Amies de pied

Amies de pied

Laura

Le récit qui suit n’est qu’un épisode de la vie en 2030, pris parmi tant d’autres.

Bonjour Laura…

La jeune femme se retourna vivement et toisa l’homme, légèrement plus petit qu’elle. Elle ne pouvait pas sentir ce type. Néanmoins, elle leva doucement la jambe et lui présenta son pied nu droit. Ne pas le faire eut été une grave entorse au protocole. L’homme se plia en deux, s’empara délicatement de la cheville de Laura et déposa un rapide baiser sur le dessus de son pied nu. Visiblement, il ne lui portait pas plus d’estime qu’elle ! Dans le cas contraire, il aurait pris le pied par le talon et aurait passé sa langue sur les orteils. Il lâcha la cheville et se redressa.

Tu n’as pas changé d’avis ? Toujours aussi bornée ?

Karl ! Je pensais que cette discussion était close depuis longtemps ! Il faut te le dire en quelle langue ! Je ne vendrais jamais mes parts de cette société !

Elle te coûte presque autant qu’elle te rapporte !

Oui, mais elle emploie des centaines de personnes ! Je ne peux pas te vendre mes parts, rien que pour cette raison ! Tu crois que je ne vois pas clair dans ton jeu ! Tu rachètes mes parts et dans moins d’un an, tu rases l’usine !

Ton raisonnement est d’un autre âge ! A t’entêter comme ça…

Laura n’entendit pas la fin de la phase. Elle tourna les talons et se dirigea vers le buffet. Au passage, elle se saisit d’une coupe d’un liquide vert fluo sur le plateau d’un serveur. C’était déjà son troisième et elle devait faire attention ! Ho ! Aucune chance d’être ivre ! L’alcool était strictement interdit depuis des dizaines d’années et elle n’en avait jamais goûté. Non, les boisons, maintenant étaient beaucoup moins dangereuses, mais beaucoup plus fourbes. Celle d’affectionnait particulièrement Laura, « l’extrasensorielle », avec sa belle couleur verte et son goût indéfinissable, augmentait de façon importante la sensibilité de la peau. Il fallait se méfier ! Elle s’était déjà retrouvée incapable de supporter le moindre bout de tissu et avait terminé la soirée entièrement nue. Aujourd’hui, elle avait pris des précautions. Son bustier laissait libre les pointes de ses seins et elle ne portait pas de slip sous sa jupe courte. Dire qu’il y a 50 ans, une tenue comme celle-là aurait fait scandale ! Aujourd’hui, à la bonne saison, les femmes s’habillaient de moins en moins. Un peu plus loin, au buffet, elle vit la fille de leur hôte, Stéphanie, qui illustrait parfaitement cette nouvelle mode. Et encore, ce soir, elle avait fait un effort ! Elle portait une minuscule ceinture à laquelle était suspendu un portable. Elle ne portait rien d’autre. Laura ne se souvenait pas de l’avoir vu plus habillée. De la ceinture, le regard de Laura descendit jusqu’aux pieds de la jeune fille. Superbe, ils étaient vraiment superbes ! Elle décida immédiatement d’aller la saluer ! Elle s’approcha et tapota doucement l’épaule de Stéphanie. La jeune fille réagit comme si on l’avait piqué avec une aiguille et se retourna vivement. Quelques gouttes du verre d’extrasensorielle qu’elle avait à la main tombèrent sur le sol. Dès qu’elle vit Laura, son regard s’adoucit.

  • Laura ! Quelle bonne surprise ! Je croyais que tu étais en voyages !
  • Je suis rentrée dans l’après-midi.

La jeune fille leva la jambe. Laura posa son verre et se saisit du talon de la jeune fille qui rappela

  • Vas-y doucement, je ne sais plus combien de verre j’ai bu !

l’extrasensorielle 

Bien entendu, si l’extrasensorielle exacerbait les sensations de gêne dues au port des vêtements, elle augmentait également très sensiblement les sensations résultant des caresses. Elle avait déjà vu, en fin de soirée, la jeune fille se mettre à jouir sous la langue d’un des invités ! Laura porta le pied nu à ses lèvres et embrassa très doucement le bout des orteils. Elle sentit Stéphanie frémir et pourtant, elle n’avait fait que l’effleurer ! La vue de ce pied magnifique au bout de son nez troublait Laura plus qu’elle l’aurait voulu. Sans qu’elle puisse se contrôler, elle releva un peu plus le pied et sa langue se plaqua sur la plante de la jeune fille. Elle reposa doucement le pied à terre et se redressa. Stéphanie la regardait en souriant.

  • Ça, au moins, c’est clair !
  • C’était plus fort que moi…
  • C’est sincère et c’est très gentil !

Laura venait de proposer à Stéphanie de jouer avec ses pieds nus. Les règles étaient très précises. Tout baiser ou léchage sous le pied indiquait une invitation à aller plus loin qu’une simple caresse.

  • Ici ou chez toi ? Poursuivit Stéphanie.
  • Où tu veux !
  • Plutôt chez toi… J’ai envie de changer d’air ! Tiens, prend une dernière coupe, dit-elle en tendant une coupe d’un liquide rouge vif.
  • Si je bois ça, je vais être obligé de me déshabiller immédiatement après ! Avec ce que j’ai déjà bu !

Le « jardin d’Eden » était un mélange beaucoup plus fort que l’extrasensorielle avec les mêmes pouvoirs, mais en plus des vertus aphrodisiaques prouvées !

  • Aucune importance ! On sera déjà dans la navette !

Le verre en cristal avait la forme d’un pied féminin, délicatement dessiné. Une véritable œuvre d’art. Laura vida le verre d’un trait. Aussitôt, Stéphanie la prit par la main et elle se dirigèrent vers la terrasse. La nuit était chaude, presque étouffante. De petits véhicules en forme d’œuf étaient stationnés là. Elles s’approchèrent du plus proche et la porte coulissa sans un bruit. Laura arracha sa jupe d’un geste sec en poussant un cri. Dès qu’elle fut dans le véhicule, elle se débarrassa également du bustier. Elle pianota quelques secondes sur la console de commande et l’œuf s’éleva dans les airs. Elle serait chez elle, en Australie, dans moins d’une demi-heure. Dès qu’elle se rassit, Stéphanie se saisit de ses chevilles et se mit à se caresser les seins avec ses pieds nus en poussant des cris de plaisir. Après ce qu’elle venait de boire, le contact des pointes de seins durcis de la jeune fille sous ses pieds nus ne la laissait pas indifférente. Au prix que quelques contorsions, elle s’empara d’un des pieds de Stéphanie et se mit à le lécher avidement. Quelques secondes plus tard, elle sentit un des pieds de Stéphanie s’insinuer entre ses cuisses et se poser sur son sexe. Avec ce qu’elle avait bu, le pied de la jeune fille n’eut que quelques mouvements à effectuer pour que l’orgasme l’emporte. Elle ne put s’empêcher de mordiller le pied de Stéphanie ce qui provoqua un hurlement caractéristique. Le « jardin d’Eden » ne se contentait pas de multiplier la sensibilité de la peau, il augmentation aussi sensiblement la sensation de plaisir, provoquant des orgasmes d’une puissance phénoménale.

Historique

Si on avait dit à un sociologue ou à un économiste que les trente prochaines années verraient l’explosion d’une église basée sur le culte des pieds nus, il vous aurait probablement rit au nez, et de bon cœur !

Rien en effet, ne laissait prévoir le bouleversement politique, économique et surtout des mœurs qui transforma en quelques années toute la planète.

Cela commença de façon tout à fait anodine par l’explosion d’Internet dans les années 90 à 2000. Les sites « sexe » étaient de plus en plus nombreux sur la toile, des sites professionnels créés pour faire du fric, mais aussi des sites personnels vantant les mérites de telle ou telle partie du corps ou de tel accessoires…

Parmi ces sites, un fétichisme méconnu jusqu’alors et mal aimé également se fit progressivement une place de choix. Les sites pour fétichistes des pieds, et plus particulièrement des pieds nus. Petit à petit, on se mit à parler de pieds nus dans les conversation… Ce fétichisme qui était rester des siècles, caché, presque honteux, se lâchait. En 2005, on en parlait volontiers à la télévision dans certaines émissions de variétés ou de plus en plus d’artistes se rendaient pieds nus…

Encouragés par cette mode, certaines artistes comme Ophélie Winter, Halle BERRY, la chanteuse Camille, Lio, Shirel vont déclarer publiquement leurs amours pour les pieds nus. En quelques années, quelques mois, même, il est difficile de trouver une émission ou il n’y a pas de pieds nus parmi les invités et parfois présentée par une fille pieds nus.

Les publicistes voient là un créneau extraordinaire ! Plus aucune publicité vantant les mérites d’un produit, quel qu’il soit n’y échappe. C’est systématiquement une femme ou une jeune fille, pieds nus, qui présente les produits, parfois les plus inattendus. Seuls, naturellement, les marchands de chaussures font les frais de cette mode et voient leur chiffre d’affaires dégringoler de manière dramatique.

La mode des tongs lancée en 2003 lors d’un été caniculaire au lieu de disparaître comme la plupart des modes, se renforça entre 2005 et 2010. Surtout par mode, et pour ressembler à leurs idoles, beaucoup de jeunes filles et de jeunes femmes profitent de ces étés très chauds pour se débarrasser de plus en plus souvent des tongs et marcher pieds nus. Cette mode est appuyée par une catégorie méconnue jusqu’alors, les barefooters. Ils sont en fait des centaines à ne plus se cacher pour jouir du plaisir de marcher pieds nus.

Les anti-pieds nus sont bientôt vaincus sous le nombre d’adeptes de ce nouveau sport. Refuser l’entrée de son magasin aux pieds nus, c’est perdre la moitié de son chiffre d’affaires en quelques jours. Net coup de frein à l’arrivée de l’hiver 2003, mais sa relative clémence ne rebute pas toutes les pratiquantes. Dès le début du printemps 2004, la mode repart de plus belle. De plus en plus de personnalités, surtout dans le monde du spectacle, avouent publiquement leur attirance vers les pieds nus. Une mode ou la réalité ? Difficile de le savoir car comme le « pied nu » fait vendre, tous les artistes ne sont certainement pas d’une sincérité absolue. Toujours est-il que, avec cet exemple, dans la cours des lycées, on ne voit plus gère de chaussures !

Les hommes ont une réaction curieuse face à ce fétichisme. Alors que l’on s’attendait à une explosion de ce fétichisme chez les hommes, pourtant réputé pour être principalement masculins, les hommes se mettent un peu en retrait. Encourager les femmes à marcher pieds nus, oui, mais marcher pieds nus eux même, c’est autre chose. Ce sont surtout chez les plus jeunes qui marchent volontiers pieds nus, mais dès la sortie de l’adolescence, la pseudo supériorité du male reprend le dessus

C’est en 2009, alors que la mode pieds nus arrive à un palier qu’une découverte va favoriser non seulement son maintien, mais aussi sa nette progression. On maîtrise depuis peu la fusion et par cette voie, une énergie presque illimitée. Il y a fort à parier que cette mode aurait entièrement disparue, comme toutes les modes, en quelques mois, voire un an ou deux si une deuxième découverte capitale n’avait bouleversé les choses. A la fin de 2009, le réseau de satellites Epsilon mettait en place le projet Eden, le contrôle climatique de l’ensemble de la planète. Plus d’hiver et donc plus de nécessité de cacher ses pieds nus

Tout cela serait resté au stade de la fantaisie si une obscure petite église n’avait compté parmi ses adeptes le président du plus puissant pays de la planète. Quand on lit la petite histoire, on s’aperçoit bien vite que comme quelques années en arrière, lors de l’intervention armée en Irak, qu’il n’était qu’un homme de paille au service d’intérêts considérables. Toujours est-il qu’on avait commencé à beaucoup parler du Temple des « pieds nus » dans les milieux diplomatiques.

En moins de deux ans, l’église avait pignon sur rue et était dans toutes les conversations. Dans les réceptions officielles, il y avait de plus en plus de femmes pieds nus.

C’est au début 2010 qu’apparaissent les premières lois interdisant aux femmes de porter des chaussures. Aux Etats Unis d’abord, puis progressivement au reste du monde en moins de 10 ans. Il est évident qu’une telle loi n’est pas accueillie avec chaleur partout, mais l’église des pieds nus est maintenant si puissante que peu de gens osent s’y opposer ouvertement. On assiste, début 2011 à un véritable exode des grandes villes vers des bourgades où se concentrent les opposants à cette loi. Dans la plus grande partie des cas, les femmes acceptent de se débarrasser définitivement de leurs chaussures, soit tout simplement pour garder leur emploi, soit tout simplement pour conserver une vie sociale.

Ensuite, tout va aller assez vite. Les hommes fétichistes des pieds féminins sont certes nombreux, mais ils ne représentent quand même pas la majorité de la population. Seulement, comme la plupart des responsables de l’administration, les élus, les responsables d’entreprises sont également des membres influents de l’église des pieds nus, avouer que l’on n’est pas fétichiste des pieds revient à être marqué à l’encre rouge. Alors, ils simulent le plus souvent ce fétichisme. Certains se prennent au jeu et deviennent de fervents pratiquants après avoir posé quelques fois la langue sur un pied nu. En moins d’un an, il est presque impossible de voir une paire de chaussures féminines. Les sanctions ne sont pourtant pas lourdes. Juste un séjour d’une semaine dans l’église des pieds nus la plus proche. Généralement, la femme qui fait un séjour à l’église ne cherche plus jamais à remettre de chaussures.

On n’a souvent dit à l’époque que les hommes avaient enfin trouvé le moyen d’imposer leur supériorité en libérant leurs instincts machos. C’était sans doute vrai, au moins au début, car il faut bien l’avouer, à l’origine, les adeptes de l’église des pieds nus étaient de doux illuminés. Ce qu’il n’avait pas prévu, chez que les femmes se prêteraient si nombreuses et si complètement au jeu… Les femmes avaient retournées rapidement la situation en profitant de leurs pieds nus, justement. La première qui avait forcé un homme à embrasser publiquement son pied nu en pleine réception officielle, pleine de journaliste, était en fait la fondatrice de notre société actuelle. L’évènement avait fait les gros titres de tous les journaux de la planète. En quelques semaines, l’épisode s’était répété aux quatre coins de la terre, si bien qu’à la fin de l’année 2012, elle faisait partie du protocole et des règles de conduite à tenir en public, comme en privé. Ça avait été également le signal de la fin de l’influence de l’église des pieds nus. Ho ! Pas immédiatement, bien entendu, mais les femmes avaient finalement repris l’initiative.

Dès 2013, chaque maison, chaque hôtel, chaque administration était équipée d’un sas ou les femmes marchaient pour se laver les pieds, un peu comme dans certaines piscines, avant de gagner le bassin. Dans certaines maisons, on ne se contentait pas de faire marcher les visiteuses dans l’eau, on leur lavait les pieds. Finalement, les femmes triomphaient très largement ! En 2015, alors que l’église des pieds nus perdait de plus en plus d’influence, les femmes avaient enfoncé le clou sans que personne ne s’en aperçoive vraiment. Elles généralisèrent une pratique qui avait lieu dans certains endroits. Les amies de pieds. Par le biais d’une loi qui passa tout à fait inaperçue, elle légalisèrent et généralisèrent cette pratique.

On choisissait son amie de pieds entre 10 et 12 ans et on la gardait jusqu’à 16 ou même 18 ans. Les amies de pieds devaient prendre mutuellement soin de leurs pieds nus, les caresser, les embrasser, les lécher, les sucer… Cette pratique eut un énorme succès et en quelques mois, bien rares étaient les adolescentes sans amie de pieds. Dans certains cas, cette pratique pouvait les occuper plusieurs heures dans la journée.

Au début, cette loi eut bien quelques détracteurs, mais dans une société ou le pied nu féminin est un objet de dévotion sans égal, il était difficile de défendre une position contraire. Aujourd’hui, en 2030, plus personne ne songeait à mettre en doute le bien fondé de cette pratique devenue publique. Au début, les filles s’isolaient pour s’occuper de leurs pieds nus, puis, en peu de temps, elle l’avait fait en publique. Idiot de se cacher, puisque tout le monde faisait la même chose, non ?

Il y avait maintenant, avec la génération montante, des femmes qui n’avait jamais mis de chaussures et beaucoup ne savaient pas ce que s’était exactement. Impossible pour des pieds féminins de s’engoncé dans ce qui servait aux hommes pour marcher ! Absolument impossible !

Les progrès de la régulation climatique avait bien entendu largement contribuée à la disparition des chaussures féminines et menaçait maintenant certains vêtements. Il n’était pas rare que les plus jeunes ne porte qu’un pagne serré autour de la taille, et cette tendance gagnait de plus en plus. On voyait de plus en plus de femmes seins nus ou ne portant que ceintures et bracelets.

Cette mode était surtout marquée depuis l’apparition des « drogues légales » Les drogues légales étaient des substances interdites au début du siècle mais qui circulaient sous le manteau depuis des années. Rien à voir avec les drogues dures du début du siècle, qui avait d’ailleurs presque complètement disparue. Les drogues légales avaient un effet aphrodisiaque et excitant certain. Elles servaient de condiments dans la plupart des préparations des boissons et même dans certains plats cuisinés. Consommé en excès, elle rendait la peau d’une extrême sensibilité et empêchait de supporter le contact du tissu, notamment sur la pointe des seins.

2007 – Lycée Toulouse-Lautrec

Karine est bien décidée. C’est le grand jour ! Depuis le temps qu’elle hésite… Mais aujourd’hui, pas question de reculer ! On est à la mode ou on ne l’est pas, n’est-ce pas ?

Ce jour, elle va pour la première fois au lycée, pieds nus ! Plusieurs filles ont déjà sauté le pas… Elle n’avait pas osé, jusqu’à présent. Elle avait fait de petites sorties dans son quartier… la moitié des gosses sont toujours pieds nus, et ça ne choquait personne… Mais descendre en ville !

Hier, en rentrant du lycée avec ses copines, elles avaient fait un pari. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois, mais cette fois, le hasard avait gagné ! Il fallait compter les filles et les gamins pieds nus sur le trajet de retour… Toute la traversée de Toulouse en bus. Si le nombre dépassait 60, le groupe marcherait pieds nus et ferait le serment de ne plus mettre de chaussures.

Le chiffre, qui frôlait les 60 depuis plusieurs semaines avait été pulvérisé ! Plus de 100 personnes pieds nus… Le record ! Et il y aurait 8 personnes de plus dès le lendemain. Avant que la première d’entre elles ne descende, elles s’étaient regroupées sur la plateforme arrière du bus pour croiser leurs pieds nus, un peu à la manière des mousquetaires. Un pied nu par fille, posés les uns sur les autres. A la faveur d’un arrêt, elles avaient juré solennellement de ne plus mettre de chaussures dès le lendemain.

Finalement, ne plus mettre de chaussures ne représentait pas un effort si important. Elle ne portait rien de plus que des tongs très fines depuis des mois. On avait beau être au moins de décembre, il fait presque 30°C et il ne pleuvait que la nuit. C’était comme ça depuis le démarrage de la régulation du climat. Toutes les villes n’étaient pas encore équipées de régulateurs, mais ce serait le cas d’ici 2 ans, au plus.

Il est encore temps de faire demi-tour et de courir chercher sa paire de tongs dans la poubelle ! Non ! Pas question ! Un serment était un serment ! Et puis, elle aime vraiment marcher pieds nus, c’est très agréable ! Toutes les vedettes marchent pieds nus, alors, pourquoi pas elle ? Elle arrive en vue de l’arrêt de bus… Soupir de soulagement ! Marie-félicité, une grande et fine noire attend le bus. Elle est pieds nus.

Elles se sourient. Les pieds nus de Marie-félicité portent des traces de poussières plus claires. Elles montent dans le bus. Séverine les attend, elle aussi pieds nus. D’instinct, elles se saluent en se caressant mutuellement les pieds nus avec leurs pieds nus. Karine frissonne. C’est très agréable. Le groupe complet est pieds nus à l’arrivée au lycée. Aucune défection ! Reste à savoir comment vont réagir les autorités du lycée…

Il reste une centaine de mètres à parcourir jusqu’à l’entrée du lycée. Surprises, elles font des émules ! 3 filles se débarrassent spontanément de leurs tongs ! Elles sont devant la porte, avec… 300, 400 filles et garçons. Il va être l’heure de l’ouverture des grilles… L’instant de vérité. Un carillon retentit. La lourde porte à double battant s’ouvre. Le surveillant général se poste devant la porte, les deux mains en avant.

  • Stop ! On n’est pas à la télé ici, mais dans un lycée réputé ! Alors, les pieds nus mettent des chaussures ou restent dehors !

Il y eut quelques cris de protestation, même de filles n’étant pas pieds nus… Karine haussa les épaules. Elles avaient voulu forcer les choses… Il semblait qu’elles étaient en train de perdre… Le surveillant reprit, plus fort

  • Je vous rappelle que les tongs sont déjà une tolérance !

Un grand moment de silence… Karine se voit obligé de fouiller la poubelle pour retrouver ses tongs… Soudain, une des filles sur le devant se baisse et se redresse, sa paire de tongs à bout de bras pour que tout le monde puisse la voir. Elle la secoue quelques secondes puis la lance violemment sur le trottoir, à une bonne distance de l’entrée.

Nouveau moment de flottement… Deux autres paires de tongs volent au loin, puis deux autres. 5, 10, 20… Il n’a bientôt plus que des filles pieds nus devant la porte. Il y a même quelques garçons, constate Karine.

Le surveillant se retourne vers le bâtiment principal. Le proviseur n’a rien perdu des événements… Elle fait un signe au surveillant qui s’efface pour laisser entrer les étudiants…

Incroyable ! Elles ont gagné !

2009 – Eve

Ce soir, Eve a les yeux qui brillent bizarrement. Elle a soi-disant quelque chose à faire goûter à Karine. Karine est prudente…

  • Il ne s’agit pas d’alcool, j’espère ! Tu sais que c’est interdit… Et que je n’aime pas ça, de toutes façons…
  • Mais non ! Je ne risquerais pas la prison pour une connerie de ce genre… Tu devrais commencer à me connaître, non ?
  • C’est vrai… Excuse-moi ! Je t’offre mes pieds nus pour me faire pardonner, termina-t-elle en riant
  • Oui… Mais pas tout de suite…
  • C’est quoi ta surprise ?
  • C’est une nouvelle boisson énergétique, sans alcool, naturellement, mais dotée de pouvoir soit disant extra ! Ça s’appelle « l’extrasensorielle ». C’est prometteur, non ?
  • Oui, en effet… Et c’est sensé faire quel effet ?
  • Rendre tes pieds aussi sensibles que la pointe de tes seins…
  • Tu rigoles, la ?
  • Non ! Enfin, il paraît que ça dépend des personnes… Il y a des filles plus sensibles que d’autres…
  • Et tu as dégotter ça où ? Je n’en ai jamais entendu parler !
  • Chez un grossiste de mes amis. Ça va être lancé dans deux ou trois jours, le temps que les campagnes de pub soient prêtes. Il paraît que ça va faire un tabac !
  • Et ça se prend comment ?
  • Ben comme un soda ordinaire ! C’est un soda !

Eve se dirigea vers la cuisine et réapparu quelques secondes plus tard avec un plateau dans les mains. Il contenait une bouteille qui ressemblait à une bouteille de jus de fruit, avec une étiquette aux couleurs fluos et deux verres ! Karine observa.

  • Je ne sais pas ce que ça va faire vraiment, mais en tout cas, ça pète drôlement !

Eve sert deux verres. Karine, allongée sur le canapé, tend la main vers un verre. Eve lui met dans la main. Elle prend le sien et comme d’habitude, elle s’assoit aux pieds nus de Karine. Elle pose le verre à terre et en deux ou trois gestes, se débarrasse de sa micro jupe et de son tee-shirt. Nue, elle prend les chevilles de Karine et pose les pieds nus sur ses cuisses. Elle pose une main protectrice sur les pieds nus… On voit que c’est un geste bien rodé, devenu au fil des semaines, instinctif. Seulement après elle reprend son verre et trinque avec Karine qui remarque.

  • Tu en prends aussi ?
  • Ben oui ? Pourquoi ?
  • Tu as déjà les pieds très sensibles, enfin, beaucoup plus que les miens… N’oublie pas que ta passion pour les pieds nus est bien plus ancrée que celle de la plupart d’entre nous ! Tu es une fétichiste authentique ! Tu n’as pas peur que cela ait un effet assez violent chez toi ?

Eve ne répond pas immédiatement… Puis sourit…

  • Entre nous… Je compte bien sur un truc de ce genre…
  • Je vois… Alors, à la tienne !

Karine boit la moitié de son verre. Eve le vide d’un trait puis prend les pieds nus de Karine dans ces mains et les couvre de baisés. Habituellement, Karine la regarde un moment avant que les caresses produisent le moindre effet. Aujourd’hui, elle finit son verre, et le pose précipitamment sur la tablette. Elle dégrafe son corsage avec force, manquant d’en arracher les boutons. Eve peut voir ses seins gonflés et les pointes turgescentes. A n’en pas douter, « l’extrasensorielle » n’y est pas étrangère… Pour elle, C’est différent… Même sans soda, il ne faut que quelques coups de langue sur les plantes de Karine pour qu’elle soit immédiatement excitée. Ce soir, elle n’échappe pas à la règle, mais la chaleur monte plus vite dans son ventre. Chose inhabituelle, les pieds nus de Karine tentent d’échapper à son étreinte… Elle jette un œil. Karine s’est débarrassée de sa jupe et serre ses mains sur son ventre en se tortillant. Quand elle veut demander à Karine si ça va, elle se rend compte qu’elle ne peut pas se dégager des pieds nus de la jeune fille… Le plaisir obscurci sont regard, elle ne voit plus que les pieds nus, seulement les pieds nus. Plus rien d’autre n’existe ! Quand elle touche malencontreusement ses seins, elle hurle. La jouissance lui déchire le ventre et la poitrine…

Elle ouvre les yeux. Elle a roulé à quelques mètres de Karine qui semble dormir… Comment ? Elle a l’impression qu’une personne lui pince les seins en permanence, alors qu’il n’y a… rien ! L’envie tombe sur elle d’un coup et en un seul mot. « Pied » Les premiers qu’elle voit sont les siens. Elle se jette dessus et se met de nouveau à hurler de plaisir.

Nouveau retour à la vie… Mal partout… Sa tête est posé sur les cuisses de Karine… Elle articule difficilement

  • Combien ?
  • Deux heures !
  • C’est bon… Mais c’est dangereux ce truc
  • Pas très étonnant…
  • Pourquoi ?
  • Il faut lire l’étiquette ! Ce que nous avons pris est 10 fois la dose… Il fallait diluer avec 10 volumes d’eau !
  • Tu n’en veux ?
  • Bien sûr que non ! J’ai passé un excellent moment ! Mais toi, tu m’as fait peur pendant un moment… Impossible de te séparer de tes pieds nus… sauf si je te donnais le mien…
  • Je suis désolée…
  • Mais non ! Ça m’a d’ailleurs donné des idées…. Ce n’est pas désagréable du tout…

Eve tente de se redresser. Ses seins sont gonflés. Elle veut y porter la main quand Karine arrête son geste.

  • Pas touche ! Encore trop sensible ! je doute que nous puissions travailler demain. J’ai téléphoné à l’adresse sur l’étiquette… Avec la dose que l’on a pris, notre peau ne supportera pas le tissu pendant au minimum 24 heures, sans doute plus…
  • Et ben !
  • Alors, comme je ne veux pas te voir repartir toute seule dans le plaisir, on va y aller ensemble… Je vais poser mes seins sur les tiens et mes pieds nus sur les tiens… ça devrait largement suffire !

Les deux filles roulent ensemble en un seul gémissement…

2009 – Karine

Deux ans déjà ! Deux ans que Karine n’a plus mis de chaussures. Enfin, chaussure est un bien grand mot puisqu’elle ne portait plus que des tongs depuis des mois. Deux ans que ce coup de poker à l’entrée du lycée leur avait permis d’y entrer pieds nus.

Cela avait précipité beaucoup de choses. Des 8 filles qui avaient fait le serment de ne plus mettre de chaussures, elles étaient passées à plus de 400 ce seul jour ! A la fin de la semaine, plus de la moitié des filles du lycée étaient pieds nus. Un véritable feu de forêt ! Les choses avaient largement dépassé le lycée. Aujourd’hui, dans la rue, c’était les filles chaussées qui attiraient le regard.

Deux ans pieds nus ! Ses pieds avaient bien changé. La plante était plus épaisse, mais comme elle s’occupait énormément de ses pieds, la peau restait souple et douce. Le seul souvenir de la période ou elle portait encore des chaussures, lui donnait des frissons de dégoût. Pourtant, ça n’avait pas toujours été facile au début ! Les petites blessures, les cailloux, la peau sèche qui se fendillait au talon… tout cela était bien loin. Ses pieds et ceux de ses copines s’étaient habitués. Les crèmes hydratantes avaient fait le reste…

Les crèmes hydratantes et Eve, son amie de pied ! Eve adorait s’occuper de ses pieds nus. Le soir, elle passait des heures à les caresser, les embrasser, les laver, les enduire de crème. Eve était une authentique fétichiste ancienne formule ! Elle glorifiait les pieds nus ! Elle prenait réellement son pied, dans tous les sens du terme à s’en occuper. C’était une pure ! Elle s’était, bien entendu, engouffrées dans la brèche, mais pour elle, ça n’avait rien d’une mode, c’était un besoin. Karine l’avait rencontré le mois d’avant.

On parlait de plus en plus à la télévision, à la radio, dans la presse, et on commençait même à l’évoquer de manière détourner dans les couloirs du lycée… il fallait que chacune se trouve une amie de Pied ! Karine pensait qu’elle était un peu trop vieille pour commencer… Néanmoins, ça lui faisait envie… Sa petite sœur avait à peine 5 ans quand sa mère l’avait autorisé, à contre cœur, à ne plus mettre de chaussures… Aujourd’hui, à 7 ans, elle avait beaucoup de mal à se rappeler les chaussures, et avoir une amie de Pied lui semblait une évidence ! Il y avait plus 6 mois qu’elle en avait une…

Eve l’avait abordé directement. En 4 phrases, tout était dit !

  • Je suis Eve…
  • Tu as des pieds nus magnifiques…
  • J’ai besoin de tes pieds nus…
  • Je veux être ton amie de pied !

Karine l’avait regardé sans vraiment comprendre pendant plusieurs secondes. Pour la faire réagir, Eve s’était mise à caresser ses pieds nus avec la plantes d’un des siens… Troublée, Karine avait balbutié.

  • Je ne suis pas sûre de m’en sortir comme il faut ! Je ne suis même pas certaines de savoir bien ce que c’est qu’une amie de Pied…
  • Tu n’as rien à faire que de me laisser faire, à me laisser adorer tes pieds nus
  • Je … Je ne veux pas d’une esclave !
  • Etre une esclave, c’est d’être obligé de faire une chose… Moi je suis volontaire !
  • Je ne sais pas…
  • Je t’en supplie ! Accepte ! Prend moï à l’essai pour quelques jours !

Karine était horriblement gênée dans entre temps, ses copines les avaient entourés. Ça n’avait pas gêné Ève ! Karine posa un regard gêné sur les filles. Elles ne pouvaient pas ne pas avoir entendu la proposition. Sarah la sortit de l’embarra de manière inespérée.

  • Qu’est ce que tu attends pour dire oui ?

Elle attrapa sa voisine par le coup et l’attira contre elle en disant

  • Violaine et moi, ça y est ! Depuis deux semaines ! Allez tout le monde, venez ! Laissez-la prendre sa décision !

De nouveau seule face à Eve, elle sourit, plus détendue.

  • Bon, ben… OK, alors !

Eve appuya un peu plus son pied nu sur les siens en disant

  • Ho ! Merci, merci ! Tu n’auras pas à le regretter, tu verras !

Et en effet, Karine avait vu… Et sentit ! En quelques semaines, ses pieds nus étaient 3 fois plus beaux. Les premiers jours, Karine avouait qu’elle ne détestait pas, loin de là, mais sans plus. Aujourd’hui, elle aurait eu du mal à se passer de la langue experte d’Eve. Elle-même, pourtant pas très chaude au début, passait volontiers sa langue sur la plante des pieds nus d’Eve et y prenait un plaisir de plus en plus fort. Ce n’était pas encore au point d’Eve, chez qui cela provoquait presque immédiatement un orgasme ! La première fois, Karine pensait qu’elle exagérait et simulait un peu… Mais quand elle vit les yeux révulsés de la jeune fille, elle comprit qu’il n’en était rien !

2017-Claire

L’office n’a pas duré très longtemps et c’est une formalité, mais elle y tient absolument. Entendre vénérer les pieds nus pendant une petite demi-heure lui fait toujours beaucoup de bien. Claire a toujours aimé les pieds nus… Aussi loin qu’elle se souvienne. Elle marchait pieds nus, l’été, en cachette parfois bien avant que la mode soit lancée. Elle était fétichiste.

Dès l’été caniculaire de 2003, elle avait senti le vent tourner et ne ratait pas une occasion de monter ses pieds, en tongs, naturellement, mais aussi nus, dès que c’était possible. Quand en 2007, la mode avait explosé, elle avait été une des premières à mettre ostensiblement ses tongs à la poubelle en jurant de ne plus jamais en porter. En elle même, elle doutait que cette mode dure très longtemps, mais contre tout attente, elle s’était même renforcée au cour des années grâce à la régulation climatique et au développement de cette obscure petite église américaine dont elle avait été une des premières fidèles en France.

Quand le concept des « amies de Pied » était apparu, elle avait, là aussi, sauté sur l’occasion. Même si au début, le concept s’adressait surtout aux adolescentes, elle avait réussi à convaincre une fille de devenir son amie de Pied, une fille presque aussi fétichiste qu’elle. Avec la folie ambiante, et cet engouement pour le « tout-pieds-nus » porté par de nombreux artistes, elle avait réussi à entraîner une partie de sa classe à l’université. Quand une femme rentre vraiment dans la vie active, elle doit abandonner son amie de Pied au court d’une grande fête. Aujourd’hui, beaucoup font la fête… Sans abandonner leur amie de Pied. Elle-même n’a jamais abandonné la sienne. Elles se voient moins souvent, mais continuent à se voir régulièrement. Cela posait quelquefois problème avec le père de ses enfants, mais elle n’avait jamais cédé.

Il n’est pas trop tard aujourd’hui et elle va pouvoir profiter du jardin. Elle pose le doigt sur le bord de la porte pour la déverrouiller. Elle se referme automatiquement derrière elle. Les enfants ne sont pas dans le salon, devant la télé, comme d’habitude. Elle prononce distinctement le mot « café » dans la cuisine pour que descende, quelques secondes plus tard, une tasse de café mousseux et fumant. Elle regarde sur l’écran du frigo pour savoir ce qu’il reste, puis frappe quelques touches. Un ronronnement se fait entendre et four s’illumine. Contente d’elle, elle s’engage dans le couloir qui retourne au salon. On passage, elle pose la main sur le panneau fermant la chambre de sa fille aînée, Sandra. Le panneau coulisse sans aucun bruit. Fort heureusement d’ailleurs, car la chambre n’est pas vide. Sa fille est là, étendue sur le lit, nue, les jambes pendantes. Une jeune fille qu’elle connaît bien, Andréa, nue également, est en train de lécher consciencieusement les pieds de Sandra qui gémit doucement. Rapidement, elle referme la porte.

En se dirigeant vers le salon, elle sourit. La grande prend encore quelques précautions, elle s’isole dans sa chambre, mais la plus jeune, Laure, s’en fout complètement. Quand elle en a envie, elle demande à son amie de Pied de s’occuper de ses pieds nus ou qu’elle soit, dans la cuisine, dans le salon, dehors sur l’herbe du parc, peu importe ! Quant au garçon, avec 3 femmes, sans compter les amies de Pied, il ne sait pas trop ou il en est. Une chose est sûre, c’est qu’il a hérité du fétichisme de sa mère ! Claire l’a déjà vu se lécher les pieds nus et comme les filles, il n’a jamais porté de chaussures.

Elle est songeuse un moment. En fait, avec les nouvelles boissons qui arrivent sur le marché, il est assez difficile de faire la différence entre ce qu’elle appelle les « vrais » fétichiste et ceux qui le deviennent à force de consommation des nouveaux sodas. Ils ont commencé à apparaître vers 2010, et ont donné un coup de pouce supplémentaire à la généralisation du pied nu féminin. C’est vrai que dans les caresses sur les pieds provoquent des sensations proches de l’orgasme ou des orgasmes si la dose est importante. Elle se souvient d’une de ses amies de fac qui avait bu le produit pur, sans eau ! Elle avait mis 2 bonnes journées avant de pouvoir s’habiller. En effet, le produit sensibilisait les pieds, mais aussi les seins et si la dose augmentait, le corps tout entier.

Ces boisons étaient réservées, en principe, aux femmes, mais il arrivait que quelques gamins ou même jeune homme y prenne goût. Elle se souvenait du jour ou elle devait aller faire des courses avec son fils, Jean, et ou repoussait l’heure à chaque fois… Quand elle était enfin aller le voir dans sa chambre, elle avait compris. Il n’avait pas l’habitude de boire ces boissons et s’était fait avoir. Il était nu dans la chambre, le sexe dresser et ne pouvait résister à l’envie de se caresser les seins et les pieds. Le sol où il était assis portait plusieurs traces d’humidité suspectes. Il avait eu peur de se faire gronder mais Claire avait plutôt rit de sa mésaventure.  Depuis il prenait un soda devant tout le monde, sans se cacher pour le boire. C’était d’ailleurs devenu un jeu chez les enfants et les amies de pied des filles. Il était facile lors du chahut d’immobiliser un adversaire en lui pinçant subrepticement un sein. Le rival était alors hors-jeu le temps que durait l’orgasme. Ce n’était pas vraiment de son âge, mais elle adorait jouer avec les enfants… Mais elle trichait et elle soupçonnait les enfants de s’en douter, mais de ne rien dire… Elle se laissait trop souvent « immobiliser »

La vie avait été clémente… Son fétichisme s’était épanoui bien au-delà de toute espérance, elle avait encouragé et guidé le fétichisme de ses enfants. Elle est sortie de ses réflexions par l’arrivée de jean qui rentre de l’école. Elle entend ses pieds nus claquer sur le dallage. Il pose son ordinateur dans l’entrée, elle écoute couler l’eau dans la salle de bain. Elle sait qu’il se lave les pieds. Il entre dans la cuisine, entièrement nu, se dirige vers le frigo et pianote sur l’écran. L’appareil lui délivre un soda couleur vert fluo. Il vient s’asseoir en face d’elle en tailleur sur le banc et commence à siroter son soda. C’est son premier verre d’extrasensorielle. Il commence à se caresser un pied nu en entament la conversation.

  • Je commence à en avoir marre ! les copains se moquent de moi parce que je suis pieds nus…
  • Tous ?
  • Non ! Pas ceux qui marchent pieds nus comme moi… Les autres ! Ils disent que nous sommes des filles
  • Et tu tiens à mettre des chaussures comme eux ?
  • Beurk ! Sûrement pas ! Je ne mettrais jamais de chaussures ! C’est un pécher !
  • Pour les filles, oui, mais pas pour les garçons !
  • Ça devrait !

Avec l’excitation de la conversation et les premiers effets de l’extrasensorielle, Claire remarque une légère crispation du visage. Les pieds nus de Jean deviennent sensibles et le plaisir doit commencer à naître dans son bas ventre. Dans quelques minutes, il va aller prendre un autre soda et annoncer qu’il va profiter du jardin… En fait, il veut être plus à l’aise pour avoir son premier orgasme de la soirée. Beaucoup de parent interdisait à leurs enfants de boire de l’extrasensorielle. Pas Claire. Son fétichisme exacerbé l’emportait sur son rôle de mère. Elle savait pourtant que la boisson excitante avait des effets beaucoup plus prononcés chez les jeunes que chez les adultes et que surtout, on ne connaissait pas les suites à long terme que cela pouvait avoir sur leur développement.

2017-Martine

Claire se retourne vers sa collègue de bureau.

  • Alors, Martine, tu viens à l’église avec moi ?
  • Sûrement pas ! Tu sais bien que toutes ses singeries m’exaspèrent !

Claire se tourne dans tous les sens en rougissant, plus reprend tout bas.

  • Parle moins fort, on pourrait nous entendre !
  • Et alors ? Qu’est ce que tu veux que ça me fasse ? On a encore le droit de dire ce que l’on veut dans ce pays, non ?
  • Si, bien sûr, mais ça ne te coûterait pas grand chose d’y venir une fois de temps en temps ? Et puis ça te ferait bien voir…
  • Tu sais très bien que je n’en aie rien à foutre de ces cons ! Ils n’ont qu’à faire comme dans le temps et regarder des vidéos et des photos sur Internet !
  • Chut ! Moins fort ! C’est comme ça !

Claire montre les pieds de Martine dans des sortes de mules.

  • Tu te fais remarquer partout ! Tu sais que l’on parle d’une loi pour les interdire partout, comme aux états unis depuis 6 ou 7 ans !
  • On n’est pas aux états unis et j’ai horreur de marcher pieds nus, surtout pour satisfaire la libido de quelques illuminés.
  • Tu y vas un peu fort, quand même ! Plus de 90% des hommes sont membres de l’église.
  • Le temple du Pied ! pfuit ! Tu parles d’une rigolade. Il suffit que trois ou quatre imbéciles influents se déclarent membres de cette bon dieu d’église pour que tous les cafards les imites ! Rares sont ceux qui sont vraiment sincères, tu peux me croire, mais comme tous les imbéciles patentés, à force, ils finissent par y croire vraiment…
  • Tu exagères toujours !
  • Et toutes les gonzesses… Et ben elles suivent comme des moutons !
  • Ce n’est pas gentil pour moi !
  • Toi, toi ! Tu es un peu un cas à part. Toi tu es sincère, vraiment ! Tu es sincère parce que tu étais déjà fétichiste avant la mode « pieds nus » C’est à toutes les autres qui ont marché dans la combine que j’en veux, pas les jeunes car elles ont été élevées comme ça, regarde tes enfants…
  • Quoi, mes enfants ?
  • Ils ne se posent aucune question ! Ils n’ont jamais mis de chaussures, ni même de tongs ! Ils font une grimace dès qu’ils voient mes chaussures ! Même le garçon !
  • C’est normal, avec deux filles d’abord, il n’a jamais voulu mettre de chaussures parce que ses sœurs n’en mettaient pas… et il ne s’en porte pas plus mal, d’ailleurs !
  • Je ne dis pas ça ! Je n’empêche personne de marcher pieds nus ! Ce que je ne veux pas, c’est qu’on vienne m’emmerder parce que je mets des chaussures !
  • Alors, tu ne viens pas !
  • Non, je te dis !
  • Bon, alors, à demain !

Martine se dirige vers l’arrêt de bus. Elle n’a pas longtemps à attendre, le bus arrive. Elle monte et trouve une place assise à côté d’une gamine d’une dizaine d’années. La gamine fait une grimace bien connue et change immédiatement de place. La gamine est évidemment pieds nus. D’ailleurs, toutes les filles de cet age sont pieds nus et de plus en plus de garçons. Elle adore les gêner volontairement avec ses chaussures, parce que ça les gêne vraiment. Le dégoût affiché sur leur visage n’est pas fint.

En descendant du bus, elle se souvient qu’il faut qu’elle s’arrête au supermarché. Elle a oublié quelques articles sur sa commande mensuelle et les livraisons ne sont effectuées qu’à partir d’une certaine somme. Il n’y a presque plus de grandes surfaces… Aujourd’hui, tout se commande sur Internet ! Elle entre et se dirige vers le rayon des condiments. Elle regarde tranquillement les poivres. Il y en a de toutes sortes.

Soudain, elle sent une main se poser sur son épaule. Elle sursaute. Un des gardiens du magasin se tient derrière elle et déclare d’une voix ferme.

  • Je crains d’être obligé de vous demander de sortir du magasin, madame, je suis désolé.
  • Sortir ? Mais je viens d’arriver et ce n’est pas l’heure de la fermeture ?
  • Non, madame, en effet, mais vous portez des chaussures, et c’est interdit ici.
  • Interdit ! Les chaussures ! Depuis quand ?
  • Depuis le mois dernier, madame. Mais ne discutez pas et veuillez me suivre jusqu’à la sortie sans faire de scandale.

Le vigile n’attrapa par le bras et l’entraîna vers la sortie. Au passage, la caissière qu’elle connaissait bien, détourna pudiquement le visage. Il fois sur le trottoir, le vigile retrouva l’usage de la parole et lui montrant l’affiche « Chaussures interdites dans le magasin »

  • Si vous voulez entrer, ôtez vos chaussures !

Martine resta sur le trottoir, abasourdie. Ça avait été si brutal qu’elle n’avait pas eu le temps de réagir. Elle pensa contre attaquer violemment, puis se remémora la conversation quelle avait eu avec Claire quelques dizaines de minutes auparavant. Elle avait résisté jusqu’au bout, mais visiblement, elle avait perdu ! Elle était peut-être d’un autre age ? Marcher pieds nus était devenue la règle et elle était incapable de se plier à la règle. Elle voulait garder son libre arbitre.

En haussant les épaules, elle décide de se passer de poivre… Elle croise des dizaines de femmes, de jeunes filles, de gamines, toutes pieds nus. Elle croise même un groupe de jeunes garçons pieds nus. Elle a perdu la bataille… Plus, même, elle a perdu la guerre ! Qu aurait cru que cette mode tong lancé lors de la canicule de 2003 allait aboutir à ça, 14 ans plus tard !

Et cette nouvelle coutume des amies de Pied ! Quelle idiotie ! C’était à pleurer de stupidité. Ces gamines qui dès l’age de 7 ou 8 ans, voire plus jeune, choisissaient une autre fille pour s’occuper de leurs pieds ou offraient leurs services à d’autres filles. Mais jusqu’où tout cela allait aller !

Boisson aphrodisiaque