps de Claire, son malaise disparut. La sauvageonne lui donne alors ses pieds à sucer. Laurence, surprise, ne se fit pas prier pour suçoter les orteils de son amie, de lui lécher et relécher la plante des pieds si calleuse. Elle promena ensuite les pieds de Claire sur et entre ses seins, sur son ventre, contre son sexe offert, au point ou Claire, mutine, s’arrangea pour introduire le gros orteil entre ses lèvres gonflées de plaisir, provoquant une syncope chez Laurence !

Épuisées, les deux jeunes femmes s’endormirent enlacées.

Ça allait devenir une habitude, une sorte de rituel, mais chaque nuit, Claire passera ses pieds sur tout le corps de Laurence qui les léchera, les sucera, les mordillera.

Laurence le lendemain matin partit rapidement pour ses visites. Elle n’essaya même pas de remettre ses Doc Martens mais eût la surprise de constater qu’elle peut remettre des sous-vêtements sans problèmes. Elle revint vers midi, sans avoir éprouvé le moins du monde les troubles qui l’avaient frappé la veille. Le lendemain, le surlendemain, et quelques jours encore, Laurence vécut normalement. Simplement, dès qu’elle s’approchait de Claire, qu’elle retournait vers elle, elle se sentait apaisée, pleine d’une forme nouvelle, d’une harmonie qu’elle ne connaissait pas. En fait, elle ne pouvait plus se passer du corps juvénile de sa Princesse aux pieds nus.

Elle prit également beaucoup de plaisir, chaque soir, à recouvrir les tatouages monstrueux qui lui avaient été infligés, par d’autres de son cru, grâce à un matériel électrique que lui avait donné un de ses amis qui l’avait beaucoup tatouée. Pour rassurer Claire, Laurence lui indiqua qu’elle s’était parfois tatouée elle-même et qu’elle e ne saloperait pas son travail.

– Oui, Claire, comme je te l’ai promis, je vais faire disparaître ses horreurs. Je suis tatouée mais ce qui est plus important maintenant est que je sais tatouer. Tu connais très peu de choses de ma vie.

– C’est vrai, je sais seulement que tu es médecin.

– Oui, un simple médecin de campagne qui ne travaille pas beaucoup, par goût. En fait, je ne sais pas si j’ai raison de te dire cela mais je suis quelqu’un de riche. Je n’ai plus aucune famille, ou plus de contacts avec des imbéciles qui n’ont jamais accepté mon homosexualité. Et mes parents sont morts me laissant cette maison et d’autres choses encore avec une forte somme. Je n’ai pas besoin de travailler mais la petite clientèle que je me suis faite a beaucoup d’importance pour moi. Je suis au moins utile à quelque chose.

– Tu as de la chance.

– Si on peut appeler cela de la chance ? J’ai beaucoup souffert du rejet de ma famille parce que je suis une gouine …Tu m’as raconté tes parents. Les miens n’allaient pas aussi loin que toi mais, en fait, ils ont été très pervers.

– Oh !  ..

– Mon homosexualité est apparue très tôt et a l’adolescence vers 13 ans, j’avais déjà eu une relation avec une lycéenne plus âgée. Mes parents l’ont su . Ils ont fait virer mon amie. Quand a moi, ils ont banni toute masculinité dans mes vêtements. Jamais de pantalons, de chaussures plates, de tee-shirt, toujours des jupes ou des robes, des chaussures à talons, des chemisiers très féminins .. J’étais toujours maquillée dès l’âge de 14 ans. A 19 ans, ils m’ont présentée a un mec d’âge mûr, prêt à m’épouser par intérêt. J’ai tout fait pour éviter cela mais j’avais besoin d’argent pour mes études aussi étais-je prête à accepter.

– Oh ma pauvre. Tu ne voulais vraiment pas essayer avec un garçon ?

– J’avais essayé …

– Et …

– Excuses moi mais je ne veux pas en parler.

– Hum, ca a du être dur. Et tu as épousé cet homme ?

– Non ! Tu ne peux pas savoir comme tu m’as émue quand tu m’as raconté ta fugue. J’ai fait comme toi, à ceci près que je suis partie avec des chaussures …Hi hi …à 19 ans, à quelques jours du mariage forcé.

– Parti, parti ?

– Oui, avec la ferme intention de ne pas revenir. Et je ne suis revenu que pour la mort, stupide, de mes parents. Un accident domestique !

– Mais comment as-tu fait après être partie ? Comme moi ?

– Non, je n’ai pas été dans un squat mais j’ai rejoint mon amie qui ne m’avait pas oublié après 6 ans. Mais si elle m’a hébergée et payée mes études de médecine, je l’ai remboursée d’une manière particulière.

– Ah ?

– Tu ne devines pas ?

– C’est pour elle que tu as été tatouée tout partout ?

– Oui. Floriane. Un si joli prénom pour un si joli minois, était déjà très impliquée dans les transformations corporelles quand je l’ai revue. Ça m’a évidemment surprise. Revoir son amie plusieurs années après les lèvres percées, tout comme le nez et les arcades sourcilières et j’en passe sur les seins, le nombril, le sexe., tatouée sur les seins, le ventre, les cuisses, de très jolie façon mais osée.

– Ah c’étaient des tatouages érotiques ?

– Oui, très. Moi je n’ai pas voulu qu’elle me fasse des tatouages trop hard, comme toi, mais elle a passé des dizaines d’heures à me tatouer, comme tu le vois.

– Il est vrai qu’elle t’en a fait vraiment partout. Même sous les bras !! Ça ça m’a frappé !

– Ah oui, et je prie de croire que là, j’ai morflé. Une horreur au point qu’elle ait dû s’y reprendre en plusieurs fois, des séances de quelques minutes avant que je perde connaissance.

Munie de ces quelques explications, Claire se laissa tatouer. En cinq soirées, Laurence recouvrit les obscénités enlaidissant les fesses de son amie par un serpent dragon se lovant sur toute la largeur et la hauteur des deux fesses sur un fond rouge qui prend la forme d’une culotte. Puis du côté pile, elle passa au côté face et poursuivit, trois soirées de suite, le tatouage de la culotte sur les hanches, un simple double trait, et les lèvres sexuelles de Claire, qui serrait souvent les dents pour ne pas crier sous le contact violent et douloureux de l’aiguille qui s’enfonçait à toute vitesse dans sa chair, déposant irrévocablement, un petit peu d’encre qui se mêlait au derme et le coloriait. Puis au-dessus du motif rouge recouvrant totalement son sexe, Laurence remplaça le mot infamant tatoué sur son pubis par le dessin d’une licorne d’or dont la corne atteignait le nombril

Quand elle eut fini cette Ĺ“uvre, Laurence eut ce mot.

– Avec ce tatouage, ma petite Claire, tu n’as plus besoin de culotte !

– Quelle image, tu vas m’habiller de tatouages…

Laurence sourit mais les jours suivant, elle passa du temps à tatouer les contours d’un soutien-gorge autour des seins et dans le dos de claire, contours remplis de fleurs multicolores qui ne laissèrent aucune parcelle de peau vierge sur les jolies pommes de Claire. Elle n’épargna que les tétons, trop difficiles à tatouer.

Et puis, une semaine, deux semaines passèrent. Laurence passait beaucoup de temps à l’extérieur, tant pour ses visites à domicile que pour ses vacations à l’hôpital. Ça se passait sans trop d’incidents mais parfois, Laurence sentait sa peau se hérisser, une angoisse diffuse irradier son corps, une gêne indéfinissable l’envahir. Mais ça ne durait jamais longtemps. Elle avait même pu remettre ses Doc Martens si appréciée mais elle s’aperçut bien vite que dès qu’elle les mettait, les manifestations étranges qu’elle ressentait parfois, augmentaient en durée et en intensité. Aussi, les abandonna-t-elle.

Chapitre 10

Un soir, elle en parla à nouveau à Claire mais elle avait aussi d’autres choses à lui dire.

– Claire, c’est vraiment bizarre ! Nous en avons déjà parlé mais depuis que je te connais, j’ai l’impression que je ressens des retombées de ton état !

– Comment ça ?

– Tu te rappelles ce qui m’est arrivé le premier jour où je suis allée travailler après notre rencontre, l’impossibilité d’enfiler des chaussures fermées, de mettre des sous-vêtements, mon orgasme rien qu’en pensant à l’esclave de Maître Michel, l’obligation pour moi de rentrer à poil.

– Oui, tu étais bouleversée !

– C’était normal, non ?

– En effet, mais ça ne l’a pas refait.

– Pas à ce point, c’est sûr mais je ressens souvent des malaises, du « mal-être ». Je ne te l’avais pas dit pour ne pas t’ennuyer avec ça. Et puis, il suffit que je sois près de toi pour être bien, me sentir à l’aise, sans gêne aucune.

– Ça, c’est gentil !

– Je sais pourtant que ce n’est pas vraiment naturel. J’espère que tu ne m’en voudras pas mais, comme tu le sais, je ressens une forte attirance physique pour toi.

Claire clôt alors « le bec » de Laurence en lui insérant sa petite langue mutine entre les lèvres mais Laurence ne répondit pas comme d’habitude et la rejeta doucement mais fermement.

– Qu’est ce qui te prend ? Avec tout ce que tu viens de me dire ? Dis alors Claire, surprise et au bord des larmes.

– Excuses-moi, ma petite Claire, mais ce soir je me pose trop de questions.

Je te prouve tous les jours mon attirance, comme toi-même tu me montres si clairement. Mais il faut que tu le saches ! J’ai bien réfléchi et en fait, je ne suis pas amoureuse de toi. Et c’est là le problème. Nous sommes très différentes. Nous n’avons que peu de points communs, une façon de vivre si différente, un comportement si opposé que … J’ai peur … Tu m’attires mais en même temps, je n’aime pas ta façon de vivre, ta façon de te comporter … Je ne sais pas trop comment te le dire.

– Bref, Tu. Tu veux que je m’en aille ? Demanda Claire, le cœur au bord des lèvres.

– Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Ce n’est pas cela !

Mais Claire s’était levée.

– Ou est ma jupe ?

– Mais. Mais je l’ai fichue en l’air. Elle était toute déchirée. Je t’en prie, ne prends pas les choses ainsi. Je sens que j’ai un énorme problème et que je suis en train de tout gâcher.

– C’est ça … Bon, ben puisque je ne peux pas partir à poil. Je vais me servir dans ta garde-robe. Ne t’inquiète pas, je ne serais pas trop gourmande. Il me faudra une valise aussi.

– Claire, non ! Je t’en supplie, écoutes moi ?

– Non, je ne t’écoute pas… Je suis trop déçue. Tu as joué à la copine, tu m’as tout donné pour t’avoir à moi mais seulement physiquement. Tu m’as trahie, tu m’as trompée. Et puis, ton histoire d’orgasme en pleine campagne. Ce n’est pas plutôt parce que tu as baisé avec ton amant ou je ne sais qui. Allons, allons, ça ne s’est jamais reproduit. Tout ce que tu me dis, c’est du pipeau.

– Mais non, je t’assure. Je me sens si étrange depuis que je suis avec toi que je ne sais plus ou j’en suis.

Mais Claire était désormais trop en colère pour entendre quoi que ce soit.

Elle sortit de la pièce en claquant la porte, laissant Laurence effondrée, en proie à un malaise très fort, qui la laissait pantelante, sans force.

Quelques minutes plus tard, alors que Laurence, toujours impuissante, souffrait silencieusement, Claire rentra dans la pièce et regarda la jeune femme suppliante avec dédain.

– Vous êtes tous les mêmes depuis toujours. Vous ne songez qu’à profiter de moi que parce que je suis jolie et pas souvent en position de refuser.

Laurence aurait voulu répondre que ce n’était pas vrai, qu’elle était vraiment amoureuse mais simplement inquiète, ne comprenant pas tout ce qui lui arrivait. Mais elle ne pouvait pas, sa bouche était devenue très sèche, sa langue lui pesait énormément, comme un corps étranger. Son corps ne lui répondait plus.

Claire habillée d’une robe toute simple mais qui la couvrait des mollets à la base du cou, eut un dernier regard sur la jeune femme médecin et se retourna pour se diriger vers la porte d’entrée.

Laurence entendit claquer la porte et elle se mit à gémir, à sangloter. Elle dut faire un effort considérable pour se rendre à la salle de bains ou elle put vomir à loisir dans la cuvette des toilettes. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ce n’était quand même pas à cause de la rupture avec Claire, qu’elle réagissait comme cela. Il y avait autre chose, mais quoi ?

Chapitre 11

Laurence eut toutes les peines du monde à se rendre vers sa chambre où elle se précipita vers son lit. Elle essaya de dormir mais des démangeaisons pénibles parcouraient son dos, ses fesses, ses cuisses. Elles cessèrent et le jeune médecin s’endormit, épuisée.

Claire, elle, marchait très vite, l’esprit embrumé par la colère. Ses pieds nus se posaient sans douceur sur l’asphalte chaude, presque brûlante sous le soleil, sans qu’elle en soit incommodée. Elle marcha plusieurs heures ainsi, croisée parfois par des automobilistes surpris de voir cette jeune femme marcher sur le bord des routes, sans chaussures ! Ils l’auraient bien prise en stop mais

Claire déclina toutes les offres.

Elle arriva à un petit village et pénétra dans une boulangerie-traiteur pour se nourrir mais là, la boulangère, accorte femme d’entre deux âges, sûre d’elle-même, lui demanda d’un ton rogue de mettre des chaussures pour rentrer dans sa boutique.

– Mais Madame, je n’en ai pas !

– Eh bien, sortez, je n’aime pas les gens sales ici.

– Madame, je ne suis pas sale !

Claire ne put s’empêcher de hausser la voix. Depuis qu’elle était obligée de vivre pieds nus, ce n’était certes pas la première fois qu’elle subissait pareille rebuffade, loin de là, mais elle était dans un tel état de nerf qu’elle insulta la commerçante qui menaça d’appeler la police mais. Lui vendit quand même le sandwich désiré.

Claire traversa rapidement le petit village et quitta la route nationale pour un chemin de terre. Elle dut louvoyer entre les cailloux pour mieux choisir les parties les plus plates mais la plante de ses pieds en avait vu d’autres. Elle marcha, marcha, pestant parfois contre les rocs qu’elle heurtait car elle avançait sans trop faire attention, toujours habitée par la colère mais

Cette fois, une colère tournée contre elle-même.

La nuit tomba petit à petit, dans une chaleur accablante et Claire s’arrêta de marcher alors qu’elle avait pénétrée dans une épaisse forêt. Le chemin était jonché d’aiguilles dangereuses pour d’autres pieds nus que les siens. Elle avait tellement de corne qu’elle les sentait à peine.

Elle arriva à une petite clairière et résolut de s’installer pour la nuit.

Il faisait tellement chaud qu’avant de s’allonger sur le sol, sur un coin herbeux, elle ôta sa robe et la pendit à une branche d’arbre, sous laquelle elle posa sa valise.

Elle s’endormit bien vite.

Le jour et la rosée matinale la réveillèrent en douceur. Elle aima ce réveil, si fréquent depuis qu’elle doit vivre pieds nus pour toujours. En dix ans, elle n’a pas été souvent dans une maison. Claire n’est pas une Sans Domicile Fixe mais une Sans Domicile tout court.

Laurence, elle, eut une nuit passablement agitée, car elle se réveilla plusieurs fois, gênée par des démangeaisons sur tout le corps. Elle parvint à chaque fois à les dominer mais elle en était très inquiète.

Le soleil se leva pour elle aussi. Les traits tirés, Laurence se prépara mécaniquement un petit déjeuner frugal, car elle n’avait vraiment pas faim.

Elle petit déjeuna nue, sans même penser à s’habiller et tout en mangeant une tartine beurrée elle consulta ses rendez-vous. Quand elle vit qu’elle devait revoir le jeune homme hyper-allergique, son front se plissa d’inquiétude mais son devoir lui imposait d’y aller même si sa raison lui disait que c’était dangereux pour elle.

Elle s’habilla d’une robe très légère et chaussa de simples tongs, car elle constata bien vite qu’elle ne pouvait rentrer dans de simples mocassins.

Arrivée dans sa voiture, une vive douleur la saisit aux pieds aussi elle se résolut à conduire pieds nus.

Pour chaque visite, elle dut faire un effort considérable pour juste enfiler ses tongs et elle écoutait distraitement ses patients. Elle se rendit compte qu’elle était obnubilée par l’absence de Claire. Fort heureusement, les quelques personnes visitées du jour souffraient de petits maux très faciles à diagnostiquer.

Et puis vint le moment de la visite chez l’adolescent frappé d’une allergie sévère. Avant qu’elle ne le voie, ses parents fournirent à Laurence, les résultats des examens qu’il avait subi à l’hôpital.

– C’est incompréhensible mais il ne supporte rien sur sa peau et depuis son hospitalisation, ça s’est aggravé.

– Vous. Vous voulez dire qu’il ne peut pas du tout s’habiller ?

– Hélas oui ! Il souffre affreusement dès qu’il essaie d’enfiler quelque chose !

Il ne supporte mĂŞme pas ses draps de lit.

Le visage de la mère, en disant cela, se voilà de larmes.

Pour Laurence, ç’aurait dû être un cas très intéressant. Elle savait qu’il y avait trois autres personnes dans le monde, mis dans l’impossibilité radicale de s’habiller : une femme en Chine, qui ne peut absolument pas s’habiller, un jeune garçon en Italie qui va à l’école uniquement vêtu d’un short – et de sandales en hiver – son corps ne ressentant pas les écarts de température (authentique),

Une australienne qui vit nue dans le bush. Sans oublier l’esclave du mystérieux Maître Michel mais, pour elle, il y avait une explication chimique.

Laurence avait peur de rentrer dans la chambre du jeune homme qui faisait une crise mais il fallait bien.

Elle le trouva recroquevillé par terre, en position de fétus, tout tremblant.

Laurence vit qu’il n’y avait plus un seul morceau de tissu dans la pièce et que même la tapisserie avait été décollée du mur.

Le malheureux couchait par terre, ne pouvant mĂŞme pas supporter de matelas.

Mais malgré tout, il y avait autre chose, car il n’y avait plus aucune matière textile dans la pièce et il était en crise.

Laurence n’eut pas longtemps à réfléchir, car elle regarda les murs privés de tapisserie. Par endroits, derrière un enduit quelconque, apparaissaient des morceaux de laine de verre, matériau très allergisant.

Elle demanda au jeune homme de sortir de la pièce mais ailleurs, dans l’appartement, le textile présent fit hurler de douleur l’adolescent. Laurence le fit alors sortir dehors.

Il ne fallut que quelques minutes pour qu’il se sentît mieux.

Non seulement, il devait rester nu mais il devait rester dehors !

Son père, atterré, s’engagea à lui construire, à l’arrière de la ferme, une cabane en bois pour qu’il puisse s’abriter, et se cacher en cas de visites.

Puis il fit remarquer à Laurence qu’à chaque fois qu’elle venait, l’état de son fils s’aggravait peu après pour revenir à l’état précédent quelques heures plus tard.

Laurence enregistra ce fait troublant. Elle se sentait mal, son cœur battant la chamade, des nausées apparurent. Elle s’éloigna un instant, prétextant une indisposition passagère…

A l’abri des regards, elle se tint le ventre, courbée en deux, et vomit tout ce qu’elle pouvait. Cela eut pour effet, de la soulager

Chapitre 12

Elle rédigea une ordonnance pour l’adolescent, sans oser l’approcher à nouveau, lui qui errait, nu, autour de la maison de ses parents, sans pouvoir y rentrer ! Elle se sentait impuissante mais pouvais au moins lui prescrire des médicaments apaisants qui auraient pour effet, de calmer ses réactions allergiques, de les rendre peut-être plus supportables.

Puis se sentant de plus en plus mal, elle prit congé.

A peine dans la voiture, Laurence fut prise de douleurs aiguës, elle arracha sa robe et jeta ses tongs, avant de s’effondrer en pleurant.

Elle rentra chez elle nue.

La crise ne s’apaisa pas.

Elle voulut se coucher mais ne supporta pas les draps. Elle dormit sur le parquet.

Claire quant à elle, étirée comme une chatte dans la clairière ou elle avait passé la nuit, mangea le pain et la confiture qu’elle avait acheté la veille. Elle but avidement ce qui lui restait de café dans le thermos qu’elle avait pris chez Laurence.

Son petit déjeuner achevé, Claire se dit qu’elle ferait bien de s’habiller et porta son joli regard vers l’arbre sur lequel elle avait accroché sa robe.

Elle écarquilla les yeux de surprise car sa robe n’était plus là, sa valise non plus!

– Mon Dieu, me voilà bien. C’est quoi ce délire ! Ma robe, merde … ?

Elle se leva alors pour se précipiter vers l’arbre. Rien. La voilà toute nue en pleine forêt. Les larmes lui montaient aux yeux. Elle pensa très fort à sa rencontre avec Laurence. Elle avait au moins sa jupe.

– Merde, merde, merde. Ce n’est pas vrai. Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Je n’ai rien entendu pourtant ma robe n’a pas pu s’envoler toute seule. Et ma valise encore moins !

Elle regarda autour d’elle, fixement et finit par apercevoir au loin quelque chose. Elle s’enfonça dans la forêt dans la direction de l’objet insolite qu’elle avait cru avoir vu mais elle s’arrêta, subitement inquiète, parce qu’elle a entendu du bruit, des sortes de grognements. Elle se cacha derrière un arbre, et tenta de deviner d’où venait le bruit. Il s’agissait sans doute d’un animal mais lequel.

Elle se trompait. Il n’y avait pas un animal mais plusieurs et les grognements redoublèrent.

C’est alors qu’elle vit quelque chose voler dans les airs. Elle reconnut sa robe mais qui tomba à quelques mètres. Elle se précipita dessus mais elle ne put se retenir de rire nerveusement. La robe était en lambeaux, Il manquait pratiquement tout le bas et les bretelles qui maintenaient le tissu aux épaules étaient arrachées.

Elle était inutilisable et Claire la jeta. Les grognements s’étaient tus, à cause du bruit qu’elle a fait. Elle résolut de s’avancer prudemment dans un passage très difficile bloqué par des ronces. C’est alors qu’elle vit sa valise, ou plutôt ce qu’il en restait. Grande ouverte, les affaires, la plupart visiblement déchiquetées comme sa robe, et ce qui restait de nourriture éparpillée aux quatre vents. Elle s’approcha pour récupérer ce qui pourrait peut-être l’être. Mais elle se planta une aiguille dans le pied et la douleur la fit crier et tomber à la renverse dans un amas de ronces. Lacérée, elle cria encore plus alors que de joyeux pépiements se faisaient entendre. Intelligentes, les belettes qui avaient massacré ses affaires avaient compris que Claire était en mauvaise posture.

Claire se fit de nombreuses coupures superficielles en se dégageant doucement des ronces qui étaient rentrées dans ses chairs les plus intimes. Mis si son sang coula, il n’y eut pas de gros dégâts mais plutôt une blessure d’amour-propre.

La jeune femme nue se rendit bien vite compte qu’elle ne pourrait pas s’approcher de sa valise et encore moins récupérer ce qui restait de ses affaires, les belettes s’amusant comme des folles à fourrer leurs museaux dans les peu nombreux vêtements qu’avait emporté Claire, et dans les papiers d’alu entourant quelques aliments.

Elle s’assit quelques instants à contempler les belettes indifférentes maintenant à sa présence. Quoiqu’il y en avait une qui ne la quittait pas des yeux.

Claire avait mal à sa peu lacérée qui la brûlait de partout et elle se mit à pleurer à chaudes larmes.

Jamais au cours de ses dix ans d’errance pieds nus, elle ne s’était trouvée dans une telle situation, ne possédant plus rien, au sens propre du terme puisqu’elle n’avait même plus de quoi se couvrir !

Chapitre 13

Laurence ouvrit un œil sur le parquet. Elle s’étira lentement et ne put retenir une grimace de douleur. Elle avait mal partout. La mémoire revenait lentement. Le départ de Claire, sa visite au jeune homme, sa brusque obligation douloureuse de se mettre nue !

Elle s’adossa au mur, serrant ses genoux de ses bras nerveux. Il lui fallait d’urgence faire le point ! Tous ses repères étaient en train de s’écrouler ! Elle n’avait plus aucune certitude et secoua plusieurs fois la tête, comme pour dissiper un mauvais rêve.

Au bout de quelques minutes ponctuées de larmes, elle se leva lentement, le cœur au bord des lèvres.

Elle se fit la remarque, dont l’évidence lui sauta aux yeux, que ce n’était pas la première fois qu’elle était contrainte à se déshabiller entièrement depuis qu’elle a connu Claire ! La crise était sans doute passée, comme les autres fois. Elle fit deux pas. Le malaise revint dès qu’elle toucha les draps, comme s’ils l’avaient mordu. Elle ressentit comme un violent choc électrique qui la fit geindre de souffrance.

Non, Laurence subissait toujours la douleur intense dès qu’elle touchait un morceau de tissu ! Machinalement, elle regarda le réveil sur la table de nuit. 6 heures ! Elle avait dormi 6 heures ! Jamais la crise avait été si longue !

Une douche lui remettrait peut-être les idées en place. Et, en effet, l’eau lui fit du bien et même, quand le jet puissant fouetta sa poitrine, elle ne put réprimer un frisson de volupté. Un peu intriguée, elle observa soigneusement ses seins. Ils étaient curieusement gonflés et les pointes exagérément turgescentes. Elle y passa délicatement la paume de ses mains, mais malgré la douceur de la caresse, elle sentit une vague de plaisir envahir son ventre.

Ce n’était certes pas la première fois qu’elle prenait du plaisir sous la douche, bien au contraire, mais là ! Ce fut bref mais intense. Ainsi, sa nudité forcée s’accompagnait d’une hypersensibilité de la peau ! Pas étonnant qu’elle ne puisse s’habiller ! Ça lui faisait tellement de mal. Claire était-elle au courant de ça ? Elle eut alors l’idée de se pencher, alors que la douche laissait toujours passer un mince jet d’eau sur son dos et passa délicatement ses ongles sur la plante d’un de ses pieds nus. L’effet ne se fit pas attendre ! Laurence atteignit un nouvel orgasme en quelques secondes.

Elle comprenait mieux, maintenant, les gémissements, qu’elle avait d’ailleurs trouvé exagérés, quand elle avait léché les pieds de la jeune fille.

Elle fondit en larmes à nouveau et sortit de la douche. Ah ! Si elle n’avait pas réagi aussi stupidement avec la jeune fugueuse, elle n’en serait sûrement pas là.

En attendant, aussi absurde que cela puisse paraître, elle était bel et bien incapable d’approcher un bout de tissu ! Qu’allait-elle faire ? Sûrement pas de visites aujourd’hui !

L’idée la fit sourire.

Elle attrapa machinalement une serviette pour s’essuyer et la lâcha avec un cri de douleur. Elle haussa les épaules en se maudissant de ne pas y avoir pensé ! Puis elle sortit de la maison et alla s’asseoir sur sa pelouse brûlée par le soleil. Elle se sentait maintenant très à l’aise, nettement plus que dans sa maison ! Elle ne peut pas ne pas faire le rapprochement avec son jeune patient nu. Se pouvait-il qu’elle souffre de la même maladie que lui ? Mais il n’avait pourtant jamais approché Claire ! Ou alors, son état s’était aggravé parque qu’elle, elle l’avait touché.

La seule certitude dans cette histoire, c’était que l’origine de cette nudité était Claire ! Après cela, tout médecin qu’elle était, elle nageait dans le brouillard le plus épais. Elle ne pouvait que faire des hypothèses.

Puisque la clef du mystère semblait être Claire, il fallait la retrouver ! Elle ne savait pas encore comment elle allait s’y prendre, en étant nue !

Elle passa la journée à élaborer des plans d’action, tous plus farfelus les uns que les autres. Elle finit par s’endormir dans l’herbe.

Elle se réveilla brutalement, vers 4 heures du matin. Elle avait encore bien présent à l’esprit le rêve qu’elle venait de faire. Elle était avec Claire, dans l’herbe, et plusieurs fois alors que les deux femmes s’unissaient amoureusement, elle se surprit à lui lécher consciencieusement les pieds.

Elle se demanda un instant si c’était le froid de la nuit ou un orgasme qui l’avait réveillé. Mais la moiteur qui la recouvrait tout entière lui apporta, sans surprise, la réponse. Elle avait joui pendant son sommeil !

C’est bien la première fois qu’elle est réveillée par un orgasme qui la secoua tout entière. Frissonnante après ce plaisir si brusque, elle rentra dans sa maison. Par acquit de conscience, elle tenta de passer un vêtement, mais dut se rendre à l’évidence, ça lui était toujours impossible, même si la réaction « allergique » lui sembla moins violente qu’hier.

Elle grignota quelques fruits, puis reprit une douche. Cette fois, elle se laissa aller à des caresses plus prononcées qui lui tirèrent quelques cris de plaisir.

Vers 7 heures, après deux tasses d’un café serré, elle tenta d’enfiler une robe en coton et y parvint. Elle ressentait encore un léger picotement mais c’était tout à fait supportable. Mais elle n’essaya même pas d’enfiler des chaussures, persuadée qu’elle n’y arriverait pas. Rassasiée après deux tartines au miel, elle décida de partir à la recherche de Claire dans sa voiture.

Elle avait raison pour les chaussures car elle dut arracher le tapis de sol de sa voiture pour pouvoir y poser les pieds. Le reste, les sièges en cuir, était supportable. Elle se demandait pourquoi maintenant elle pouvait s’habiller et combien de temps

Dans la clairière, Claire finit par sécher ses larmes. Elle ne voyait d’ailleurs pas pourquoi elle s’était affolée comme ça. Bien sûr, sa posture n’était guère enviable, mais elle avait connu des situations bien plus mauvaises ! Dans l’immédiat, elle ne courrait aucun danger et ce n’était pas vraiment désagréable de sentir le soleil matinal chauffer sa peau nue.

Elle analysa plus sereinement sa situation. En fait, elle n’avait pas beaucoup de choix ! Le coin était plutôt désert, heureusement ! Bien entendu, elle pouvait continuer à avancer. Elle trouverait peut-être de quoi se vêtir sur une corde à linges. Mais il y avait un endroit ou la garde-robe était pleine et qui était beaucoup moins hypothétique. Tant pis pour sa fierté ! Il suffisait de contourner le village qu’elle avait traversé la veille au soir, et elle serait chez Laurence bien avant la nuit. Dans la forêt, elle était certaine de ne pas se faire voir.

Elle haussa une dernière fois les épaules en regardant ce qu’il restait de ses vêtements et de sa valise puis, s’enfonça entre les arbres.

Laurence, elle, était fatiguée. Et sa robe la picota davantage au bout de deux heures de route. Elle résolut de l’enlever et pensa faire demi-tour, mais il lui fallait absolument rechercher Claire. Et la trouver.

A chaque fois qu’elle croisait une voiture, elle priait pour que le conducteur ne la détaille pas trop. Elle était en quelque sorte protégée par ses tatouages mais tout de même, elle était entièrement nue ! Elle roula depuis le matin en parcourant le maximum de routes départementales et de sentiers.

Il était plus de 17 heures, et toujours pas la moindre trace de Claire. Elle avait quitté la voiture en de rares occasions, pour inspecter des petits chemins déserts ou elle n’était pas certaine de pouvoir faire demi-tour et où elle risquait peu d’être vue Elle s’était écorché plusieurs fois les pieds en maudissant Claire. Naturellement, elle n’avait pas la peau épaisse de son amie ! C’était d’ailleurs curieux, et elle s’en fit la réflexion.

Malgré l’épaisseur de la peau, les pieds nus de Claire restaient souples et doux au toucher, et quand on les avait débarrassés de leur couche de crasse, la peau se révélait d’une étonnante et magnifique couleur safran. Elle réprima une bouffée de désir. Elle n’avait pas souhaité le départ de Claire !

Et pourtant, elle Ă©tait partie.

Laurence dut s’accroupir, les mains entre les jambes, en proie à un orgasme aussi soudain que brutal

Cela dura de longues minutes et elle se roula en boule pour mieux jouir. La jouissance cette fois s’apparentait plus à de la douleur !

Laurence se calma enfin, et se mit Ă  pleurer. Que lui arrivait-il encore !

Jamais elle n’avait ressenti un tel plaisir associé à une telle douleur ! Il était pratiquement 18 heures, et la fatigue la gagnait. Elle avait roulé une bonne partie de la journée, dans un état de nerf épouvantable et elle n’avait pas retrouvé Claire. Elle se résolut à rentrer, toujours nue.

Sur le chemin du retour, elle réfléchit, désespérée. Et si Claire avait fait du stop ! Elle pouvait être loin et elle ne la reverrait peut-être jamais !

Laurence ne connaissait évidemment pas l’épisode des belettes qui l’aurait rassuré quant à l’auto-stop !

Elle ne savait d’ailleurs pas ce qui la désespérait le plus. Ne plus jamais revoir Claire ou, à cause d’elle sans doute, mais là, elle se trompait au moins en partie, subir une allergie aux vêtements de plus en plus violente jusqu’ à être condamnée peut-être à ne plus pouvoir s’habiller, comme l’esclave de Maître Michel ?!

La voiture fit une embardée et Laurence dut s’arrêter sans douceur. A la seule pensée de l’esclave perpétuellement nue, la doctoresse ressentit à nouveau la fulgurance d’un orgasme.

Il lui fallut de longues minutes avant de se calmer. Elle se mit même à sourire en constatant l’état de son était quelque peu trempé.

Elle résolut alors de rentrer, se promettant de nouvelles recherches le lendemain.

Après une bonne nuit de sommeil, elle réfléchirait sans doute plus calmement.

Elle arriva devant sa maison alors que la nuit était tombée depuis longtemps. Dans le faisceau des phares, elle aperçut alors une forme blottie à l’angle de la porte d’entrée. Elle arrêta le moteur, sans éteindre les phares. La forme bougea et entra dans la lumière. Claire, entièrement nue, fit quelques pas vers la voiture. Le cœur de Laurence rata un ou deux battements. Elle sortit de la voiture et dut se retenir pour ne pas courir vers la jeune fille.

Mais ! Qu’est-ce que tu fais à poil dans ta voiture ? Lança Claire.

Chapitre 14

Piquée au vif, Laurence rétorqua vertement.

  • Si je le savais ! Et toi Qu’est-ce que tu fous Ă  poil devant ma porte ?

Elles se regardèrent finalement en souriant avant de se mettre à rire en tombant dans les bras l’une de l’autre.

  • J’ai bien cru ne jamais te revoir, lâcha Laurence. Mais comme tu peux le voir, ton absence n’a pas vraiment arrangĂ© les choses. Sur ce point, sans vouloir ĂŞtre agressive, il faut vraiment que l’on parle. Tu, ou peut-ĂŞtre devrais-je dire, tes pieds nus sont porteurs de beaucoup de plaisir, mais aussi de plusieurs incertitudes et d’une foule de questions…

Après un léger repas, elles s’installèrent toutes les deux sur la pelouse derrière la maison. Laurence lança la réflexion.

  • Bon essayons de rĂ©sumer la situation. Visiblement, tes pieds vĂ©hiculent quelque chose qui agit que ton environnement immĂ©diat. En l’occurrence, ton environnement immĂ©diat en ce moment, c’est moi. J’ai une hypothèse. VoilĂ . Cela fait maintenant plus de 10 ans que le mystĂ©rieux Maitre Michel a badigeonnĂ© tes pieds avec une substance inconnue qui a eu pour effet de te rendre Ă  jamais incapable de supporter la moindre chaussures Mon hypothèse est la suivante : Se peut-il qu’après 10 ans de stabilitĂ©, le produit perde de sa stabilitĂ© et provoque une extension de la nuditĂ© ? Ne me demande pas comment ! Pour l’instant, je n’en ai absolument rien ! Je sois mĂ©decin, pas biologiste… Une question : A ton avis, l’esclave nue de Maitre Michel ? Elle est devenue nue comment ?
  • Que veux-tu dire ?
  • Ben, au dĂ©part elle Ă©tait pieds nus et la nuditĂ© a gagnĂ© tout son corps, ou elle a Ă©tĂ© entièrement badigeonnĂ©e par la substance ?
  • Je ne lui ai jamais demandé… Mais Ă  la voir, je pense qu’il y avait un bout de temps qu’elle Ă©tait nue.
  • Et il y avait d’autres filles avec vous ? Je veux dire, tu n’étais pas toute seule avec l’esclave nue.
  • Non bien entendu… Mais je ne me suis jamais tellement mĂŞlĂ© aux autres filles. Il Ă©tait clair pour tout le monde que j’étais la propriĂ©tĂ© exclusive de « Maitre Michel », avec tout ce que cela impliquait. Il y avait une petite chapelle dans le bâtiment… Plusieurs fois par jour, il y avait des cĂ©rĂ©monies de « Culte aux pieds nus » et toutes les filles Ă©taient tenues d’y participer… Sauf moi…
  • Tout Ă©tait basĂ© sur les pieds nus alors, mĂŞme pour les autres filles
  • Oui, ça c’est une certitude ! En mĂŞme temps, si elles avaient goĂ»tĂ© Ă  la mĂŞme substance que moi, elle n’avait pas vraiment le choix…
  • Comment ça ?
  • Eh bien l’obligation de rester pieds nus n’est pas le seul effet de ce super produit… Tu n’as pas Ă©tĂ© sans remarquer que j’étais très attirĂ©e par les pieds nus… J’ai lĂ©cher les tiens plusieurs fois… Et si je n’ai pas d’autres pieds nus, et bien je suis obligĂ© de lĂ©cher les miens…
  • Je ne t’ai pas vu le faire encore !
  • L’occasion ne s’est pas prĂ©sentĂ©e, mais si l’envie me prend, rien ne peut n’arrĂŞter ! Et c’est encore pire dans mon cas car j’étais dĂ©jĂ  fĂ©tichiste avant l’application du produit et le produit a dĂ©cuplĂ© mon fĂ©tichisme…
  • Tu veux dire que si quelqu’un d’absolument pas fĂ©tichiste entre en contact avec ce produit, il devient forcĂ©ment fĂ©tichiste ?
  • Oui, certainement ! Quand l’esclave nue m’a, comment dirais-je, transformĂ© les pieds, elle ne devait me laisser quitter la propriĂ©tĂ© qu’après s’être assurĂ©e que j’étais bien devenue accroc aux pieds nus… Elle s’est assurĂ© que je me lĂ©chais les pieds avant de me laisser partir…
  • Mais pourquoi ? Ça n’a pas de sens !!
  • Bien sĂ»r que si ! Cela m’ôtait l’envie d’aller Ă©ventuellement porter plainte contre les traitements que j’avais subit… comment avouer en mĂŞme temps qu’à cause de ce traitement, tu as les orgasmes les plus fantastiques que l’on puisse rĂŞver…
  • C’est vraiment machiavĂ©lique comme truc ! Mais en mĂŞme temps, j’ai bien envie de te laisser Ă  la diète… De pieds nus pour voir ce que ça te fait vraiment… Termina Laurence avec un grand sourire.
  • Sadique !

Chapitre 15

Comme à son habitude, Laurence avait pris les choses en main. Le tableau blanc qui ornait son bureau était pratiquement plein de noms, de graffitis et de flèches dans tous les sens. Laurence, une grande règle à la main, résumait la situation

  • Premièrement, voir ce que l’on peut faire pour attĂ©nuer les effets de tes pieds sur ton environnement… Et Ă©videment, quand je parle d’environnement, je parle aussi de moi… Ce n’est pas que je n’apprĂ©cie pas d’être nue, bien au contraire, mais pour faire mes visites et faire les courses au supermarchĂ©, ce n’est pas très pratique… Ce qui m’intrigue c’est que ça n’ait pas vraiment d’effet sur toi ??
  • Bah Ă  vrai dire, ce n’est pas tout Ă  fait exacte. Je sais que mes pieds peuvent provoquer la nuditĂ© en cas de contact prolongé… Je m’en suis aperçu très vite après avoir quittĂ© la rĂ©sidence de Maitre Michel…
  • Comment ça ?
  • Sur moi-mĂŞme d’abord. Je t’ai parlĂ© de ce fĂ©tichisme comment dire, dĂ©bordant après la transformation de mes pieds ! Eh bien, tu as peut-ĂŞtre remarquĂ© que je ne m’essuyais jamais la bouche avec du tissu ? De mĂŞme, je ne porte jamais de pantalon… Je ne peux pas le supporter…
  • Et pourquoi ça ?
  • Le contact avec mes propres pieds nus ! Pour ma bouche, c’est quand je suis obligĂ© de me lĂ©cher les pieds… Je ne peux Ă©videmment pas Ă©viter le contact… Pour les jambes et les cuisses, c’est en dormant… J’ai beau faire attention Ă  ce que mes pieds nus ne touchent pas mes jambes, en plein sommeil, il est impossible de contrĂ´ler ses mouvements, et fatalement, il arrive que mes pieds restent en contact avec les mollets ou les cuisses pendant un certain temps… En 10 ans, mes jambes sont quasiment nues…
  • Donc, quand nous avons dormis pieds contre pieds ces derniers jours, tu savais parfaitement ce qui allait se produire ?
  • Ben oui, un peu… Mais je ne pouvais pas me douter que ça allait aller si rapidement ! J’ai eu pas mal de contact avec des gens en 10 ans et gĂ©nĂ©ralement les premiers effets se faisaient ressentir au bout de plusieurs semaines, voire plus d’un mois… Jamais en 3 jours !
  • Donc il y a un facteur aggravant avec moi… Quelque chose fait que j’absorbe plus facilement ce… Cette substance qui t’a rendue pieds nus…
  • Vraisemblablement oui… Quelque chose que je n’ai encore jamais rencontré…
  • Et tu en as rendu beaucoup plus ou moins nu en 10 ans ?
  • Ben oui, un certain nombre…
  • Jusqu’à quel point ?
  • Bah le pire, ça a Ă©tĂ© un jeune SDF avec lequel j’ai passĂ© plus de 6 mois… Il Ă©tait pieds nus quand je suis partie, mais il ne le savait pas vraiment…
  • Il ne le savait pas ??
  • Bah comme il n’avait pas de chaussures…
  • Oui, en effet, c’est une bonne raison… Mais toi, tu l’as vu comment ?
  • Sa façon de marcher et de regarder ses pieds et puis ce qui a confirmĂ©, c’est qu’il s’est lĂ©cher les pieds alors qu’il croyait que je dormais… Je suis partie le lendemain… Avant qu’il pose trop de question….
  • Sympathique ! Donc tu as laissĂ© des « Un petit peu nu Â» un peu partout dans ton sillage.
  • Je le crains, en effet.
  • Et toi-mĂŞme devenant de plus en plus nue d’annĂ©e en annĂ©e ?
  • Oui, exactement. Je ne peux plus mettre de sous-vĂŞtement et mes seins supporte difficilement le tissu…
  • En fait, si tu n’avais pris aucune prĂ©caution, il y a bien longtemps que tu serais entièrement nue…Alors finalement, 3 possibilitĂ©s ! 1) Tu es en train de devenir nettement plus contagieuse. 2) C’est moi qui suis extrĂŞmement rĂ©ceptive a ce qui se dĂ©gage de tes pieds nus. 3) il y a un autre facteur qui agit comme un catalyseur et qui dĂ©cuple la pouvoir de tes pieds nus…
  • Bon raisonnement…
  • Je t’ai parlĂ© du mon petit client qui fait une grosse allergie au tissu depuis quelques jours… Depuis que je t’ai rencontrĂ©, en fait…
  • Oui, je m’en souviens… Je n’ai rien dit, mais j’avais trouvĂ© ça curieux…

Chapitre 16

Laurence marqua un temps d’arrêt, comme si elle passait en revue tout ce qu’elle avait écrit au tableau. Elle reprit, sourcils froncés

  • D’ailleurs, le pauvre garçon, je ne peux pas le laisser dans cette Ă©tat… Il y a de grandes chances pour que je sois responsable de son Ă©tat ! Il faut absolument que je retourne le voir, mais tant que je suis nue…
  • As-tu essayĂ© de te rhabiller ?
  • Oui, mais c’est encore impossible… J’espère que ce n’est pas dĂ©finitif… Ce n’est pas que je n’aime pas ĂŞtre nue, mais j’aimerais bien comprendre ce qu’il se passe…
  • Si j’ai fait attention Ă  ne pas devenir nue trop vite pendant toutes ces annĂ©es, c’est justement pour ne pas me retrouver toute seule, nue au fin fond d’une forĂŞt… mais Ă  plusieurs…
  • Tu veux dire que tu te rendrais nue si on vivait nus Ă  plusieurs ?
  • Sans la moindre hĂ©sitation ! Je me souviens des paroles de l’esclave nue de Maitre Michel : « Le plaisir ne prend vraiment toute sa dimension que quand on est entièrement nue Â».
  • Et ça donne quoi de plus ?
  • Une hyper-sensibilitĂ© des seins… Elle m’a demandĂ© de la caresser juste avant que je quitte la maison… Elle a joui en quelques secondes… Impressionnant !
  • En attendant, il faut que je trouve une solution… Je ne peux pas retourner voir le garçon dans cet Ă©tat ! J’ai bien une idĂ©e…
  • Oui ?
  • Tu vas jouer le toubib en attendant que je puisse de nouveau me vĂŞtir… Si je le peux un jour…
  • Comment ça ? Je n’ai aucune compĂ©tence mĂ©dicale !
  • Pas besoin, je te dirai quoi faire au fur et Ă  mesure ! Mais en attendant, je ne sais pas si c’est le fait d’être nue, mais je parlerais bien avec tes pieds nus, de très près… Allez ! vient t’assoir en tailleur !
  • Position interdit est dangereuse pour moi…
  • Pourquoi ? Parce que tes plantes de pieds vont toucher tes cuisses ? Et ben tant pis ! Je ne veux plus te voir faire attention ! Tu n’es plus seule maintenant… Nous sommes au moins 4 !
  • 4 ?
  • Toi, moins, mon jeune patient… Et l’esclave nue… Et c’est un minimum car si on remonte ta trace, tu as laissĂ© des gens nus ou Ă  moitiĂ© nus un peu partout !

Elles passèrent une bonne partie de la nuit à explorer leur corps respectif. Claire devait lutter contre les habitudes acquises au cours des ans… Laisser ses pieds nus caresser le reste de son corps, sachant que chaque contact la rapprochait de la nudité totale. Mais finalement, elle appréciait cette liberté qui décuplait son plaisir.

A la demande de Laurence, elle se laissa aller à lécher ses propres pieds nus, chose qu’elle n’avait toujours fait dans la plus stricte intimité… Poussée par la bonne volonté évidente de Claire, Laurence s’essaya à l’exercice et fut très surprise d’être finalement contrainte de le faire par une force qu’elle ne contrôlait absolument plus.

Aux yeux de Claire, cet épisode en disait assez long sur l’état de Laurence. Il n’était plus du tout certain que la jeune femme puisse se rhabiller un jour… Emportée par l’ivresse de la jouissance, Laurence insista pour s’endormir avec les pieds nus de Claire sur les seins. Dans ses conditions, il était de plus en plus probable que la jeune femme ne se rhabille jamais vraiment.

Chapitre 17

Le lendemain matin, l’état de Laurence n’avait pas évolué du tout. Le contraire aurait été étonnant et aurait contredit toutes les théories.

Laurence restait cependant tout à fait déterminée à comprendre ce qu’il lui arrivait. En tant que médecin, elle était fascinée par les effets potentiels de la substance qui avait été badigeonner sur les pieds de Claire… Cette nudité était très improbable et pourtant, si elle en jugeait par son propre état, n’avait rien d’une légende.

Ses objectifs restaient clairs :

  1. Venir en aide Ă  son jeune patient
  2. Retrouver les gens que Claire avait laisser sur son chemin
  3. Retrouver l’esclave nue et pourquoi pas le fameux Maitre Michel
  4. Enfin, mettre la main sur la substance provoquant la nudité des pieds… et de la peau par extension.

Laurence restait persuadée que cette substance provoquant une mutation. Au début, c’était pour trouver un antidote au mélange… Maintenant, elle n’en était plus si sûre… Elle se voyait très bien vivre nue pour le restant de ses jours.

Elle commença à briffer Claire sur son rôle de médecin remplaçant. Evidemment, le fait que Claire ne puisse pas mettre de chaussures était un peu gênant… Mais elles n’avaient pas le choix… Elle-même étant nue… Elle avait essayé que remettre ses vêtements. C’était un peu mieux, mais impossible de rester vêtu plus de 5 minutes. Elle conduirait donc la voiture, Claire n’ayant pas de permis et ne sachant pas conduire… Heureusement que ses tatouages allaient pouvoir encore une fois donner le change.

La mère du garçon était seule à la maison, son mari travaillant au champ. Elle ne sembla pas s’émouvoir de voir Claire pieds nus et elle parut accepter les explications. Elle emmena la jeune fille vers le fond de la cour, à la lisière de la forêt, là où le père avait aménagé l’abri.

Dès que Claire vit le jeune homme, elle sut qu’elle était à l’origine de son état, d’une façon ou d’une autre… Il était assis en tailleur et venait visiblement de reposer son pied nu droit sur ses cuisses. Un peu de sable ou te terre maculait encore ses lèvres. Elle ne savait pas par quelle opération du saint esprit elle avait pu transmettre la nudité de ses pieds au garçon, mais c’était une évidence que l’on ne pouvait pas mettre en doute. De plus, il avait maintenant le regard rivé sur ses propres pieds nus à elle… Et son sexe dressé ne laissait que très peu de doute sur ce qu’il ressentait en cet instant précis…

Etant donné les circonstances, Claire ne voyait pas très bien ce qu’elle pouvait faire… La priorité était de comprendre comment la substance appliquée sur ses pieds il y a plus de dix ans pouvait avoir contaminée de façon aussi spectaculaire le jeune homme et Laurence… Naturellement au cours de ses dix dernières années, elle s’était aperçue que les gens réagissaient différemment au contact de ses pieds nus, mais jamais elle n’avait vu quelque chose d’aussi fulgurant ! A chaque fois, il fallait plusieurs semaines de contacts répétés pour que les premiers effets se fassent sentir… Et encore, une légère gêne, tout à plus !

Jamais, au grand jamais, la contamination n’avait ressemblĂ© Ă  ça !

Chapitre 18

De retour auprès de Laurence, toujours assise au volant, elle commença.

  • Il n’y a aucun doute… Je suis responsable de tout et je n’y comprends rien du tout !
  • A la base, tu n’es pas responsable ! C’est le crĂ©ateur de ce produit qui est responsable… Je pense que la clĂ© du problème vient de là… Il faut d’urgence remonter la piste jusqu’à Maitre Michel !
  • Qu’est-ce que l’on fait pour le gamin ? Si ses parents appellent un autre toubib, ils vont forcĂ©ment remonter jusqu’à toi…
  • On l’emmène avec nous ! tu ne devrais pas avoir trop de mal Ă  convaincre la mère…

Claire retourna voir la mère avec la proposition de Laurence. Il n’y eut pas de vĂ©ritable rĂ©sistance. Ce qui inquiĂ©tait le plus la mère, s’était de devoir payer le transport en ambulance jusqu’à l’hĂ´pital.  Claire broda sur quelques jours Ă  quelques semaines de traitement et lui affirma qu’elle allait elle-mĂŞme assurer le transport… Elle expliqua la situation discrètement au jeune homme… Il se montra plus retissant. Ses yeux ne quittaient plus les pieds nus de Claire… Pour le dĂ©cider, Claire se pencha vers lui :

  • Ne t’inquiète pas, je vais enlever tous mes vĂŞtements dans la voiture et tu auras le droit de caresser mes pieds nus… Peut-ĂŞtre plus, mĂŞme !

Ce dernier argument emporta la partie. Il suivit Claire comme un toutou, ne la lâchant pas d’une semelle. Aussitôt dans la voiture, Claire se déshabilla entièrement car la proximité du tissu commençait à indisposer Claire et le jeune homme.

La situation n’était quand même pas banale… Ils étaient tous les 3 nus, dans la voiture, à la merci du moindre contrôle d’identité… Heureusement, dans le coin, la maréchaussée n’était pas très active. Il ne leur fallu que quelques minutes pour rejoindre la villa de Laurence. L’Abi de la rue, la haie de touillât faisait plus de deux mètres de haut. Les gravillons de l’allée blessaient un peu les pieds nus de Laurence et du jeune homme. Pour Claire au contraire, ça avait un petit côté excitant. Depuis 10 ans, ses pieds nus en avaient vu d’autre !

Laurence traversa l’entrée, puis la salle à manger avant de ressortir sur la terrasse. La température était agréable et contrairement à la maison, il n’y avait pas de tissu sur les fauteuils en bois. Le médecin se laissa tomber dans un des fauteuils, et posa ses pieds nus, les jambes croisées sur la table basse. Elle déclara sans conviction…

  • Bon ! Ben on fait quoi maintenant ? J’avoue que je suis un peu dĂ©passĂ© par les Ă©vĂ©nements. Ce qui nous arrive est complètement loufoque ! Je lirai ça dans un journal ou j’en entendrais parler Ă  la tĂ©lĂ©vision, je parierais pour un gros canular. Je suis une scientifique et toute mes connaissances se trouvent remise en question ! Si je rĂ©sume la situation
  • Un mec un peu sadique dominateur, fĂ©tichiste des pieds, possède un produit inconnu qui, tenez-vous bien, est capable de rendre la peau allergique au tissu ! Rien de moins ! Mais ce n’est pas tout ! Les effets de cette substance ou quelque que soit le nom qu’on lui donne, force les gens Ă  devenir fĂ©tichiste !
  • Une fille se fait piĂ©ger par ce sadique, ce Maitre Michel, excusez-moi du peu, et passe dix dans de sa vie « pieds nus » Ă  Ă©viter de trop contaminer les autres… Ha ! Oui, parce que j’oubliais, la nuditĂ© est contagieuse ! Je disais donc, elle passe 10 ans Ă  Ă©viter de contaminer les autres et en Ă©vitant de se contaminer elle-mĂŞme… chose partiellement rĂ©ussie d’ailleurs…
  • La fille se fait secourir par un jeune mĂ©decin qui passait par lĂ , et dans les heures qui suivent ressent des effets dĂ©cuplĂ©s de ce qui se dĂ©gage des pieds nus de la fille…
  • Le mĂ©decin a un jeune patient qui en fait souffre d’une banale allergie Ă  la laine de verre, très probablement… Au contact du mĂ©decin, le jeune homme dĂ©veloppe une nuditĂ© totale foudroyante… En retour, le mĂ©decin dĂ©veloppe la mĂŞme nuditĂ© que son patient, une nuditĂ© qui ressemble Ă©trangement Ă  celle des pieds nus de la jeune fille… Effets sexuels compris !
  • Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais nous sommes en plein dĂ©lire, en plein cauchemar ! N’est-ce pas jeune homme ? C’est quoi ton prĂ©nom au fait ?
  • Florent, moi c’est Florent… Et oui, nous sommes en plein dĂ©lire, mais pas nĂ©cessairement en plein cauchemar ! Etre devenu fĂ©tichiste des pieds nus a quand mĂŞme quelques bons cĂ´tĂ©s, non ?
  • Toi tu es ce que j’appelle un optimiste inconditionnel ! Dans un ocĂ©an de problèmes tu mets le doigt sur le seul point positif ! C’est vrai que c’est un bon cĂ´té… Mais c’est aussi une arme Ă  double tranchant. Ça ne te fait pas flipper de ne pas pouvoir contrĂ´ler tes envies ? Je voie bien que tu meurs d’envie se sauter sur les pieds de Claire ou sur les miens… Et tu vas finir par craquer, n’est-ce pas ?

Florent rougit en baissant la tête mais ne répondit pas… Claire prit sa défense.

  • Et qui te dit que ce n’est pas toi qui vas craquer en premier ?
  • LĂ , tu marques un point, Claire ! Mais tu as raison ! Je voudrais quand mĂŞme que l’on se fixe un objectif avec de devenir complètement maboul ou de devenir esclave de nos pieds nus… ou les deux…

Chapitre 19

Forent résistait maintenant depuis un bon moment et il sentait son sexe de nouveau gonfler entre ses cuisses. Néanmoins, les explications du médecin étaient quand même inquiétantes. Ça tempérait un peu son excitation. Il s’efforçait de ne pas regarder les pieds nus de Claire, mais ce n’était pas facile. Être entièrement nu avec les filles ne le gênait même pas ! Qu’elles le voient bander lui était parfaitement indifférent… Lui, qu’il y a encore quelques jours était si timide et si pudique…

Il se rendait bien compte que son cas posait un gros problème, mais il n’arrivait pas Ă  dramatiser… La monstrueuse jouissance qu’il avait en se lĂ©chant les pieds masquait toute forme de peur et de stress. Ses seins Ă©galement Ă©taient d’une sensibilitĂ© incroyable ! Il n’arrivait pas Ă  les caresser ou Ă  les pincer seul par le plaisir le paralysait avant qu’il arrive Ă  l’orgasme… Il se secoua pour fixer son attention sur ce que disait Laurence.

  • Pour moi, il n’y qu’une seule issue… Retrouver l’origine du mal… Si on peut appeler ça un mal… Te souviens-tu Ă  peu près oĂą se trouve la maison de Maitre Michel ?
  • Très approximativement… Tu te rends compte… il y a plus de 10 ans !
  • Pour moi, tu ne dois pas ĂŞtre la seule Ă  avoir Ă©tĂ© contaminĂ©e par ce produit… C’est un produit trop fabuleux pour qu’il n’ait servit que deux ou 3 fois… Peut-ĂŞtre qu’en recherchant des personnes qui vivent nue ou marche pieds nus comme toi, on arriverait Ă  remonter la piste ?
  • C’est que j’ai fait pas mal de route depuis… C’est Ă  Paris, c’est certain… Il faut trouver un moyen de transport discret qui permettre de voyager nu… Moi, j’ai fait la plupart de la route Ă  pied, mais j’étais juste pieds nus…
  • C’est vrai qu’on pourrait faire pas mal de route en passant par les chemins de campagne et les forĂŞts, mais on n’a pas 10 ans…
  • J’ai peut-ĂŞtre une idĂ©e intervint Florent.
  • On t’écoute… rĂ©agit Claire
  • Ben voilà… J’ai des copains, un couple qui possède un vieux camping-car… Je ne crois pas que ça les dĂ©range de nous faire faire un bout de la route…
  • C’est une idĂ©e, mais je te rappelle qu’à part Claire, nous sommes nus, incapable de nous habiller !
  • Pas très grave… Ils sont comment dire… Un peu hippy sur les bords… Ils se baladent souvent Ă  poil eux-mĂŞmes…
  • Ils sont du coin ?
  • Pas vraiment, mais ils habitent Ă  30 kilomètres environ… En pleine cambrousse, mais on peut y aller en passant par la forĂŞt sans problème.
  • Ça marche pour moi dit Claire. Laurence ?
  • On n’a pas le choix… Ok. On part demain matin ! Je suis dĂ©solĂ©, Florent, de t’entrainer dans cette histoire… Tu ne comprends sans doute pas très bien ce qui t’arrive… Mais ne t’inquiète pas, nous sommes loin de tout comprendre nous-mĂŞme… Si tu n’avais pas Ă©tĂ© mon patient, tu ne serais pas là… et moi je ne serais peut-ĂŞtre pas nue… En fait, quelque chose s’est emballĂ©, mais on ne sait pas encore pourquoi ni comment…
  • Bah c’est vrai que je n’y comprends rien, mais ce que je sais en revanche c’est que je n’ai jamais rien ressenti d’aussi agrĂ©able que ce que je ressens depuis que je suis nu…
  • Et ?
  • Et bien par exemple, rien que le fait de fixer tes pieds nus me donne des spasmes dans le bas ventre et me rapproche dangereusement de l’orgasme…
  • Viens les voir de plus près et fais ce que tu veux avec, dit Claire avec un sourire vicieux.

Chapitre 20

On ne peut pas dire que la nuit qui suivi fut vraiment reposante… Libératoire, certainement, mais pas reposante.

Florent obéit aux ordres de la jeune fille. Il s’approcha des pieds de Claire fébrilement et se mit à éjaculer avant même d’y poser les lèvres. Claire se mit à gémir doucement serrant les mains sur son ventre comme pour contenir l’extrême jouissance qui dévorait ses entrailles.

Laurence ne se joignit pas immédiatement au couple. Depuis un moment déjà, l’idée de lécher ses propres pieds nus cheminait dans sa tête… Elle y céda d’un seul coup, sans réfléchir, sans pouvoir réagir à la gigantesque pulsion qui lui intimait l’ordre de lécher ses pieds nus immédiatement. Elle n’avait pas l’habitude de se laisser impressionner par quoi que ce soit et la façon dont l’ordre s’était imposé lui filait une trouille bleue. Elle savait avant même d’avoir vraiment essayer qu’elle ne pouvait pas lutter contre une telle force.

Ce fut Claire qui rompit le charme puissant en interposant son pied nu entre le pied nu de Laurence et sa bouche. Le jeune médecin sentit immédiatement la différence. Les spasmes de jouissance qui agitaient son ventre se firent plus violents encore, à tel point qu’elle perdit conscience pendant un bref moment.

Quand elle refit surface, Claire était en train de pincer doucement la pointe des seins de Florent. Le jeune homme gigotait sous ses doigts experts en poussant de petits cris de bien-être. Son sexe était toujours dressé et secouer de contractions, mais plus aucun liquide n’en sortait, sa réserve de sperme pourtant anormalement abondante était enfin épuisée.

Tout en continuant Ă  « torturer Â» le jeune homme, Claire concluait :

  • C’est bien ce que je pensais… A partir du moment oĂą on devient nu, la sensibilitĂ© des seins en multiplier par 10 ou plus ! C’est exactement comme l’esclave nue dans ma jeunesse. Mais lĂ , la transformation c’est dĂ©roulĂ© en quelques jours seulement… MĂŞme moi qui ait Ă©tĂ© exposĂ© au produit il y a plus de 10 ans, je n’ai pas les seins aussi sensibles… Je parie d’ailleurs que tu as les seins aussi sensibles que lui !

Laurence fit quelques gestes maladroits autour de ses seins et poussant de petits cris.

  • Tu vas rire, mais je n’arrive pas Ă  les caresser vraiment ! Le plaisir me paralyse avant que j’arrive au niveau de l’orgasme ! Je n’en suis pas loin pourtant !

Sans que Laurence ait eu le temps de réagir, Claire délaissa brutalement le jeune homme, se planta à genou devant la jeune femme, s’empara vivement des pointes des seins qu’elle fit vigoureusement rouler entre ses doigts. Les yeux de Laurence s’agrandirent en même temps que sa bouche s’ouvrait démesurément, curieusement, aucun son n’en sorti. La jeune femme bascula sur le côté dans un hurlement muet, le corps agité de spasmes, les bras enserrant son ventre.

Claire eut un grand sourire. Elle venait de vĂ©rifier sa thĂ©orie. Finalement, elle regrettait de ne pas ĂŞtre encore nue… Mais elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle ! Pendant 10 ans elle avait prit des prĂ©cautions draconiennes pour que ses pieds nus ne contaminent pas le reste de son corps.